400 millions de Chinois ne parlent pas chinois mandarin
Le mandarin également appelé « putonghua » (littéralement « langue commune ») est la langue officielle en Chine depuis 1955, cependant 400 millions de Chinois, soit près de 30% de la population, ne comprennent pas cette langue orale, selon une étude récente du Ministère de l'éducation nationale chinois.
Il faut dire que dans le pays, sans compter les milliers de dialectes, il existe 7 grandes langues chinoises parlées que sont le mandarin, le wu, le cantonais, le gan, le hakka, le min, le xiang, le jin, le hui et le ping. Elles utilisent cependant toutes la même écriture basée sur les sinogrammes.
L'étude révèle que 70% de la population chinoise parle et comprend le mandarin de façon acceptable et que 95% de la population du pays sait lire les caractères chinois. Néanmoins, seulement 10% de la population chinoise parlant mandarin, parlerait de façon correcte et courante la langue.
La Chine investi énormément dans la promotion de la langue commune afin de lutter contre les écarts sociaux et d'unifier le pays. En effet, selon l'article 5 de la Loi sur la langue et l'écriture communes nationales, « L'utilisation de la langue et de l'écriture communes nationales se doit d'être favorable au maintien de la souveraineté de l'État et de la dignité nationale, à l'unification du pays et à l'union interethnique, à l'édification de la civilisation matérielle et de la civilisation spirituelle du socialisme. » Et, selon l'article 4 de cette même loi, « les gouvernements locaux de tous les paliers ainsi que les services concernés doivent prendre des mesures pour promouvoir la généralisation de l'usage du putonghua et des caractères normalisés. »
Chaque année depuis 1998, la Chine réalise une campagne annuelle dans ce sens mais celle-ci est parfois vue par les minorités ethniques comme une tentative de faire disparaitre leur culture. Hongkongais, Tibétains, Ouïghours et Mongols en outre sont particulièrement attachés à leurs cultures et à leurs langues. Il arrive ainsi que de temps à autres, troubles et violences viennent ternir cette tentative de standardisation nationale.
Depuis l'année dernière, le Ministère de l'éducation se concentre à promouvoir le mandarin en particulier dans les zones reculées du pays ou celles habitées par des minorités ethniques.
Et cette année, la promotion nationale du mandarin comme langue commune a franchi un nouveau cap lorsque l' Administration générale de la presse, de l'édition, de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision a déclaré que les journaux télévisés diffusés dans le pays ne devaient désormais plus utiliser de langues autres que le mandarin, ni d'expressions ou mots d'argot spécifiques à une région. Fort heureusement, cet avis ne s'applique cependant pas aux programmes TV et radio diffusés dans les langues des groupes ethniques.
La Rédaction