ONU : la Chine estime qu'un cessez-le-feu au Liban doit être une "priorité absolue"
Ces dernières semaines ont été marquées par une forte augmentation des tensions entre le Liban et Israël et l'obtention d'un cessez-le-feu doit être "une priorité absolue", a estimé jeudi Fu Cong, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies.
Lors d'un briefing au Conseil de sécurité sur la situation israélo-libanaise, il a noté que, quelques heures plus tôt, l'armée israélienne avait attaqué des positions de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et une tour d'observation, blessant des casques bleus.
"La Chine exprime sa profonde inquiétude et sa ferme condamnation", a lancé M. Fu.
Le diplomate a rappelé que la FINUL s'acquittait de ses tâches de maintien de la paix en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité et que toute attaque délibérée contre des soldats de la paix constituait une grave violation du droit humanitaire international et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. "De tels actes doivent cesser immédiatement", a-t-il exigé.
"Nous exigeons que ces attaques fassent l'objet d'une enquête et que les responsables soient amenés à rendre des comptes", a poursuivi M. Fu, ajoutant que des mesures devaient être prises pour empêcher toute nouvelle attaque et que toutes les parties au conflit devaient effectivement garantir la sûreté et la sécurité de l'ensemble du personnel et des biens de l'ONU, y compris de la FINUL.
Soulignant que le Moyen-Orient ne pouvait pas se permettre une guerre à grande échelle, Fu Cong a estimé que "le conflit ne peut pas continuer à s'étendre". Il a appelé toutes les parties à garder à l'esprit l'intérêt du maintien de la paix et de la stabilité régionales, à gérer la situation actuelle de manière calme, rationnelle et responsable et à faire des efforts sincères pour rompre le cycle de la violence.
Le diplomate a noté que toutes les parties au Liban avaient déjà lancé un appel unanime à un cessez-le-feu immédiat et que la Ligue arabe avait lancé un appel explicite en ce sens.
"Il est clair qui détient la clé pour mettre fin à cette crise", a dit M. Fu, exhortant Israël à mettre de côté son obsession pour l'usage de la force, à prendre la bonne décision politique, à cesser de violer la souveraineté et l'intégrité territoriale du Liban et à mettre fin à son comportement imprudent qui pourrait entraîner la région dans une nouvelle catastrophe.
Notant qu'il n'y avait "pas de temps à perdre pour que le Conseil agisse", il a noté que la grande majorité des membres du Conseil de sécurité étaient parvenus depuis longtemps à un large consensus sur la désescalade du conflit, l'instauration d'un cessez-le-feu, l'arrêt des violences et la recherche d'une solution diplomatique.
"Nous demandons instamment à un certain pays de cesser de tergiverser passivement, de dissimuler les faits et d'être de connivence. Il devrait plutôt agir de manière responsable et jouer un rôle constructif afin d'éviter une nouvelle déstabilisation de la situation", a conclu M. Fu.