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Portrait : Xi Jinping, l'homme qui conduit le PCC pour un nouveau périple (1)

© Chine Nouvelle (Xinhua), Le 06/11/2021 08:45

Tout au long de 2021, une année spéciale dans l'histoire de la Chine, l'emploi du temps de Xi Jinping a été chargé.

Au cours des derniers mois, il a prononcé un discours lors d'une cérémonie marquant le centenaire du Parti, a annoncé la réalisation d'une société modérément prospère à tous égards, a inspecté le Tibet, s'est entretenu avec des astronautes travaillant dans la première station spatiale chinoise, a assisté à des réunions en ligne des Nations unies et a eu des entretiens téléphoniques ou vidéo avec des dirigeants du monde entier, dont le président russe Vladimir Poutine et le président américain Joe Biden.

La semaine prochaine, M. Xi, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), assistera à une session plénière du Parti de haut niveau -- la sixième session plénière du 19e Comité central du PCC. Un document historique sera présenté lors de cette importante réunion : la résolution sur les principales réalisations et l'expérience historique des cent ans d'efforts du PCC.

Peu de partis politiques dans le monde peuvent se targuer d'avoir une histoire aussi longue et une période ininterrompue de gouvernance de l'Etat. Le PCC dirige la Chine depuis 72 ans. Actuellement, M. Xi est le noyau de la direction du PCC. Avant lui, des générations de direction collective centrale avaient traversé les décennies avec Mao Zedong, Deng Xiaoping, Jiang Zemin et Hu Jintao comme principaux représentants.

Depuis qu'il a été élu secrétaire général du Comité central du PCC en novembre 2012, M. Xi a été considéré comme un homme de détermination et d'action, un homme aux pensées et aux sentiments profonds, un homme qui a reçu un héritage mais ose innover et un homme qui a une vision prospective et qui s'engage à travailler sans relâche.

Sous sa direction, la Chine est en train de devenir un pays puissant, et est en train d'entrer dans une ère de puissance, selon Channel News Asia.

Durant ce nouveau périple, M. Xi est sans aucun doute la figure centrale qui trace le cours de l'histoire. Comment va-t-il diriger le Parti face aux opportunités et aux défis ? Comment ramènera-t-il la Chine sur le devant de la scène mondiale ? Aujourd'hui, le monde observe M. Xi avec autant d'attention qu'il y a neuf ans.

MARCHER AVEC LE PEUPLE

En septembre, lors d'une inspection du village de Gaoxigou, dans la province du Shaanxi (nord-ouest), M. Xi s'est arrêté dans les champs pour examiner les cultures et discuter avec des villageois travaillant dans les champs. M. Xi a fait l'éloge des réalisations locales en matière de lutte contre la pauvreté. Gaoxigou était autrefois un village pauvre, aujourd'hui, il est prospère grâce aux efforts incessants des cadres et des villageois.

C'est en 1974, à Liangjiahe, dans le Shaanxi, à environ 150 km de Gaoxigou, que M. Xi a adhéré au Parti. Il n'avait que 15 ans lorsqu'il est arrivé à Liangjiahe en 1969 en tant que "jeune instruit". Il passera les sept années suivantes à vivre dans le petit village du plateau de Loess rural; à la fin de sa journée de travail, il retourne dans sa maison troglodyte primitive et dort sur un simple lit d'argile. Il lui faudra 38 ans et de multiples affectations à différents niveaux de la hiérarchie du Parti pour être élevé au plus haut poste.

Après son adhésion au PCC, M. Xi est devenu secrétaire de la cellule du Parti de Liangjiahe. Un de ses collègues du village a confié que M. Xi "travaillait consciencieusement, avait de nombreuses idées et pouvait unir le peuple et les cadres".

Se souvenant de son séjour dans ce village pauvre, M. Xi a noté que ce qu'il souhaitait plus que tout était de permettre aux villageois "d'avoir de la viande dans leur assiette".

Pour améliorer la vie de ceux qui vivaient dans cette communauté, M. Xi a lancé divers projets, notamment des puits, des champs en terrasses et des fosses génératrices de méthane. Ces projets allaient avoir un impact considérable sur la vie, le travail et les attitudes des villageois.

Durant son temps libre, le jeune Xi dévore autant de livres qu'il peut. Il a notamment lu trois fois Le Capital, ses réflexions sur cette oeuvre fondatrice ont rempli 18 carnets.

Son père, Xi Zhongxun, faisait partie de la première génération de dirigeants centraux du PCC. Xi Jinping a souvent évoqué la sagesse que lui a transmise son père. Inspiré par un livre scolaire qu'il aimait beaucoup, il a décidé de porter le flambeau révolutionnaire dès son plus jeune âge.

En 1975, M. Xi a été admis à la prestigieuse université Tsinghua à Beijing. Après avoir obtenu son diplôme, il a d'abord travaillé à la direction générale de la Commission militaire centrale avant de rejoindre Zhengding, un district de la province septentrionale du Hebei, en 1982.

Se souvenant du déplacement à Zhengding, M. Xi a déclaré qu'il s'était porté volontaire pour travailler au niveau de la base, parmi le peuple. Il a dit qu'il voulait "aimer le peuple comme il aime ses parents".

Après Zhengding, la carrière politique de M. Xi l'a conduit dans les provinces côtières du Fujian et du Zhejiang et dans la métropole de Shanghai. Partout où il est allé, ses liens étroits avec le peuple étaient remarquables. Il a rédigé des essais sincères à la mémoire de ses amis et collègues décédés à Zhengding. Il a utilisé son propre argent pour aider à financer le traitement médical d'un villageois de Liangjiahe.

L'intérêt de M. Xi pour le peuple se manifeste dans tous les aspects de son travail. Zhang Hongming, l'un de ses collègues du Zhejiang, se souvient encore de l'attitude et de l'éthique de travail de M. Xi lorsque la province a été frappée par des typhons.

"Même si neuf de nos dix évacuations ne servent à rien, nous devons quand même le faire pour assurer la sécurité absolue de la population", a indiqué Zhang Hongming en se souvenant des instructions de M. Xi.

La philosophie de M. Xi, centrée sur le peuple, explique pourquoi il a ordonné des efforts inébranlables pour sauver la vie des gens à tout prix pendant l'épidémie de COVID-19, a déclaré Liu Jingbei, professeur à la China Executive Leadership Academy de Pudong, à Shanghai.

En 2007, M. Xi est retourné à Beijing pour siéger au Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC, puis est devenu vice-président chinois. Il a supervisé des domaines tels que l'édification du Parti, le travail d'organisation, les affaires de Hong Kong et de Macao, et les préparatifs des Jeux olympiques de Beijing 2008.

A l'âge de 59 ans, M. Xi a été élevé au poste le plus élevé du Parti en novembre 2012. Environ un mois plus tard, il a bravé le froid de l'hiver pour rendre visite à des villageois pauvres dans le Hebei. Assis avec eux, M. Xi leur a demandé quels étaient leurs revenus, s'ils avaient suffisamment de nourriture et assez d'édredons et de charbon pour être au chaud pendant l'hiver. M. Xi a raconté que son coeur s'est brisé lorsqu'il a vu que certains villageois avaient encore du mal à joindre les deux bouts.

CONSOLIDER LE PARTI

L'année 2021 est également la neuvième année de la campagne anticorruption particulière à M. Xi, la plus étendue de l'histoire de la Chine. Elle ne montre aucun signe de relâchement.

Plus de 20 cadres de haut rang dans le secteur financier ont été sanctionnés ou ont fait l'objet d'une enquête depuis cette année. Au cours des 30 derniers jours, un ancien cadre d'échelon ministériel dans l'appareil d'application de la loi du gouvernement central a fait l'objet d'une enquête, et un autre a été sanctionné.

Au moment où M. Xi a été élu secrétaire général du Comité central du PCC, la Chine était déjà la deuxième plus grande économie du monde. Pourtant, elle était confrontée à des défis internes.

"Les faits prouvent que si nous laissons la corruption se répandre, elle finira par entraîner la destruction d'un parti et la chute d'un gouvernement", a averti M. Xi.

Au cours des neuf dernières années, plus de 400 cadres d'échelon ministériel ou supérieur ont été sanctionnés ou ont fait l'objet d'une enquête, dont un ancien membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC et deux anciens vice-présidents de la Commission militaire centrale. Entre 2014 et 2020, plus de 8.300 fugitifs ont été rapatriés de plus de 120 pays et régions.

"Dans un moment critique, M. Xi a renversé le courant", a déclaré l'éditorial d'un média étranger.

M. Xi a ordonné des efforts pour "enfermer le pouvoir dans la cage réglementaire". Il a également pris l'initiative de créer la Commission nationale de supervision. Après la réforme de la supervision, tous les employés du secteur public ont été mis sous surveillance.

En tant que secrétaire général du Comité central du PCC, M. Xi a mené des efforts pour formuler et réviser environ 200 règlements internes du Parti. Il a également lancé cinq campagnes d'éducation à l'échelle du Parti pour affermir les idéaux et les convictions des membres du Parti et s'assurer qu'ils agissent efficacement et à l'unisson.

M. Xi attache également une grande importance à la démocratie au sein du Parti. Les commentaires sollicités des membres du PCC sont désormais intégrés dans tous les rapports du Congrès national du Parti, les documents examinés lors des sessions plénières, ainsi que les principaux documents, décisions et politiques de réforme du Parti.

En juin de cette année, le nombre de membres du PCC a augmenté à 95 millions, soit 10 millions de plus que la population de l'Allemagne. Selon les experts en affaires chinoises, le Parti est devenu plus concis, plus pur et plus puissant.

Xi Jinping bénéficie d'un soutien plus important que jamais au sein du PCC, déclare Neil Thomas, un observateur de la Chine.

En 2016, la sixième session plénière du 18e Comité central du PCC a établi le statut de M. Xi comme noyau dirigeant du Comité central du PCC et de l'ensemble du Parti.

Sans un noyau dirigeant fort, le PCC aurait du mal à unifier la volonté de l'ensemble du Parti ou à construire la solidarité et l'unité entre les populations de tous les groupes ethniques. Il ne serait pas en mesure d'accomplir quoi que ce soit ou de mener à bien ses "grandes luttes avec de nombreuses nouvelles caractéristiques historiques", estime Wang Junwei, chercheur à l'Institut de recherche sur l'histoire du Parti et les documents relevant du Comité central du PCC

En octobre 2017, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère a été officiellement établie lors du 19e Congrès national du PCC. Cette pensée a été inscrite dans les Statuts du PCC et dans la Constitution de la Chine.

Comme Mao Zedong et Deng Xiaoping, M. Xi a fait progresser l'adaptation du marxisme au contexte chinois et l'a maintenu pertinent, indique Xin Ming, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC (Académie nationale de gouvernance).

RENDRE LA CHINE PUISSANTE

Après la Guerre de l'opium de 1840, la Chine a été progressivement réduite à une société semi-coloniale et semi-féodale. Elle était intimidée par des puissances étrangères et souffrait de pauvreté et de faiblesse.

"Quelle humiliation ! La Chine a été piétinée à cette époque-là", déclare M. Xi en rappelant cette partie de l'histoire.

Le PCC a été fondé en 1921 pour changer la situation.

La poursuite du renouveau national est marquée par quatre étapes critiques, selon Han Qingxiang, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC : la fondation du Parti en 1921, la fondation de la République populaire de Chine en 1949, l'avènement de la réforme et de l'ouverture en 1978 et la nouvelle ère après le 18e Congrès national du PCC en 2012.

Deux semaines après son élection au poste de secrétaire général du Comité central du PCC, M. Xi a présenté le "rêve chinois" de renouveau national. En octobre 2021, lors d'un événement commémorant le 110e anniversaire de la Révolution de 1911, M. Xi a évoqué le "renouveau" 25 fois dans son discours de 35 minutes, ce qui en fait l'un des messages les plus soulignés.

M. Xi estime que le renouveau nécessite à la fois une conception stratégique et un travail acharné. Il prend les devants en étant un homme d'action. Rien qu'en 2019, il a pris part à plus de 500 événements importants. Son programme de travail a compris les week-ends d'environ 30 semaines cette année-là. Il a révisé chaque ébauche des principaux plans de réforme.

Bien qu'il ait peu de temps pour lui-même, il parvient à trouver du temps pour la natation. Cela et un travail physique pendant sa jeunesse lui permettent d'avoir suffisamment d'endurance pour s'occuper des affaires du Parti, du gouvernement et de l'armée. Plus important encore, il est conduit par le sens de la mission.

"Le bonheur s'obtient par un travail dur", a-t-il indiqué.

Il visite souvent des fermes, des villages de pêcheurs, des maisons d'agriculteurs, de petits restaurants, des supermarchés, des ateliers d'usine, des laboratoires, des hôpitaux, des écoles et même inspecte des porcheries et des toilettes pour obtenir des informations de première main.

Zhang Mengjin, un ancien collègue de M. Xi dans la province du Zhejiang, a dit : "M. Xi absorbe suffisamment de connaissances au jour le jour pour qu'il soit impossible de le tromper avec des mensonges ou des fanfaronnades. Nous devons être honnêtes lorsque nous lui présentons le travail."

M. Xi a résisté à de nombreux obstacles et crises au cours des neuf dernières années.

Début 2015, lorsque le Yémen a sombré dans le chaos, il a ordonné à la marine d'évacuer des centaines de ressortissants chinois bloqués.

Lorsque les Etats-Unis ont déclenché une guerre commerciale contre la Chine, M. Xi a élaboré une stratégie selon laquelle la Chine ne souhaite pas une guerre commerciale mais n'en a pas non plus peur et la combattra si nécessaire.

Il a également déclaré que le renforcement du dialogue et de la coopération est le seul bon choix pour les deux pays. "Le vaste océan Pacifique a suffisamment d'espace pour les deux grands pays que sont la Chine et les Etats-Unis", a déclaré M. Xi.

Qu'il s'agisse de mener des patrouilles régulières dans les eaux des îles Diaoyu, de repousser le soi-disant arbitrage en mer de Chine méridionale, de trouver des solutions aux conflits frontaliers entre la Chine et l'Inde ou de faciliter le retour des Chinois détenus illégalement à l'étranger, M. Xi a dirigé la planification stratégique et tactique et, si nécessaire, est intervenu personnellement.

En 2019, lorsque Hong Kong a été frappé par des troubles sociaux, il a dirigé les efforts visant à sauvegarder la cause "un pays, deux systèmes" et à écraser les tentatives d'instigation de "révolution de couleur."

A la veille du Nouvel An lunaire 2020, alors que l'épidémie de COVID-19 assombrissait les festivités, M. Xi a passé une nuit blanche. Le lendemain, il a convoqué une réunion de la direction du Parti pour discuter de la réponse du pays. Avant la réunion, il avait pris la décision de renforcer les restrictions sur la circulation des personnes et les voies de sortie dans le Hubei et à Wuhan. Le temps a montré que cette approche stricte était le seul choix viable.

Il a introduit les termes "cygne noir" et "rhinocéros gris" dans le langage du Parti. En effet, Han Qingxiang, professeur de l'Ecole du Parti, a identifié la prévention et le désamorçage des risques comme un point fort de la nouvelle ère.

"C'est en effet une énorme responsabilité et une tâche ardue que de gouverner un si grand pays", a déclaré M. Xi en répondant à une question d'un homme politique étranger. "Je suis prêt à être désintéressé et à me consacrer au développement de la Chine. Je ne décevrai pas le peuple."

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