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La recherche chinoise


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07/02/2009 à 14:23 - La recherche chinoise
Article lu dans le Figaro du vendredi 6 février 2009.

L'irrésistible ascension de la recherche chinoise

Innovation.
Pour la première fois, le nombre de publications scientifiques chinoises sur les nanotechnologies dépasse celui des États-Unis.
La montée en puissance de la recherche chinoise a frappé tous les observateurs depuis plusieurs années. Mais le phénomène ne cesse de s'accélérer. Une étude récente montre que dans le secteur des nanotechnologies les chercheurs chinois publient déjà plus que les américains (Scientometrics, janvier 2009). C'était déjà vrai pour la chimie. Dans la plupart des autres disciplines, la part des publications chinoises continue d'augmenter rapidement au détriment des recherches américaines et européennes, explique Loet Leydesdorff, de l'université d'Amsterdam (Pays-Bas) et Caroline Wagner, de l'université George Washington (États-Unis). Les deux chercheurs se sont fondés sur deux indicateurs : le total des publications et leur nombre de citations.
La Chine se classe désormais en deuxième position derrière les États-Unis. Elle vient de dépasser le Japon alors que l'influence de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la France est en constante diminution. En 1999, ces trois pays assuraient 20,3 % de la production mondiale ; en 2006, ils n'en représentent plus que 16,7 %, relevait déjà le rapport 2008 de l'Observatoire des sciences et techniques (OST). Pour mesurer la progression de la Chine, il suffit de rappeler que, selon l'OST, elle n'occupait en 2001 que le sixième rang.

«L'élève dépasse le maître»
«Il ne faut pas se tromper dans l'interprétation de ces chiffres, souligne toutefois Ghislaine Filliatreau, directrice de l'OST. Ils ne représentent que des parts et montrent avant tout qu'il y a de nouveaux entrants dans le monde de la recherche.» La Chine est le pont le plus avancé de ce que dans le jargon on appelle la zone Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine). De grands pays auxquels s'ajoutent notamment la Corée du Sud et la Turquie.
«Les nanosciences chinoises ont tiré profit des programmes spatiaux lancés dans les années 1970 par le régime communiste. Ils ont créé récemment d'immenses pôles de recherche (des «laboratoires clé » selon la terminologie chinoise). Ils ont su se montrer modestes et ont invité à prix d'or les meilleurs scientifiques américains et européens pour former leurs propres chercheurs , explique Vincent Mangematin, du laboratoire d'économie appliquée de Grenoble (Inra-université de Grenoble). Aujourd'hui, l'élève dépasse le maître, les Occidentaux se font peu à peu virer.»
Dans les années à venir, une nouvelle étape devrait rapidement être franchie. Les chercheurs chinois vont investir massivement les différentes communautés scientifiques et ils seront alors en mesure de changer à leur profit les institutions scientifiques, actuellement entre les mains des américains. « Ils vont réussir ce que les Européens ne sont pas parvenus à faire » , estime Vincent Mangematin, qui anime un observatoire des nanosciences et publie une lettre mensuelle (www.nanotrendchart.com).

Qualité des réseaux
L'influence scientifique d'un pays ne se mesure pas par le nombre total de publications mais par un indice d'impact qui prend en compte la notoriété des revues dans lesquelles paraissent les articles ainsi que le nombre total de citations des articles pendant deux ans. C'est pourquoi sur ces indicateurs, la recherche chinoise est encore loin des États-Unis, qui dominent toujours largement la scène mondiale, selon l'OST, avec un indice d'impact de 1,40 (chiffres 2006). Loin derrière, l'Europe a un indice d'impact proche de 0,95 (0,93 pour la France), contre 0,66 pour la Chine.
«Il n'y a pas de modèle unique pour l'organisation de la recherche, note Ghislaine Filliatreau. Il y a des équilibres à trouver entre le secteur privé et le secteur public. La connaissance doit circuler et être bien exploitée pour générer ensuite de nouvelles recherches. Dans les milieux de la R & D ( recherche et développement ), on insiste avant tout sur la qualité des réseaux.»
On peut être surpris d'apprendre que le secteur privé chinois investit dans la recherche. En 2005, selon l'OST, le secteur privé a financé 69,6 % des dépenses de R & D des États-Unis et 68,3 % en Chine, contre 62,8 % dans l'Union européenne. Entre 2000 et 2005, ce taux a augmenté de 8 % dans l'UE contre 166 % en Chine).
La démographie de la recherche chinoise est aussi impressionnante : entre 2000 et 2005, le nombre de chercheurs a augmenté de 61 % en Chine contre 17 % dans l'UE, soit deux fois plus qu'aux États-Unis (+ 8 %) ou au Japon. Enfin, les étudiants chinois représentent la plus grande part des étudiants étrangers dans la triade - Union européenne, États-Unis et Japon

Yves Miserey.

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07/02/2009 à 15:50 - La recherche chinoise
J'avais déjà mis ce rapport qui complète celui d'aujourd'hui.
Une confirmation de la montée en puissance de la recherche en Chine,et des explications compréhensibles .
Un mouvement de grève ,inédit,des enseignants-chercheurs a lieu en France en ce moment,peut-être justement parceque la reconnaissance de la recherche n'existe pas ,si elle n'est pas rentable ...Ma fille vient de soutenir sa thèse en sociologie-anthropologie et va continuer ses recherches en... Chine!!!Les sciences humaines n'étant pas une priorité chez nous ...



Dépenses, compétences, publications scientifiques, brevets : la Chine, comme le montre le dernier rapport bisannuel de l'Observatoire des sciences et des techniques (OST) qui vient de paraître, a progressé de manière spectaculaire sur tous les fronts de la recherche et du développement (R & D).

Même si, comme le signalait une enquête de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), les dépenses et les avancées de la recherche chinoise doivent être relativisés (Le Monde du 30 août 2007), cette puissance s'intensifie incontestablement.
Entretien Jean-Joseph Boillot : "Une volonté politique d'investir dans des usines à forte valeur ajoutée"
Alors que les Etats-Unis demeurent, et de loin, la superpuissance en matière de recherche et développement avec une dépense intérieure de 280 milliards de dollars (198 milliards d'euros), loin devant l'Union européenne (UE) avec 199 milliards de dollars et le Japon (113 milliards de dollars), la Chine s'invite à la table des grands avec une dépense de 101 milliards de dollars.

Une dynamique de progrès y est enclenchée. Ce pays a multiplié par plus de deux ses dépenses intérieures en R & D entre 2000 et 2005, propulsant sa part dans les dépenses mondiales de 6,2 % à 11,8 %, tandis que celles des Etats-Unis, de l'UE, et du Japon dans une moindre mesure, ont régressé. Mais alors que les dépenses publiques s'affichent en forte augmentation aux Etats-Unis (+ 20 % entre 2000 et 2005) et dans l'Union européenne (+ 4 %) , elles diminuent au Japon (- 19 %) et en Chine (- 21 %). A l'inverse, le secteur privé gagne du terrain dans ces deux pays.

La démographie est un autre indicateur mis en avant dans le rapport de l'OST. Sur les 140 millions d'étudiants recensés dans le monde, 40,3 % sont en Asie, contre 25,8 % en Europe, 15,3 % en Amérique du Nord, 9 % en Amérique centrale et du Sud et 5,6 % en Afrique. Dotée d'un capital humain gigantesque - et bien qu'une faible proportion de sa population ait accès à l'enseignement supérieur -, la Chine est le pays qui compte le plus grand nombre d'étudiants : 23,4 millions, contre 17,3 millions aux Etats-Unis.

Même chose en termes de chercheurs. Sur les 6 millions recensés dans le monde, l'OST pointe que 35,2 % d'entre eux vivent en Asie, contre 32,8 % en Europe et 25,4 % en Amérique du Nord. A eux seuls, les Etats-Unis concentrent 1,4 million de chercheurs, contre 1,3 million dans l'UE et 1,1 million en Chine. C'est cependant au Japon que la densité de chercheurs par rapport à la population active est la plus forte (10,6 chercheurs pour 1 000 actifs), ce ratio s'établissant à 9,21 aux États-Unis et à 5,70 dans l'Union, très loin devant la Chine qui ne dispose que de 1,43 chercheur pour 1 000 actifs.


GRANDE PRODUCTIVITÉ


Les publications constituent aussi un indicateur précieux pour mesurer la dynamique des équipes de recherche. La croissance de l'Asie, qui a gagné plus de 4 points entre 2001 et 2006, passant de 18,3 % à 22,4 % dans la part mondiale des publications, est là encore patente. Pour la seule Chine, le bond en avant a été phénoménal, le pays progressant de 96 % au cours de la période, se propulsant au troisième rang mondial "avec 7 % des publications toutes disciplines confondues", soit trois places de mieux qu'en 2001.

Toutefois, cette productivité ne s'accompagne pas d'une grande visibilité. Non seulement l'Union européenne reste le numéro un incontesté en matière de publications scientifiques (33,3 %), devant les Etats-Unis (26,2 %), mais, de surcroît, "l'impact" de ces travaux (c'est-à-dire le nombre de citations entraîné par une publication) - particulièrement ceux des Américains - est bien plus fort que celui des Asiatiques.

Autre indice important du dynamisme technologique d'un pays, les demandes de brevet européen de pays d'Asie explosent : leur part a augmenté de 41 %, tandis que celle des demandes émanant des pays d'Europe et d'Amérique du Nord a baissé de 11 %, toujours sur la période 2000-2006. Au sein du continent asiatique, la hausse des dépôts de brevets de la Corée du Sud (+ 205 %) et de la Chine (+ 124 %) est particulièrement remarquable. L'OST cite notamment la progression de cette dernière en électronique-électricité, celle de l'Inde en chimie - matériaux et pharmacie - et biotechnologies et celle de la Corée du Sud en instrumentation, notamment.

Au plan mondial cependant, l'Europe, et l'UE en particulier avec 37,3 % des demandes de brevet, les Etats-Unis avec 28,9 % et le Japon (17,8 %) restent largement majoritaires. Ces trois grands dominent également le système de brevets américain, les Etats-Unis bénéficiant de plus de la moitié des demandes déposées (51,3 %), devant le Japon (21,3 %) et l'UE (14,7 %). Mais ici comme sur le Vieux Continent, leurs parts - à l'exception de celle du Japon - diminuent au profit de la Chine (+ 261%) et des dix pays d'Asie du Sud-Est regroupés dans l'Asean (+ 84 %).

Brigitte Perucca
Article paru dans l'édition du 01.01.09.


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09/02/2009 à 02:00 - La recherche chinoise
Même si le fond de tout cela est vrai (et à vrai dire peu étonnant) : il y a de plus en plus de gens éduqués en Chine, donc aussi plus de chercheurs, donc plus de publiant et tout cela est heureux. Je me méfie des annonce du type "wouahou augmentation de 12 000%". Il faut toujours voir d'où on part ; c'est comme pour les croissances à 12 chiffres.

Maintenant en tant que étudiant-chercheur à Taïwan (et des amis de Chine pop', notamment de l'université de Pékin m'ont conseillé d'aller là où je suis), je suis encore plus dubitatif maintenant que j'ai le système éducatif taiwano-américain sous les yeux (et celui chinois n'est sûrement pas bien différent). Pour avoir un diplôme, on doit publier. Quand on est chercheur, on doit publier, et ce annuellement. Publier quoi ? C'est pas vraiment le problème du moment qu'on publie. Et j'ai hélas croisé pas mal d'articles que moi français timide et/ou prétentieux et/ou exigent (tout cela est lié par des liens que je n'oserais trancher) n'aurait jamais osé soumettre pour une publication.

Ici tout le monde communique et publie dans tous les sens. Ce qui est plutôt une bonne chose car on voit plus facilement ce qui se fait que chez nous ou on fait des trucs en cachette. Mais à mon sens ça ne témoigne pas forcément d'un niveau scientifique extraordinaire. (même si les bons papiers existent aussi, ils ne sont pas en si grand nombre).

Conclusion, ce saugrenu "Impact Factor" qui m'a toujours paru farfelu est bien plus significatif (tout en ayant plein de défauts) que la simple progression du nombre de publications qui dans un système américain/chinois/taiwanais révèle uniquement la progression du nombre d'individus dans l'enseignement supérieur. Une progression qui (encore une fois) me réjouit mais ne me semble pas être un évènement transcendantal, c'est heureux et c'était attendu.

Dans notre coin du monde on a un système très différent, dans lequel on est moins poussé à la publication (quand on a rien de vraiment nouveau à dire, on se tait). Y a du pour et du contre à cela, mais ça explique en partie le fait que notre ministre de la recherche tape une crise de délire aiguë (et dangereuse) pour que comme tout le monde on écrive plein de chose pas forcément intéressantes mais en grand nombre, alors même que notre un "Impact Factor" national est pas si honteux qu'elle le dit, surtout pour un peuple qui réchigne à pratiquer l'anglais (car bien sûr pour cet indicateur, il faut en gros publier en anglais et en Amérique).

Bref, si la recherche française héberge quelque parasites en son sein (ce qui semble inévitable dans les grosses structures, y compris privées) elle n'a franchement pas à rougir de ses résultats. Peut être devrait elle surtout mieux les faire connaître.

D'un autre côté, la progression presque mécanique de la recherche chinoise est plutôt chouette dans le fond (surtout pour les européens sinophones quand on y pense), moi je me demande surtout quand est-ce que les revues à haut I.F. seront rédigées en chinois et non en anglais, là on pourra vraiment dire qu'il se passe quelquechose. Mais de toutes évidence c'est pas demain la veille et je rédigerai donc en anglais, dommage. (Ceci dit je maîtrise quand même largement mieux l'anglais que le chinois donc je vais pas non plus me plaindre, mais quelque part ça me chagrine ).



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Xian
09/02/2009 à 02:38 - La recherche chinoise
bonjour,

je ne sais pas si c'est le rapport dont vous faites allusion Michelem, mais j'ai retrouve un travail de synthese de l'OST sur le lien
http://www.obs-ost.fr/le-savoir-faire/etudes-en-ligne/etudes-2007/dossier-pays-chine-version-2006.html

tres interessant et tres instructif aussi...

bonne journee
La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.