Hong Kong en six sons
Avec une densité de population 54 fois supérieure à celle de la France, sa folie immobilière et ses marchés, Hong Kong est une ville trépidante où la vie se traduit en sons. Mais il ne s'agit pas que de bruits désagréables. En cherchant bien on peut même y entendre la mer et les oiseaux. Ouvrez grand les oreilles.
Dans la forêt de gratte-ciel
Au cœur de Central, au milieu des tours, des klaxons et des bruits de marteau-piqueur, Hong Kong donne à entendre une ville moderne et résolument dynamique. Elle ne s'arrête jamais. Pour s'en assurer, il faut par exemple assister à l'arrivée des hommes d'affaires dans le quartier de l'International Financial Center dès le petit matin, puis les suivre dans les rues animées de Lan Kwai Fong, à la sortie des bureaux et jusque tard dans la nuit.
Cette promenade dans Central est l'occasion d'admirer la plus haute tour de la ville, l'International Commercial Center et ses 448 mètres de haut. D'en bas, on prend des photos à la Peter Steward, un artiste fasciné par le gigantisme de Hong Kong. Puis il faut monter les 43 étages de la Bank of China pour jouir d'une vue panoramique sur les quelques 1294 gratte-ciel de la ville. Là-haut, on échappe enfin aux bruits de la rue qui empoisonnent la vie des Hongkongais – un million d'habitants seraient en effet exposés à une nuisance sonore dépassant les 70 décibels, niveau fixé par l'Organisation Mondiale de la Santé.
Au milieu des marchés
Une autre solution est de s'enfoncer dans les nombreux marchés de rue juste au bas des gratte-ciel. Dans ses ruelles étroites, le bruit des moteurs laisse la parole aux marchands. Si Graham, l'un des plus populaires marché de Hong Kong a récemment fermé ses portes, les vendeurs sont encore des centaines à écouler une marchandise organisée par quartier : dans Sheung Wan, on trouve, entre autres, ailes de requins et nids d'hirondelles pour les plats de fête. Le marché de Yuen Po Street est réservé aux oiseaux et celui de Choi Street aux poissons rouges. Passé 18 heures, c'est en direction de Temple Street qu'il faut se diriger pour croiser les chanteurs d'opéra cantonais ou diseurs de bonne aventure dans les rues du marché de nuit.
Au-dessus des tours
Si le bruit change de nature entre les grandes avenues et les ruelles des marchés, l'intensité ne baisse pas forcément. Pour reposer leurs tympans, les Hongkongais se réfugient dans les parcs. En particulier, le parc de Hong Kong, un espace de huit hectares entre gratte-ciel et montagnes, abrite une volière où écouter les gazouillis de centaines d'oiseaux tropicaux. A moins de préférer danser le Taïchi avec les habitués du Victoria Park. Situé à 400 mètres d'altitude, le parc Victoria offre également une belle vue sur la ligne d'horizon de la ville.
Derrière les fortification des anciens villages
Les villages fortifiés de l'île sont une autre façon de s'éloigner, dans le temps et dans l'espace, du vacarme de la ville. Si beaucoup sont aujourd'hui intégrés à une banlieue sans cesse grandissante, les murs de briques qui les entourent ont préservé leur caractère ancestral. Ils sont les vestiges des premiers clans venus de Canton sous la dynastie des Ming (1368 – 164) pour se protéger des pirates et des guerres. Chaque village était organisé autour d'une place centrale, lieu de socialisation qui sert aujourd'hui encore à maintenir une certaine forme de vie en communauté.
Au creux des vagues
En poursuivant le voyage dans le temps, Aberdeen est l'étape suivante : on s'avance sur les restaurants flottants pour y déguster des fruits de mer en imaginant les maisons des pêcheurs d'antan qui colonisaient les quais. En tendant l'oreille, on entend même le clapotement de l'eau. Rien à voir avec l'immense port actuel de la ville. Situé au sud de l'île, il voit passer 7.000 conteneurs par jour et place Hong Kong au rang de treizième port mondial.
Mieux encore que le clapotement de l'eau : le bruit des vagues. Forte de ses 200 îles, Hong Kong offre une quarantaine de plages de sable fin où la rumeur de l'océan remplace définitivement celle de la ville. Les rouleaux, parfois très forts, en ont fait des paradis pour surfeurs, notamment à Shek O, Plui O ou dans la baie de la Grande Vague.
Dans le silence des vieux temples
Enfin, le voyageur aux tympans trop sollicités appréciera le silence des nombreux temples et lieu de recueillement éparpillés dans la ville, à commencer par le temple de Man Mo, construit en 1847 comme hommage au dieu de la littérature et de la guerre. Comme à Sik Sik Yuen Wong TaiSin, on y dépose de l'encens et on y lit l'avenir sur des bâtons de bambou. Plus excentré, le Grand Bouddha trônant à 34 mètres de haut sur une des montagnes de l'île de Lantau, représente l'escapade ultime et reposante loin des klaxons de la ville moderne.
Pour la Rédaction - Daxue Consulting