Les technologies vertes et l'économie prospèrent grâce à la concurrence et non aux droits de douane
La question de savoir si la Commission européenne imposera ou non des droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques construits par la Chine à l'issue de son enquête anti-subventions fait l'objet d'une attention particulière.
D'un point de vue protectionniste, les droits de douane supplémentaires peuvent constituer un bouclier temporaire pour les constructeurs automobiles européens. Mais à long terme, ils finiront par éroder leur compétitivité sur la scène mondiale.
Avant d'approfondir la question d'éventuels nouveaux droits de douane sur les véhicules électriques chinois, il peut être utile d'examiner les conclusions du livre "Prosperity Through Competition" de Ludwig Erhard, ancien chancelier d'Allemagne. Dans cet ouvrage économique d'influence mondiale, M. Erhard a souligné l'importance de la libre concurrence en tant que moteur de la croissance économique et de la prospérité. "La concurrence est le moyen le plus prometteur pour atteindre et garantir la prospérité", a-t-il écrit.
Les milieux d'affaires chinois et allemands partagent la même conviction : les droits de douane ne sont pas la voie à suivre pour améliorer la compétitivité. Certains responsables et constructeurs automobiles allemands ont exprimé leur opposition au choix de prélever de nouveaux droits de douane sur les véhicules électriques chinois.
La montée en puissance de la Chine dans le secteur des véhicules électriques témoigne du pouvoir de la concurrence. Il s'agit d'une réussite fondée sur la concurrence dans le plus grand marché automobile du monde. Grâce à leur esprit de compétition, les nombreuses entreprises chinoises actives dans ce domaine ont pu améliorer continuellement leurs produits et réduire leurs coûts afin de fournir des véhicules électriques de qualité à des prix compétitifs aux consommateurs chinois et étrangers.
Imaginez les répercussions potentielles sur le secteur chinois des véhicules électriques si l'Union européenne décidait d'imposer des droits de douane supplémentaires sur ces véhicules. Dans l'immédiat, ces mesures protectionnistes pourraient en effet entraîner une baisse temporaire de la demande européenne de véhicules électriques chinois. Toutefois, ce scénario ne signifiera pas l'exclusion des véhicules électriques chinois du marché de l'Union européenne, compte tenu de leur grande compétitivité.
Le nouveau scénario tarifaire renforcera-t-il la compétitivité des constructeurs automobiles européens ? La réponse est non. Ces droits de douane pourraient entraver l'initiative des constructeurs européens d'investir dans des avancées technologiques et des mesures de réduction des coûts, compromettant ainsi leur capacité à rivaliser efficacement sur la scène mondiale.
En fin de compte, le point de vue du consommateur est primordial. Les consommateurs sont à la recherche de produits de qualité, offerts à des prix compétitifs. L'augmentation des droits de douane devrait se traduire par une hausse des prix des véhicules électriques chinois pour les consommateurs. Mais la demande du marché ne devrait pas s'effondrer, en raison de la disponibilité limitée de produits de substitution sur le marché européen. Des droits de douane plus élevés ne feraient qu'augmenter l'inflation pour les consommateurs européens qui veulent déjà échapper aux pressions inflationnistes liées aux coûts de l'énergie.
Alors, comment les constructeurs automobiles européens devraient-ils relever les défis posés par les concurrents chinois ? Ils pourraient inviter davantage de constructeurs chinois de véhicules électriques à établir des coentreprises en Europe. Ils pourraient aussi s'inspirer de la Chine qui adopte Tesla pour parvenir à un scénario gagnant-gagnant.
La Chine et l'Union européenne se sont toutes deux engagées à accélérer la transformation verte et à lutter activement contre le changement climatique. Nous avons vu un certain nombre de cas de collaboration réussie entre les deux parties. Nous devons renforcer la coopération dans les industries vertes, maintenir mutuellement des marchés ouverts et approfondir les résultats mutuellement bénéfiques. La voie de la prospérité dans le domaine des technologies vertes et de l'économie en général passe par l'encouragement de la concurrence et non par l'érection de barrières tarifaires.