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LIENS COMMERCIAUX

L'Amant sur Arte le 9/11 à 20h40


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14/11/2010 à 22:56 - Rediffusion cette nuit
ARTE rediffuse L'Amant cette nuit :

REDIFFUSION
lundi 15 novembre 03h00

A vos magnétoscopes !
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16/11/2010 à 14:53 - L'Amant sur Arte le 9/11 à 20h40
laoshi a écrit :
ARTE rediffuse L'Amant cette nuit :

REDIFFUSION
lundi 15 novembre 03h00

A vos magnétoscopes !



J' ai craqué , j'ai acheté le DVD avec les bonus ))) très instructifs...Un régal
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16/11/2010 à 15:34 - Les bonus ?
Qu'avez-vous appris dans les bonus ? Pouvez-vous nous en donner un aperçu ? Je dois avoir cela quelque part, mais je ne les ai jamais regardés...
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16/11/2010 à 16:51 - L'Amant sur Arte le 9/11 à 20h40
Voici un lien que vous consulter dans lequel le réalisateur explique ses choix et le déroulement des scènes.
http://www.jjannaud.com/textepdf/amant.pdf
Dans les bonus on peut voir de nombreuses jeunes filles venues au casting et la première fois où Jane March vient se présenter, c'est sûr elle crève l'écran bien qu'elle n'ait absolument pas préparé son entretien...Elle a tout de suite séduit Annaud, il y a des rushes de la scène du baiser et d'autres scènes, les scènes d'amour n'ont été tournées qu'après 7 mois afin qu'il y ait une réelle complicité et qu'une passion se dégage à l'écran ...On peut voir la préparation de la scène du mariage avec les gens du pays. Des personnes de la famille du Chinois ont participé à la figuration, on y voit également le témoignage d'un ami du Chinois ayant connu le couple à cette époque.

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16/11/2010 à 19:14 - L'Amant sur Arte le 9/11 à 20h40
Ces suppléments ne s'appellent pas "bonus" pour rien !!! Merci Sa Dec de nous en révéler le contenu !!!
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16/11/2010 à 19:20 - L'Amant sur Arte le 9/11 à 20h40
J'ai lu tout le commentaire de Laoshi, et si je le trouve évidemment bien écrit, cela ne m'a malheureusement pas convaincu.
Comme souvent, je trouve qu'on fait de la sur-interprétation des choses, de l'analyse tellement poussée des moindres petits détails que, j'en suis pratiquement certain, le réalisateur n'avait lui même pas envisagés. Si le bac fume noir, c'est qu'il marche à la vapeur, point. L'histoire se serait déroulée plus tard, on aurait eu un bac équipé d'un moteur à explosion qui n'aurait rien fumé du tout, ou en tous cas de façon moins marquée. On pourrait dire de n'importe quel film où l'on voit des scènes d'amour que celles ci représentent deux corps formant un idéogramme. Quant à la valse qui réunirait l'horizontalité et la verticalité, je trouve que c'est vraiment alambiqué. Le réalisateur n'a même pas pensé à faire parler "chinois" son chinois, alors j'ai du mal à le voir impliquer une signification aussi profonde à un morceau de musique, ou à une enseigne.
Ma grand-mère m'a un jour parlé d'un philosophe étudiant l'oeuvre d'un écrivain en sa présence, de cette façon, en cherchant une signification à tout. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir la réponse de l'auteur: "non ce n'est pas ça du tout".
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16/11/2010 à 19:57 - L'Amant sur Arte le 9/11 à 20h40
Tchou Tchou tu devrais regarder les bonus justement JJ Annaud explique justement tous ses petits détails et parfois (justement pour la fumée qui n'allait pas dans le bons sens !!) ils ont refait la scène une vingtaine de fois
C'est quelqu'un qui a vraiment le souci de tous ces détails et qui veut transmettre de l'émotion à l'écran afin de procurer le maximum de plaisir au spectateur...
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16/11/2010 à 21:07 - Fausse naïveté
@Sa Dec : merci pour les bonus, je les regarderai dès que j'aurai un moment.

@Tchouchou : Vous avez raison, Tchoutchou, « si le bac fume noir, c'est qu'il marche à la vapeur », mais le «point » est de trop, car c'est bien le cinéaste qui a choisi l'image, le cadrage, la répétition !

Regardez à nouveau le film, vous verrez que la fumée n'est pas uniformément noire (signe que, vapeur ou non, la question n'est pas là !) ; elle est tantôt rousse, exactement comme celle que peint Hokusai, tantôt grise, tantôt noire.

Je pense qu'il ne faut quand même pas prendre JJ Annaud pour un imbécile ; la fumée est devenue à part entière un motif iconographique avec les Japonais (Hokusai, Hiroshige) ; les impressionnistes ont repris à leur compte ce motif orientalisant de la fumée irisée de toutes les couleurs du prisme. A la fin du film, l'allusion à la toile de Manet, La Gare Saint-Lazare, où la grille de fer derrière laquelle se déploient les volutes de fumée devient elle-même motif, comme chez Hiroshige, est incontestable et j'affirme qu'elle est consciente. La position des personnages, dans le coin gauche, est rigoureusement identique.

Les images de JJ Annaud s'inscrivent de manière explicite dans cette tradition, qui, comme l'amour des amants, fait la synthèse de l'Orient et de l'Occident. Les arbres formant grille, derrière lesquels filent la voiture de l'Amant, viennent d'Hokusai . Regardez les Raboteurs de Parquet ou le balcon de Caillebotte, vous verrez que le cinéaste a fait, comme lui, des arabesques du balcon un motif à part entière à travers lequel se montre et se dérobe tout à la fois la ville. Ces premiers plans envahissants, qui font écran entre le regard et son objet, sont hérités de l'estampe, comme les ombres chinoises qui défilent derrière les persiennes de la garçonnière. Comme la perspective à vol d'oiseau qui revient de manière récurrente sur le rond-point de Saigon, lui aussi emprunté à Caillebotte, et, à travers lui, aux Japonais. Le motif des ponts exhaussés, repris par Monet, est également également repris consciemment par JJ Annaud.

Il faudrait prendre le temps de faire des captures d'écran et de mettre en regard chacune de ses prises de vue et leurs sources iconographiques européennes et orientales. Rien de tout cela n'est un hasard.


De la même manière, c'est bien le cinéaste qui choisit de filmer les corps en plongée, ou plutôt en surplomb, et qui choisit, avant la première et la dernière scène, de montrer les deux caractères sur la tenture d'une échoppe, et de les filmer eux aussi en surplomb. Contrairement à ce que vous affirmez, on ne pourrait pas « dire de n'importe quel film où l'on voit des scènes d'amour que celles ci représentent deux corps formant un idéogramme ». La plupart des scènes érotiques sont filmées de manière beaucoup plus réaliste que symbolique. C'est bien le cinéaste qui a choisi de s'attarder sur l'écriture, celle de Duras, au début et à la fin du film, celle des idéogrammes dans le quartier chinois.

Pour la musique, je vous l'accorde, cela relève bien de l'interprétation mais j'imagine que vous ne vous contentez pas, lorsque vous voyez un film de dire «c'est un bon film », « c'est un mauvais film », « j'ai bien aimé », « j'ai détesté ».... Nous vivons dans un univers de SENS, c'est toujours le sens qui m'intéresse et qui, j'en suis sûre, vous intéresse, malgré votre remarque, faussement naïve, sur les philosophes !

La force d'une oeuvre est liée à la diversité des lectures qu'elle autorise, qu'elle révèle ou non les intentions conscientes de l'auteur. Le film de JJ Annaud est une grande oeuvre justement parce qu'il nous ouvre à un formidable univers de sens, parce qu'il nous plonge dans un dialogue imaginaire, un dialogue d'images, entre l'Europe et l'Asie, à travers l'amour d'une petite Française éprise de littérature et d'un Chinois de Saigon. Je vous ferai remarquer, pour finir, que JJ Annaud a choisi de faire lire par le professeur de la jeune fille le COMMENTAIRE qu'elle a fait de la poésie de la Renaissance. N'est-ce pas dire, précisément, que JJ Annaud reconnaît la légitimité de l'interprétation des oeuvres d'art et donc celle de son oeuvre elle-même ?

Dernière édition : 17/11/2010 15h54

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17/11/2010 à 00:14 - L'Amant sur Arte le 9/11 à 20h40
Je suis d'accord, c'est le cinéaste qui a choisi le cadrage et l'image. Néanmoins, un simple regard à n'importe quelle machine à vapeur (ici ou pour un domaine qui m'est cher) suffira à montrer que la fumée n'est jamais de couleur totalement uniforme. Rien d'extraordinaire à cela...

Loin de moi l'idée de prendre le réalisateur pour un imbécile, je n'ai jamais écrit ou même pensé cela! Je suis également loin de connaître autant de tableaux et d'oeuvres en tous genres que vous, aussi je m'abstiendrai de commenter les ressemblances entre celles-ci. Vu ce que vous soulignez (positions des personnages), elles sont en effet peut-être conscientes. Mais le rapprochement entre la peinture japonaise et celle de Saint Lazare juste parce qu'elles comportent une grille me semble ténu.

Concernant les scènes d'amour, il me semble qu'elles étaient autant filmé en surplomb que "de l'intérieur". De toute façon, elles étaient tellement nombreuses qu'elles effaçaient complètement le reste du film. Et franchement, je n'ai vu aucune ressemblance entre les corps et un quelconque idéogramme! On aurait eu un film égyptien que l'on aurait pu dire qu'ils formaient des hiéroglyphes...

Effectivement, quand je vois un film, je ne me contente pas de dire "j'ai aimé" ou "j'ai détesté". Mais je ne rentre pas dans les petits détails de la mise en scène en cherchant à tous prix à leur attribuer une signification. J'ai récemment regardé "Épouses et concubines", qui m'a énormément plu et que je trouve beaucoup plus évocateur et porteur d'une certaine ambiance que "L'amant". J'ai lu ici et là que l'on pouvait trouver tout un tas de métaphore au huis-clos de la maison et surtout à ses cours rectangulaires. Honnêtement, je ne sais pas ce qu'avait en tête le réalisateur quand il a tourné, mais ça m'est passé complètement au-dessus. Et ça ne m'a pas empêché d'apprécier le film, et particulièrement pour son atmosphère.

Je ne vois pas en quoi ma remarque sur les philosophes est "naïve". Elle reprend simplement un fait que l'on m'a énoncé, et qui vaut ce qu'il vaut. On ne m'ôtera pas de l'idée que l'on cherche parfois des interprétations où il n'y en a pas... Je ne m'oppose pas à l'analyse des oeuvres d'art, bien au contraire. Mais à force de chercher des liens, on finit par, peut-être, risquer de s'éloigner de la réalité.

Par ailleurs, il me semble quelque peu présomptueux de dire qu'un tel film est un bel hommage à l'oeuvre de Duras alors que j'ai cru comprendre qu'elle ne l'avait pas du tout apprécié et qu'elle ne se reconnaissait pas dans ses images.

Dernière édition : 17/11/2010 00h16

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17/11/2010 à 19:57 - Duras et ou contre Annaud
Je ne veux pas vous convaincre à tout prix, Tchoutchou. Je propose une lecture du film, en pensant qu'elle peut aider à sa compréhension et à la perception même de ses images. Car le regard n'est jamais indépendant du savoir : il faut parfois savoir pour voir et je rappelle que j'ai d'abord écrit ce commentaire pour mes élèves de terminale qui n'ont pas nécessairement toutes les références littéraires et iconographiques pour comprendre ce qu'ils ont sous les yeux.

Vous dites que si l'histoire s'était « déroulée plus tard, on aurait eu un bac équipé d'un moteur à explosion qui n'aurait rien fumé du tout », sans doute ! mais cela n'aurait pas empêché le réalisateur, si tel était son propos, d'inscrire ce navire moderne dans toute la tradition littéraire des embarcations maléfiques, hissant leur voile noire dans les romans du Moyen Age ou bien crachant leur fumée noire au temps des machines à vapeur !

Je pense d'ailleurs que vous serez vous-même sensible au fait que JJ Annaud, à l'instar des impressionnistes, amateurs d'estampes japonaises, ait fait de la fumée des machines à vapeur un motif iconographique à part entière. Si certains aspects de mon commentaire relèvent de l'interprétation, je vous garantis par contre que je ne rapproche pas La Gare Saint-Lazare de Manet de l'estampe japonaise seulement parce qu'il y a, dans les deux cas, une grille ! Mon rapprochement n'a rien d'arbitraire, c'est un fait. J'affirme que Manet a, en l'occurrence, consciemment pris l'art des l'estampe comme modèle (au grand scandale de la bourgeoisie de son temps d'ailleurs) et que JJ Annaud a pensé à ce tableau pour mettre en page le départ du paquebot ramenant le frère aîné en Europe.

En ce qui concerne les « scènes d'amour », auxquelles vous voulez réduire le film, ce qui importe, là encore, c'est la manière dont elles sont filmées et les modèles dont elles s'inspirent. Je crois que JJ Annaud a su styliser ces scènes érotiques pour en faire des calligraphies et qu'il s'est aussi beaucoup inspiré des « images de printemps » japonaises, des (shunga) à travers lesquels l'Europe a découvert la sensualité orientale. Ces estampes japonaises sont en effet une réinterprétation des « images du palais du printemps » chinoises (très belle exposition il y a quelques années à Cernuschi, je vous renvoie au catalogue) mais les peintres qui les ont introduites en France ne le savaient pas.

La polémique Duras-Annaud, enfin, ne me semble pas de nature à disqualifier le film de JJ Annaud. Marguerite Duras a vendu les droits d'adaptation à Annaud, elle apparaît elle-même dans le film mais elle s'est ensuite sentie dépossédée de son oeuvre (dans la mesure même où elle était également cinéaste). Je l'ai dit ailleurs, Duras n'a jamais cessé de réécrire la même histoire. Elle en donne au moins trois versions différentes, dans Un Barrage contre le Pacifique, dans L'Amant, dans L'Amant de la Chine du Nord, et bien malin celui qui dirait ce qui est autobiographique et ce qui est fantasmé dans ces oeuvres. Qu'elle ait réécrit le livre pour corriger le film de JJ Annaud n'empêche pas que le film soit fidèle au roman (autant que peut l'être un film à la littérature, puisque par définition l'image trahit la lettre pour la faire voir.)

On voit, en lisant L'Amant de la Chine du Nord, ce que Duras reproche à L'Amant :

1 – la voix de Jeanne Moreau : elle aurait voulu, dit-elle en 91, que la voix soit très jeune mais l'âge de la narratrice n'est pas indiqué dans L'Amant, on ne peut donc pas considérer cela comme une trahison. La voix d'une toute jeune fille aurait d'ailleurs fait un contraste très peu crédible avec le corps de la romancière qu'on voit assise à sa table de travail dans le film !

2 – elle semble avoir trouvé que l'actrice jouant l'enfant était trop belle : « dans le cas d'un film tiré de ce livre-ci (elle parle de L'Amant de la Chine du Nord), il ne faudrait pas que l'enfant soit d'une beauté seulement belle. Cela serait peut-être dangereux pour le film. » Elle souhaite que l'actrice soit dotée « d'une curiosité sauvage, d'un manque d'éducation, d'un manque de timidité. » A vous de juger si Jane March remplit ou non ces conditions ; personnellement, je trouve que les images insistent bien sur son manque total de respect des convenances, qu'elles soient vestimentaires, gestuelles (maintien, démarche), corporelles (coiffure et maquillage à la diable).

3 – elle dit avoir trouvé Tony Leung « un peu différent de celui du livre : « il est un peu plus robuste que lui, il a moins peur que lui, plus d'audace. Il a plus de beauté, de santé. Il est plus « pour le cinéma » que celui du livre. Et aussi il a moins de timidité que lui face à l'enfant. » Je ne pense pas que cela soit un péché capital contre le livre.

4 – dans L'Amant de la Chine du Nord, c'est la jeune fille qui prendra la main du Chinois, dans L'Amant, c'est lui qui prend celle de l'enfant. Bon, admettons que JJ Annaud ait trahit le roman sur ce détail.

5 – pour le reste, j'observe que la lecture, par JJ Annaud, de la relation trouble de l'enfant avec le petit frère, Paulo, est justifiée par la réécriture du roman, où l'inceste est consommé.

Bref, je ne crois pas être « présomptueuse » en disant que le cinéaste a rendu hommage au livre de Duras même si celle-ci a eu quelques réticences à lui abandonner son oeuvre.

Pour ce qui est de votre remarque, je dis qu'elle est « naïve » parce qu'elle revient à reprocher à la philosophie de n'être pas une science ; mais, fort heureusement, il y a, à côté de la vérité scientifique, place pour l'univers du sens. C'est celui-ci que j'essaie, à ma manière, d'éclairer.
La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.