"La re-mondialisation est dans notre intérêt commun", déclare l'économiste en chef de l'OMC

"La re-mondialisation est dans notre intérêt commun", a déclaré à Xinhua Ralph Ossa, économiste en chef de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dans une récente interview.

Selon M.Ossa, la re-mondialisation qui signifie une coopération internationale accrue et une intégration plus large, est essentielle pour relever les défis urgents de notre époque et pour construire un avenir sûr, inclusif et durable.

Mardi, l'OMC a publié l'édition 2023 du Rapport sur le commerce mondial. Ce document phare présente de nouvelles preuves des avantages d'une intégration économique plus large et plus inclusive alors que les premiers signes de fragmentation commerciale menacent de freiner la croissance et le développement.

Le rapport vise à remettre en question des discours sceptiques croissants sur le commerce, qui suggèrent que le commerce international est un obstacle à la construction d'un monde plus sûr, inclusif et durable, a indiqué M. Ossa. Un tel récit est "fondamentalement différent de celui qui guide l'élaboration des politiques commerciales depuis 1947".

"La mondialisation est vraiment à la croisée des chemins", alors que le vent tourne en sa défaveur, mais il est encore temps d'agir, a-t-il affirmé.

Les tensions en matière de politique commerciale s'accentuent et les premiers signes de fragmentation selon des lignes géopolitiques sont déjà visibles, mais dans l'ensemble, le commerce résiste bien, et les discours sur la démondialisation sont donc certainement exagérés, a-t-il noté.

"Les coûts économiques de la fragmentation seront importants", a dit M.Ossa. Une simulation réalisée par les économistes de l'OMC suggère que dans le pire des scénarios, celui d'une rivalité géopolitique totale, les revenus mondiaux chuteront en moyenne de 5 % et les flux commerciaux chuteront en moyenne de 13 %, a-t-il ajouté.

Pour maintenir la paix et la sécurité, pour réduire la pauvreté et les inégalités, et aussi pour parvenir à une économie durable, "nous devons embrasser le commerce et non le rejeter (...) nous avons aussi besoin d'un système commercial multilatéral", a souligné M. Ossa.

Selon l'économiste en chef de l'OMC, l'Accord sur la facilitation des échanges de l'OMC, entré en vigueur le 22 février 2017, a permis aux échanges commerciaux d'augmenter de 231 milliards de dollars américains. Ces gains ont particulièrement profité aux pays en développement, ce qui indique que l'accord prévoit de mesures importantes en faveur de la re-mondialisation, a-t-il expliqué.

Parlant du rôle de la Chine dans le processus de re-mondialisation, M.Ossa a noté que la Chine soutenait le système commercial multilatéral ainsi que la mondialisation.

La Chine a bénéficié de sa participation au système commercial multilatéral et a réalisé une croissance économique spectaculaire, en sortant des millions de personnes de la pauvreté, ce qui donne ainsi de l'espoir aux pays en développement du monde entier, a-t-il ajouté.