16/03/2011 à 19:16 - Les "optimisations boursières" et les falsifications de la TEPCO
Voici quelques extraits de la revue de presse de la Tête au carré, une bonne émission de vulgarisation scientifique de France Inter que j'ai prise en note pour vous :
Selon l'Humanité, la compagnie TEPCO, multinationale qui exploite la Centrale de Fukushima, la plus grande compagnie PRIVEE d'électricité au monde est un exemple des dérives destructrices de la libéralisation. Entre septembre 2002 et avril 2003 la TEPCO a été contrainte de mettre à l'arrêt ses 17 réacteurs suite à la révélation d'une trentaine de rapports d'inspection falsifiés concernant trois centrales nucléaires du groupe.
Le Canard Enchaîné révèle que les falsifications portaient entre autres sur des manoeuvres destinées à dissimuler un incident survenu dans la Centrale de Fukushima mais aussi l'apparition de fissures et de corrosion sur les enveloppes des réacteurs. En 2006, le groupe a falsifié les températures de l'eau de refroidissement des centrales et en 2007, il a fourni des estimations sous-évaluées concernant les fuites radioactives apparues après un tremblement de terre à 16 Km de la plus grande centrale du monde.
L'Humanité déplore le fait que même au coeur de l'actuelle catastrophe TEPCO reste obnubilée par des considérations financières, la CGT-énergie explique que la compagnie semble avoir attendu le dernier moment pour noyer le coeur du réacteur en pompant de l'eau de mer, une pratique qui rend la centrale inutilisable. L'article cite en conclusion les propos du prix Nobel de physique, Georges Charpak ; de façon cruellement prémonitoire, il affirmait en 2005 que le problème de la sécurité des centrales était trop crucial pour être laissé aux mains des seuls financiers, champions des optimisations boursières.
Un rapport de l'autorité de sûreté nucléaire signale que dans quelques-unes de nos centrales françaises, certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées en cas de séisme, c'est le cas du site du Bugey dans l'Ain de celui de Fessenheim dans le Haut-Rhin ; en 2008 EDF avait décidé d'effectuer des travaux de mise à niveau du risque sismique mais cela ne veut pas dire grand-chose, note Charly Hebdo, qui explique que toutes ces infrastructures auraient déjà dû être démantelées.
Par ailleurs, Mediapart révèle que dès 2006, le sismologue Ishibashi Katsuhiko s'inquiétait de la vulnérabilité des centrales nucléaires.
Dernière édition : 17/03/2011 17h02