bonjour,
dans le cadre de l apprentissage de nos langues mutuelles, je vous propose quelques expressions :
1.Donner sa langue au chat
renoncer à deviner, à trouver la solution
On ne trouve cette expression qu'au XIXè siècle ; mais jeter sa langue aux chiens est dans Mme de Sévigné. Cette expression est à rapprocher de n'être pas bon à jeter aux chiens, «ne rien valoir», qu'emploie aussi Madame de Sévigné.
Pourquoi jeter est-il devenu donner alors que au chat se substituait aux chiens ? L'expression régionale abandonner sa part aux chats peut servir d'exemple pour un transfert analogue. Surtout, le chat est évoqué à propos de «confidences». Mettre quelque chose dans l'oreille du chat (George Sand, dans La Petite Fadette), c'est «oublier». Mais ce chat qui garde les secrets est aussi considéré comme un bavard. Ai manjat lago de cat (j'ai mangé la langue du chat) se dit dans le Gard pour «je ne peux pas tenir ma langue» (Rolland). Donner sa langue au chat pourrait donc être à la fois « jeter l'organe de la parole, devenu inutile» et «le confier au chat, animal plein de connaissance».
2.Monter sur ses grands chevaux
s'emporter, le prendre de haut
Se mettre en colère et parler avec autorité, prétention (1585, Cholières).
Monter sur ses grands chevaux, c'est être prêt à se faire faire raison avec l'épée et la lance. On ne montait autrefois sur son grand cheval, ou cheval de bataille, que pour se préparer à un combat à outrance. (J. Le Duchat, Ducatiana, t II, p. 481)
Cette explication est a posteriori, car avant monter... on trouve plus normalement les grands chevaux de quelqu'un : «les grands arguments, les grandes raisons». Comme pour monter sur ses ergots (ergo), M. Heron suggère ses grands quevaux (prononciation dialectale), c'est-à-dire : que vaut ?
3.Mettre les pieds dans le plat
être brutalement indiscret
Mettre les pieds dans le plat, évoque aujourd'hui un personnage brutalement indiscret qui, non content de mettre les pieds sur la table, les place à l'occasion dans des assiettes et les plats. L'expression apparaît en en 1808 (Dictionnaire du bas langage, d'Hautel) ; à cette époque le plat est d'abord et plus généralement « la partie plate » (1808, Boiste). Pierre Guiraud (Les locutions françaises) voit dans l'expression un jeu de mots entre les formes franco-provençales gaffe «gué»et gaffer «nager, patauger» et plat au sens de «étendue d'eaux basses». Mettre les pieds dans le plat et gaffer serait «agiter les pieds dans l'eau, la boue».
pour en savoir plus et sources
http://www.tv5.org/TV5Site/publication/galerie-236-1-Donner_sa_langue_au_chat_renoncer_a_deviner_a_trouver_la_solution.htm
et un quizz langue française
http://www.tv5.org/TV5Site/jeunesse/quiz-1543-5-langue-francaise.htm