Le développement urbain de la Chine aux yeux d'un ingénieur français
Tôt le matin, à Nanjing, comme tant d'habitants locaux, Romain Sevestre, ingénieur français, entame son déplacement quotidien vers Wuhu. Ce trajet interprovincial à environ une heure et demie témoigne de l'efficacité remarquable du réseau de transport chinois.
En 2006, M. Sevestre est venu en Chine pour étudier le chinois à l'Université Hohai, à Nanjing, dans la province du Jiangsu (est). Une année d'études lui a permis de mieux connaître la Chine.
"Pour être honnête, avant de venir en Chine, j'étais plein de curiosité et je pensais même que les gens ici portaient des costumes chinois de style traditionnel et des cheongsams", déclare M. Sevestre, ajoutant que "mais en fait, il y a des gratte-ciel et des centres commerciaux partout, et la vie ici est très pratique." Ainsi, il a décidé de s'installer en Chine.
"J'ai toujours aimé le sport. Grâce à la course, je me suis fait de nombreux amis et j'ai progressivement trouvé un sentiment d'appartenance en Chine", indique M. Sevestre.
En plus de courir sur la piste d'athlétisme du parc pendant la semaine, il prend le train à grande vitesse le week-end pour participer au marathon dans les villes environnantes. "Ces voyages me permettent d'apprécier les cultures et les traditions des différentes régions", ajoute-t-il.
Dans le cercle des marathoniens de Wuhu, cet homme français est bien connu. "Beaucoup d'amis ont été amenés sur la piste de course par lui", déclare son collègue Xu Xiaoyang. "Nous le suivons également dans d'autres villes pour participer au marathon, et ressentons la vitalité et la valeur apportées aux villes par ce sport."
Selon les estimations de l'Association chinoise d'athlétisme, en 2025, le nombre de courses sur route et d'événements sportifs connexes devrait atteindre 2.500, et la valeur de l'économie de marathon atteindra 50 milliards de yuans (environ 6,96 milliards de dollars).
Lors de leurs entraînements et compétitions, M. Sevestre et ses amis voient souvent des monorails traversant la ville. En tant qu'ingénieur participant, M. Sevestre a été témoin de l'ensemble du processus de ce projet, du début de la construction à son achèvement.
"Ce projet construit par notre entreprise est devenu la carte de visite de la ville", indique M. Sevestre. Comme tous les citoyens de Wuhu, il apprécie également la facilité de déplacement apportée par le monorail.
Ayant vécu en Chine pendant dix-sept ans, M. Sevestre est profondément touché par le développement des infrastructures de transport chinoises au fil des ans.
"La première ligne de métro de Nanjing a ouvert en 2006, et il y a maintenant plus d'une douzaine de lignes de métro dans la ville. Le réseau ferroviaire à grande vitesse a presque réalisé la couverture nationale en seulement quelques années. C'est un transport très ponctuel, il n'y a eu que quelques arrivées tardives pendant plus de dix ans", se souvient M. Sevestre.
La Chine a construit le plus grand réseau ferroviaire à grande vitesse, le plus grand réseau d'autoroutes ainsi que le plus grand système de livraison postale express du monde, et le pays continuera un développement rapide des transports verts et intelligents, a noté Li Xiaopeng, ministre chinois des Transports, en marge des "deux sessions", à savoir la deuxième session de la 14e Assemblée populaire nationale et la deuxième session du 14e Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois.
Fin 2023, le réseau ferroviaire opérationnel de la Chine s'étendait sur un total d'environ 159.000 kilomètres, dont 45.000 kilomètres de lignes à grande vitesse.
"Le transport ferroviaire est un secteur très intéressant et significatif, il relie vraiment le monde. Comme le transport ferroviaire, l'économie chinoise, marquée par une ouverture croissante et une intégration active, continuera à jouer un rôle important dans la reprise économique mondiale," précise M. Sevestre.