Xi entame une visite d'Etat au Tadjikistan et espère atteindre de nouveaux sommets dans la coopération bilatérale
Le président chinois Xi Jinping est arrivé jeudi soir dans la capitale tadjike Douchanbé, entamant sa visite d'Etat au Tadjikistan. Cette visite fait suite à son déplacement à Astana, au Kazakhsta, où il a participé à la 24e réunion du Conseil des chefs d'Etat de l'Organisation de coopération de Shanghai.
Le président tadjik Emomali Rahmon a accueilli M. Xi à l'aéroport international de Douchanbé avec une grande cérémonie, au cours de laquelle quelque 1.500 jeunes Tadjiks vêtus de costumes nationaux ont dansé et agité des drapeaux nationaux de la Chine et du Tadjikistan.
A son arrivée, le chef de l'Etat chinois a dit qu'il attendait avec impatience de s'entretenir avec M. Rahmon pour élaborer de nouveaux projets et dispositions pour le développement des relations sino-tadjikes à la lumière des nouvelles circonstances.
Il s'est déclaré convaincu que grâce aux efforts conjugués des deux pays, cette visite sera un succès complet et portera la coopération tous azimuts entre la Chine et le Tadjikistan à un niveau supérieur.
La visite de M. Xi donnera un nouvel élan fort au développement et au renforcement du partenariat stratégique global entre les deux pays, a estimé le président tadjik lors d'une récente interview à Xinhua.
Les relations entre le Tadjikistan et la Chine sont entrées dans une nouvelle phase historique, ouvrant de nouvelles perspectives pour une large coopération, a-t-il indiqué.
Ces dernières années, les deux chefs d'Etat ont eu des interactions étroites. Lors de la visite de M. Xi au Tadjikistan en 2019, il s'est vu décerner l'Ordre de la Couronne des mains de M. Rahmon. Les deux pays se sont engagés à bâtir une communauté de développement et une communauté de sécurité sino-tadjikes.
En mai 2023, lors du sommet Chine-Asie centrale, les deux présidents ont conjointement annoncé la construction d'une communauté de destin Chine-Tadjikistan caractérisée par une amitié durable, une solidarité et des bénéfices mutuels.
"Ces initiatives et décisions communes visant à créer une communauté ont déjà donné des résultats tangibles", a indiqué Abdugaffor Abdujabbor, ancien chef du département des relations internationales du ministère tadjik de la Culture.
Il a fait ressortir deux édifices construits avec l'aide de la Chine sur l'avenue Rudaki, la principale artère de Douchanbé : le bâtiment du gouvernement et celui du Parlement, les qualifiant de nouveaux points de repère de la capitale.
"C'est le fruit de l'amitié entre nos deux dirigeants", a-t-il déclaré à Xinhua. "Ils partagent une grande sympathie, une amitié pure et une compréhension mutuelle."
"Les paroles de M. Xi sont suivies par ses actes. Ce qu'il a dit est toujours ressenti dans la pratique", a-t-il ajouté.
Le Tadjikistan est un voisin de la Chine. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont doublé entre 2013 et 2023 et la Chine est devenue la première source d'investissements au Tadjikistan et son deuxième partenaire commercial.
Le Tadjikistan a été l'un des premiers pays à soutenir l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par M. Xi en 2013 et à signer des accords de coopération connexes avec la Chine. Dans le cadre de l'ICR, une série de projets de coopération et d'aide sino-tadjiks ont été mis en oeuvre dans des domaines clés tels que les infrastructures, la métallurgie, l'énergie, le ciment et l'industrie textile du coton.
"L'espace pour la coopération pratique entre la Chine et le Tadjikistan est vaste et les perspectives sont prometteuses", a jugé l'ambassadeur de Chine au Tadjikistan, Ji Shumin.
Les deux pays se soutiennent fermement sur les questions concernant leurs intérêts fondamentaux, a noté M. Ji, ajoutant qu'ils ont tous deux souffert des "trois forces du mal" que sont le terrorisme, l'extrémisme et le séparatisme, et qu'ils plaident en faveur d'un concept de sécurité commune, globale, coopérative et durable.
Dans les rues de Douchanbé, de nombreux jeunes parlent chinois et il est courant d'entendre les locaux saluer les visiteurs venus de Chine par "nihao", ce qui signifie "bonjour" en mandarin.
"Au Tadjikistan, on constate un intérêt croissant visible pour la Chine, pour l'étude de l'expérience chinoise de modernisation, de la culture et de la langue chinoises", a fait remarquer Abdurakhim Juraev, professeur à l'Université d'Etat de droit, de commerce et de politique du Tadjikistan, à Khujand.
Ces dernières années, le nombre d'étudiants tadjiks fréquentant les instituts Confucius dans leur pays ou faisant des études en Chine a considérablement augmenté. Prenons l'exemple de l'institut Confucius de l'Université nationale du Tadjikistan. Depuis sa création en août 2008, l'institut a formé près de 39.000 apprenants de chinois.
L'atelier Luban au Tadjikistan, co-fondé par le Collège de gestion de la construction urbaine et de technologie de la formation professionnelle de Tianjin (Chine) et l'Université technique du Tadjikistan, a formé des professionnels qualifiés, contribuant à l'enseignement professionnel, à l'industrialisation et aux efforts de modernisation du Tadjikistan.
La visite de M. Xi, a estimé M. Juraev, devrait donner un nouvel élan à la coopération entre les deux pays et contribuer à la prospérité générale de l'Asie centrale.