Visa pour la Chine rapide et pas cher (reportage)

Bien que les demandes de visas et procédures d'extension en Chine peuvent être strictes et consommatrices de temps, certaines agences de visa prétendent avoir le remède à ces problèmes d'immigration… Un reportage du China Daily.

Plusieurs agences de visa en chine ont déclaré pouvoir aider à truquer diplômes, lettres d'invitation ou permis de travail pour l'obtention du visa Chine.

Il n'existe pas de données disponibles concernant le nombre d'organismes offrant de tels services. Toutefois, une recherche sur les moteurs de recherche de la requète "agences de visa à Beijing" a fait ressortir de nombreuses agences apparemment prêtes à contourner la loi.

Un employé surnommé Zhou d'une telle compagnie à Beijing, a dit pouvoir aider les étrangers à obtenir facilement un visa F (fangwen, visa d'affaires) ou Z (renzhi, visa de travail) grâce à la délivrance de lettres d'invitation et permis de travail crédibles.

"C'est assez facile. Les lettres d'invitation et permis de travail que nous émettons proviennent toutes des entreprises partenaires avec lesquels nous collaborons depuis longtemps. D'après notre expérience, le gouvernement ne s'en prend presque jamais à eux", dit-il.

"C'est rapide et bon marché. Si vous êtes à la recherche d'un emploi en Chine et que vous ne savais pas combien de temps cela va durer, vous pouvez payer 1500 yuans (environ 150 euros) pour un visa F qui sera valable une année entière. C'est plus pratique qu'un visa tourisme qui nécessite ont d'être reconduit régulièrement et qui demande que le propriétaire quitte le pays pour le renouvellement," a indiqué Zhou.

Un employé du nom de Chen d'une autre société de visa a annoncé être en mesure d'obtenir sans soucis un visa Z valable une année pour la modique somme de 8000 yuans (environ 800 euros). Pour ce faire, sa compagnie a besoin de trouver une société commanditaire qui "emploie" l'étranger.

Selon Zhou, de nombreux étrangers qui veulent venir en Chine sans un travail effectif choisissent de passer pas ce genre d'agence.

"Une alternative est d'enregistrer le nom de l'étranger en tant que représentant des entreprises de sorte qu'il ou elle peut obtenir un visa Z, et lui donne un droit de résidence jusqu'à deux ans en Chine", a dit M. Zhou. Cependant, le coût augmente très rapidement à 15 000 yuans (environ 1500 euros) par visa.

"Nous faisons cela depuis très longtemps, il n'y a donc pas à s'inquiéter", a-t-il ajouté.

Une autre agence de visas basée à Beijing, représentée par Mr Hou offre des services de visas aux étrangers, y compris la délivrance de permis de travail et la contrefaçon des certificats d'enseignement si nécessaire.

«Il n'y a pas de crainte à avoir car de nombreuses agences le font. C'est juste un phénomène courant dans l'industrie», dit Mr Hou.

En vertu du droit chinois, la Commission municipale de Beijing du commerce et le Bureau du travail et des ressources humaines sont responsables du contrôle des lettres d'invitation et permis de travail délivrés aux étrangers qui demandent des visas pour la Chine.

Mais la commission municipale n'aurait pas eu connaissance de tels abus parmi les agences de visas jusqu'à dernièrement.

Un porte-parole de l'administration municipale qui délivre les visas aux étrangers a déclaré qu'il y aurait des "punitions sévères" pour les personnes reconnues en violation avec la loi.
Le porte-parole a également reconnu qu'il était difficile de superviser le processus car impliquait plusieurs ministères.

Ming'an Jiang, un professeur de la Faculté de Droit de l'Université de Pékin pense qu'il sera très difficile pour le gouvernement de contrôler ces fraudes.

"Il est presque impossible pour le gouvernement de procéder à des inspections approfondies sur chaque société émettrice des lettres d'invitation ou de permis de travail. Il est aussi possible que certains représentants du gouvernement soient impliqués après avoir reçu des dessous de table de la part des agences des visas", dit-il.

Beijing a distribué près de 80 000 visas pour le premier semestre de cette année 2009.

La Rédaction