Impacts du ralentissement économique chinois sur le monde

(crédit photo : economiematin.fr)

Depuis l'année dernière la Chine est entrée dans une phase de croissance ralentie. Cet affaiblissement économique a commencé à véritablement inquiéter les marchés mondiaux à partir d'août 2015, lorsque la Bourse de Shanghaï, clôturé sur une chute de 8,49%, a entraîné dans son sillage les Bourses mondiales. Cependant, l'onde de choc chinois ne se limite pas aux marchés boursiers et s'étend à l'ensemble de l'économie mondiale. Dans quelle mesure et pourquoi l'économie mondiale est-elle affectée par l'essoufflement chinois ?

Les matières premières

La Chine n'est pas surnommée la Locomotive de l'économie mondiale pour rien. A elle seule, elle consomme la grande majorité des productions mondiales en matières premières : 77% en charbon thermique, 73% en fer, 50% en aluminium, 45% en acier et 45% en cuivre. De son essoufflement économique en résulte une consommation en matières premières affaiblie. L'offre de matières premières sur le marché qui devient supérieure à la demande entraîne une baisse de leurs prix assez remarquable. Le cuivre est plus particulièrement menacé car, au frein chinois, vient s'ajouter le désir de la Fed d'augmenter ses taux, créant un vent de panique parmi les investisseurs et les négociateurs de marchandises. Dans une moindre mesure, l'industrie pétrolière est également affectée.

Le marché du luxe

Le luxe, dont la clientèle chinoise contribue à hauteur de 30% de ses ventes, est sévèrement touché par cette croissance ralentie. La contribution chinoise est encore plus importante à l'étranger. Cependant, les dévaluations du yuan, qui sont à l'origine de taux de change moins avantageux pour les résidents de l'Empire du Milieu, ont pour conséquences une baisse de leur pouvoir d'achat lorsqu'ils voyagent. En d'autres termes, les enseignes de luxe situées en dehors de la Chine assistent impuissants à une chute de leurs chiffres d'affaires. 

La dynamique du commerce extérieur chinois

Les importations et les exportations chinoises se sont également tassées. La réduction des importations est directement liée à la consommation chinoise en matières premières revue à la baisse. Le mois dernier, les importations avaient reculé de 8,7% par rapport à novembre 2014, une nette amélioration face au plongeon de 18,8% qu'affichait le mois d'octobre 2015, par rapport à octobre 2014. Ces chiffres sont alarmants dans la mesure où la Chine représente à elle seule 11% du commerce mondiale. Ses exportations, quant à elles, se portent mieux. Les douanes chinoises ont enregistré pour novembre 2015 une diminution de 6,8% sur un an.

Les pays émergents

Les pays émergents sont les premiers à trinquer, et plus particulièrement le Brésil. L'ancienne colonie portugaise a commis la grossière erreur de placer pas mal de ses œufs dans le panier chinois. En effet, la Chine constitue sa première source d'exportation à hauteur de 20%. Le Brésil souffre également du retrait de l'ancien Empire Maoïste du marché des matières premières, dans la mesure où son économie repose largement sur l'exportation des matières premières (à 70%). Les autres pays mis à mal sont la Corée du Sud, Singapour et la Nouvelle-Zélande dont les exportations vers la Chine participent à 10,1%, 16,7% et 4,2% de leurs PIB respectivement. De nombreux pays asiatiques qui ont noué des liens économiques étroits avec la Chine subiront également de très grave répercussions sur leurs économies.  

La Rédaction