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La Révolution du jasmin en Chine


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05/03/2011 à 14:46 - La Révolution du jasmin en Chine
On constate que le droit de l'homme réel aux Etats-Unis est meilleur que celui de la France, autremant dit les 2 droits de l'homme réels de ces 2 pays sont bien différents, c'est à ce niveau que se situe le droit à la différence.
Mais tous les droits de l'homme réels de tous les pays doivent tendre assymptotiquement vers le Droit de l'Homme Universel qui est unique, immuable.
Je ne pense pas que ce que j'ai dit implique que le Droit de l'Homme Universel peut se plier à un relativisme comme les droits positifs.

A la TV française, un journaliste a interviewé Poutine en parlant de droit de l'homme en Russie, Poutine a répondu par la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'Homme, mais le journaliste n'a pas évoqué les travaux du Groupe Information Prison en France. Puis le journaliste se contente de poser une autre question. Dans ce cas, on peut penser qu'en France le droit de l'homme ne s'améliore pas, car on ne sait rien des travaux.

Je ne prétend pas être quelqu'un qui connait tout, qui détient la Vérité. Je voulais seulement enrichir mes idées et approfondir mes connaissances. Et je dit comme Socrate : "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien".


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06/03/2011 à 08:25 - La Révolution du jasmin en Chine
Chine : le frémissement du jasmin ?

Le mouvement n'existe pas vraiment mais il a déjà son nom médiatique : "rassemblements du jasmin". Chaque dimanche, les Chinois sont appelés à se rassembler dans des lieux très publics de Pékin ou Shanghai par des sites dissidents basés hors de Chine. Le résultat est maigre en terme de manifestants mais le déploiement policier spectaculaire.

Chercheur du Centre d'études et de recherches internationales (CERI), professeur à l'université Tsinghua de Pékin, Jean-Louis Rocca analyse la difficulté à émerger de cette initiative.
"les événements des pays arabes sont ici plutôt contre-productifs..."
Entretien avec Jean-Louis Rocca (universitaire, professeur à Pékin)
04.03.2011propos recueillis par Pascal Priestley
Source TV5Monde


Quelle est la réalité de ces « rassemblements du jasmin » ?

Il n'y a pas vraiment de rassemblements. Ce que l'on a vu, jusqu'à présent, ce sont des réunions de policiers en uniforme ou en civil et de journalistes étrangers. Les messages diffusés viennent de Taïwan et Hong Kong et utilisent une écriture qui n'a pas cours en Chine continentale. C'est purement médiatique et policier. Cela n'attire personne sinon la police chinoise qui veut montrer que rien ne peut se passer.


Pourquoi, alors, tant de déploiement policier pour si peu de menace ?

C'est toujours pareil. Il n'y a rien jusqu'au jour où il y a quelque chose. On ne sait jamais ce qui peut se passer. Il y a une grande paranoïa, qui, paradoxalement, ne se manifeste pas à l'égard de la contestation sociale. Cette dernière est très commune et concerne beaucoup de monde: les migrants, les paysans, les expulsés, les propriétaires d'appartement mécontents des promoteurs... Il y a des pétitions, des manifestations, tout une agitation sociale relativement tolérée. En revanche, ce qui est insupportable aux yeux du pouvoir - et aussi de la plupart des Chinois - ce sont les débordements.
Que le régime soit remis en cause, c'est très mal perçu, y compris par la population. Les mêmes qui peuvent être très actifs, pétitionnaires, militants tiennent des discours très conservateurs sur le gouvernement qui doit rester stable. Il ne faut pas qu'il y ait de troubles. Il y a un grand clivage entre des mouvements de protestations précis, qui touchent une problématique claire de droits qui ne sont pas respectés etc... et le passage à quelque chose de politique. Dès que cela devient politique, les gens n'ont pas envie de s'en occuper car cela devient dangereux, car cela peut déboucher sur des troubles et chacun, même les protestataires, pense que la stabilité qui est la chance de la Chine doit être préservée par-dessus tout.


On a suivi les événements du monde arabe ?

Oui, mais ces événements du monde arabe sont ici plutôt contre-productifs. On en voit les violences. Ici, sauf exceptions, le discours n'est pas qu'il faut changer le système. Le système va très bien mais il est mal appliqué par les cadres locaux. On ne remet pas en cause le pouvoir global. Le pouvoir global c'est la stabilité et c'est grâce à la stabilité qu'on a 10 % de croissance. Les gens ne croient pas du tout que c'est en changeant le régime qu'ils auront plus de facilité, par exemple, à acheter un appartement.


Précisément... Au cours des dernières années, la Chine a globalement adopté un style de consommation et même de vie plus occidental. Cela ne l'incline pas à en vouloir les valeurs ?

Cela l'incite surtout à garder le cap pour conserver cet acquis. L'idée générale c'est que la Chine n'est pas mûre pour passer à un système d'élections parce que la Chine, c'est compliqué, c'est très peuplé etc... Beaucoup de paysans ne sauront pas pour qui voter, seront manipulés par des gens qui ont de l'argent et donc, tant qu'on n'a pas une population de « citoyens » bien éduqués, connaissant leurs intérêts, leurs droits, leurs devoirs, on ne peut pas avoir d'élections. C'est une idée commune à l'intelligentsia, aux classes moyennes. Il y a un très grand mépris pour les paysans qui n'ont pas beaucoup d'idées sur la question bien qu'ils aient gagné, eux, récemment, une sorte de démocratie en pouvant élire leur chef de village. Cela ne va pas très loin mais ils considèrent que ce n'est pas si mal.
Les débats à l'Assemblée nationale de Taïwan sont très regardés parce que les protagonistes s'invectivent et se tapent dessus. C'est une image manipulée, bien sûr, mais elle est servie comme antidote à la démocratie.


L'influence d'Internet, des réseaux sociaux ?

Les gens sont très curieux et la censure a peu d'effet sur internet, chacun sait la contourner, on a accès à tout. Mais c'est un peu la question de ce que l'on appelle l' « occidentalisation ». Les gens sont occidentaux dans beaucoup de domaines comme la consommation. En même temps, ils se sentent en concurrence par rapport à l'occident parce que la Chine a de grandes ambitions et pour cela il faut gagner des parts de marché, donc être agressif.
Le nationalisme est d'une certaine façon le pendant de l'occidentalisation. L'objectif est de racheter des entreprises étrangères, d'avoir un rôle plus important, de pouvoir voyager plus facilement, de travailler à l'extérieur du pays. Les plus nationalistes, ici, la plupart du temps, ce sont des gens qui ont fait des études à l'étranger, parlent des langues étrangères, savent ce qui se passe à l'étranger. On voit donc bien que « occidentalisation » ne veut pas dire acceptation des règles générales et qu'au contraire, pour se faire une place au soleil, on est prêt à tricher sur ces règles comme d'autres ont pu le faire à certaines époques.


Qu'est-ce qui domine la session parlementaire qui s'ouvre ?

La question sociale. L'idée globale qui traverse toute la société chinoise c'est que le mode de développement économique doit changer. Par le passé, c'était l'étranger qui tirait la croissance chinoise par les investissements et les exportations mais cela la rend trop dépendante et accroit les inégalités, gène le développement d'une classe moyenne qu'on imagine comme une masse de gens modérée et conciliante, dans le sens de la société harmonieuse désirée. Pour développer cette classe-là, il faut que ceux qui ont les plus bas revenus comme les ouvriers migrants venant des campagnes puissent se hisser un peu plus haut. Ceci veut dire stimuler la demande intérieure par l'augmentation des salaires, améliorer la protection sociale car les gens épargnent énormément par crainte de l'avenir, pour leur santé ou leur retraite. L'idée, c'est de sécuriser la société en la rendant un peu plus égalitaire, créer une masse de classe moyenne qui permettra peut être aussi finalement une certaine évolution politique.

Dernière édition : 06/03/2011 09h17

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07/03/2011 à 17:25 - La Révolution du jasmin en Chine
Merci pour cet article ,ckdeux. Jean Louis Rocca est un éminent sociologue qui travaille en Chine depuis plusieurs années. Je pense que son analyse peut-être considérée comme correctement documentée !!!
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07/03/2011 à 18:06 - Belle analyse
Belle analyse, claire et approfondie, en effet.

Elle n'invalide en rien la légitimité des revendications portées par ces rassemblements mais témoigne des contradictions internes de l'opinion chinoise, avide de changements mais méfiante envers la traduction politique de ses propres revendications sociales.
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29/03/2011 à 21:48 - Ils ont osé…
Je le pressentais dans mon message "Molihua" ou la magie d'un mot, la chanson emblématique du folklore chinois risquait bien de n'être plus en odeur de sainteté et d'être victime des hasards de l'historie.

Dès que la révolution tunisienne a été baptisée "révolution de jasmin", j'ai pensé que les jeunes Chinois s'empareraient de cette chanson, que l'on chante en Chine dès l'école maternelle, pour en faire l'emblème de leur revendication de liberté. Un peu comme Le Temps des cerises a été l'hymne de la Commune de Paris (je sais que la Commune de Paris est au programme scolaire en Chine).

Ce qui serait "rigolo", c'est que le gouvernement chinois, après avoir censuré le mot "jasmin" sur internet, pousse le ridicule jusqu'à interdire la chanson dans les écoles ! Or le ridicule tue parfois et la magie d'un mot peut être plus grande que la force des armes !


Je parlais d'école et je ne sais pas ce qu'il en est à ce niveau. Je constate en tout cas que la météo de CCTV, dont c'était l'accompagnement musical depuis que je regarde la chaîne a abandonné ce joli « mollihua » pour une musique moins suspecte de connivence révolutionnaire !... Censure, autocensure ? je n'ai évidemment pas les moyens d'en juger.

Dernière édition : 29/03/2011 21h50

La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.