Wang Wei
王維 Wáng Wéi (701-761) est un écrivain chinois. Poète, peintre, musicien et haut fonctionnaire, la nature et le bouddhisme tiennent une place importante dans son œuvre.
Grand poète chinois de la Dynastie Tang, Wang Wei est né vers la fin du VIIe siècle et a été reçu docteur ès lettres en 713, l'année même où Xuan Zong a hérité du pouvoir souverain. Egalement renommé comme poète et comme médecin, il dut à ce double titre d'être tout à la fois recherché par l'empereur, protecteur éclairé des lettres, et par le fameux rebelle An Lushan, ce Tartare qui demandait quel animal c'était qu'un poète et à quel usage il pouvait servir.
Xerxès essaya vainement, nous dit l'Histoire, d'attirer Hippocrate par des présents ; An Lushan s'y prit d'une tout autre manière : il fit enlever Wang Wei et le retint longtemps près de lui. Les biographes nous montrent ce poète-médecin remplissant les devoirs de sa profession, tout en demeurant fidèle à son maître, tantôt soignant, sur un champ de bataille, les blessés de l'armée rebelle, tantôt ne craignant pas d'improviser, à la table même du chef barbare, des vers en l'honneur de son légitime souverain.
Après la mort de An Lushan et la pacification de l'Empire, Su Zong, qui avait succédé à son père, nomma Wang Wey gouverneur de Suzhou. C'était un poste considérable, mais auquel il préféra bientôt le repos et la solitude ; il se retira dans une maison de campagne, qu'il possédait au milieu d'un pays montagneux, pour y mener jusqu'à son dernier jour cette existence contemplative, si chère à tant de lettrés chinois.
Wang Wei professait le culte de Bouddha ; il ne couchait que dans un lit de cordes (un hamac probablement). Il n'épousa qu'une seule femme, la perdit jeune encore, et ne se remaria point. Il mourut à l'âge de soixante-deux ans, laissant pour son frère, devenu Premier ministre, et pour plusieurs de ses amis, des lettres empreintes d'un grand détachement des choses de ce monde, où il les engage à se replier sur eux-mêmes, et à épurer leur cœur.