Yellen renonce à un principe économique pour bloquer les technologies vertes chinoises (Bloomberg)
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, justifie une politique qui restreint l'accès du public à des technologies abordables et propres tout en rejetant un principe économique fondamental, soit une démarche protectionniste qui aurait un impact négatif à la fois sur les Etats-Unis et sur l'environnement mondial, a estimé mardi l'agence de presse Bloomberg.
Alors que Mme Yellen a dit que le soutien du gouvernement chinois conduisait actuellement à une capacité de production dépassant largement la demande intérieure et ce que le marché mondial peut supporter, le média estime qu'elle rejette là l'un des principes économiques les plus fondamentaux depuis plus de 200 ans, à savoir l'avantage comparatif.
"Si un pays peut fabriquer des biens à des coûts inférieurs aux vôtres, vous ne devez pas élever de barrières tarifaires. Au lieu de cela, vous devriez importer les marchandises et renvoyer quelque chose en retour là où votre industrie est plus efficace", lit-on.
"En s'attaquant aux exportations chinoises de technologies propres, le monde s'en prend à un secteur de l'économie où le secteur privé est dominant et où les perspectives de réduction des émissions mondiales sont bonnes", note Bloomberg, ajoutant que les entreprises chinoises de ce secteur ne sont pas plus dépendantes de "soft money" que leurs rivales ailleurs dans le monde.
L'avantage des droits de douane unilatéraux, tels que ceux envisagés par les Etats-Unis et l'Union européenne, est qu'ils ne sont pas soumis à la rigueur du droit commercial. En l'absence d'une Organisation mondiale du commerce fonctionnelle, c'est une façon maligne de faire passer le protectionnisme anti-climat pour une politique industrielle verte.
"Si les investissements chinois dans les technologies propres sont devenus un problème pour les Etats-Unis et l'UE au cours de l'année écoulée, c'est tout autant parce que l'establishment politique et les grandes entreprises nationales de ces marchés se sont discrètement désintéressés de la transition énergétique au cours de la même période", selon Bloomberg.