02/01/2009 à 00:38 - De l'origine des etrennes en Occident
"De l'origine des étrennes" l'érudit voyageur lyonnais Jacob Spon en a fait un livre (ed.Vigier 1ere parution en 1863).
C'est chez Symmachus, un des derniers défenseurs du polythéisme en Occident, qu'il a puisé ses informations.
De ce grand homme il ne reste que les Lettres où les curieux peuvent butiner comme fit Jacob Spon.
D'après Symmachus, "l'usage des étrennes fut introduit sous les premiers rois de Rome vers la fin du IVe siècle, quand les nouveaux "croises" christianisaient les vieux temples romains.Comme marque de déférence, on envoyait aux magistrats des rameaux de verveine cueillis dans le bois sacré de Strenia, la déesse de la bonne santé. De là le nom strena qui signifie «étrenne». A cette tisane on joignit ensuite des figues, des dattes et du miel, pour souhaiter aux amis une année douce et sucrée. Sous les Césars, les étrennes se firent plus lucratives. L'or remplaça le pot de miel, la nouvelle aristocratie trouvant que leurs ancêtres furent bien naïfs de croire le miel plus délectable que l'argent."
Si le mot étrenne vient de Rome, il n'en va pas de même pour la coutume elle-même qui a toujours existé un peu partout.
Sur nos vieux terroirs francais, ça n'est pas la verveine latine, mais le gui que les druides allaient cueillir pour l'an neuf. Mais inexorablement, l'Eglise condamna tout ce qui pouvait rappeler un culte qu'elle abominait. Ceux qui persistaient à célébrer le jour de l'an par des danses, des mascarades et des cadeaux étaient excommuniés.
Au Moyen Age, les catholiques qualifièrent ces présents d'étrennes diaboliques.Des fêtes chrétiennes remplacèrent les joyeusetés idolâtres, mais l'arrosage obligatoire se maintint sous tous les régimes. Imitant les derniers Césars, les rois modernes tenaient des cours où les vassaux venaient déposer à leurs pieds une moisson de cadeaux liquides et solides. Avec la République, ce fut le «monde à l'envers» : les grands se mirent à distribuer des étrennes aux humbles, et les maîtres récompensèrent les serviteurs.
Aujourd'hui, la tradition des étrennes privées et familiales fait face à une rude concurrence : le rituel des étrennes publiques auquel il faut se plier contraint et forcé et de plus en plus tôt.
Dès la mi-novembre, commence le défilé interminable des éboueurs, des pompiers, des concierges à mi-temps et facteurs en alternance. Sans parler des arnaqueurs de passage de plus en plus nombreux semble-t-il.
Malgré la multiplication des dons,gardez-vous une petite enveloppe à glisser dans la main de vos chérubins le jour de l'an ?
p.s: «La nature, en vous faisant naître, vous étrenna de ses plus doux attraits», écrivait Voltaire ,est ce que l'action d'etrenner pourrait avoir le sens divin de donner sans exiger de recevoir en retour ?
Dernière édition : 07/01/2009 16h13