Pumi
Les Pumi 普米族 (Pǔmǐzú), qui regroupent plus de 29 000 personnes, sont concentrés dans les districts de Lanping, Lijiang, Weixi et Yongsheng de la province du Yunnan, de même que dans le district autonome yi de Ninglang. Certains autres vivent au Sichuan. Ils habitent surtout dans des régions de hautes montagnes.
Langue. Les Pumi parlent une langue qui appartient à la famille des langues sino-tibétaines. Autrefois, ils utilisaient des caractères tibétains, mais habituellement pour des raisons religieuses. Peu à peu, ils ont délaissé les caractères tibétains et utilisent maintenant les caractères chinois.
Histoire. Selon les légendes et les registres historiques, les ancêtres des Pumi appartenaient à une tribu nomade qui circulait sur le plateau Qinghai-Tibet. Leurs descendants se seraient déplacés vers les régions plus chaudes et plus verdoyantes de la chaîne des Hengduan. Au VIIe siècle, les Pumi vivaient dans les régions de Yuexi, Mianning, Hanyuan, Jiulong et Shimian du Sichuan, et ils formaient l'un des groupes ethniques les plus importants de la préfecture de Xichang. À partir du XIIIe siècle, les Pumi se sont peu à peu sédentarisés. Depuis lors, ils cultivent la terre et font de l'élevage, surtout de bétail et de moutons. L'agriculture occupe la place prédominante de leur économie, surtout la culture du maïs, du blé, des fèves, de l'orge, de l'avoine et du sarrasin.
Exploitation. Chez les Pumi, les activités autres que celles liées à l'agriculture incluent la fabrication de pulls en laine, d'articles en lin et en bambou, la transformation de l'alcool et des herbes médicinales. La chasse, l'apiculture, l'élevage de volailles et de porcs sont aussi des occupations courantes. De nouvelles industries ont également été édifiées : traitement du fer et du sel et exploitation de mines d'aluminium. Certains Pumi excellent dans l'artisanat : les bols en bois laqués du district de Ninglang sont particulièrement renommés pour la finesse de leur artisanat.
Habitation. Les villages pumi sont habituellement parsemés à moins de 500 mètres les uns des autres et ils sont bâtis sur des versants de montagne peu abrupts. Les Pumi construisent leur maison en bois, et celle-ci comporte le plus souvent deux étages, l'étage inférieur pour les animaux et l'étage supérieur pour les personnes. Les activités familiales ont généralement lieu autour du foyer, placé au centre de la grande salle de l'étage supérieur.
Alimentation. Chew les Pumi, l'alimentation de base est constituée de maïs, mais les Pumi mangent également du riz, du blé et de l'orge des plateaux. Les fruits et légumes sont limités au chou, aux carottes, aux aubergines et aux melons. L'un des plats favoris des Pumi est la « viande pipa »-- une sorte de porc salé enveloppé dans une couenne de porc qui épouse la forme d'un pipa, un instrument à cordes chinois. Ils aiment également le tabac, le thé et l'alcool. En fait, l'alcool est utilisé à la fois pour les rites sacrificiels et comme cadeau.
Habillement. Les femmes de Ninglang et de Yongsheng enserrent souvent leur tête d'un grand mouchoir, et dans leurs cheveux tressés, elles insèrent des poils de queue de yak et des fils de soie. Les tresses sont considérées comme une belle parure, et plus elles sont grosses, plus elles sont appréciées. Habituellement, les femmes portent des vestes boutonnées sur le côté, de longues jupes à plis, de larges ceintures multicolores et une peau de chèvre qu'elles drapent dans leur dos. Dans les régions de Lanping et de Weixi, les femmes aiment porter le pantalon, des vestes vertes, bleues ou blanches à manches longues, sous une autre veste sans manches, et des ceintures brodées. Elles se parent de boucles d'oreilles et de bracelets en argent. Les hommes portent des vêtements semblables : des vestes en lin, un pantalon ample et des vestes sans manches en peau de chèvre. Les plus riches portent des manteaux en laine. La plupart transportent une épée.
Us et coutumes. Etant des descendants de nomades, les enfants Pumi doivent à l'age de 13 ans participer à une cérémonie censée marquer leur passage à l'âge adulte. Cette journée a une importance particulière pour les enfants de mon ethnie. Car une fois terminée la cérémonie, ils sont considérés comme des adultes. Les membres de la famille s'assoient autour du feu, devant lequel se trouve une colonne sacrée. Les enfants piétinent des sacs pleins de céréales, symbole d'une vie future prospère. Les garçons tiennent à la main un couteau et des taëls d'argent, et les filles des bracelets ou des étoffes... C'est pour elles le signe qu'elles sont adroites.
Mariages et funérailles. Le mariage avait lieu entre membres des différents clans. La monogamie était de mise, mais certains grands seigneurs étaient polygames. Les mariages étaient arrangés et le mariage entre cousins était la forme préférée. La plupart des femmes se mariaient à quinze ans, les hommes à 18. À Yongsheng, les cendres des personnes décédées étaient placées dans une même grotte dans la forêt. Dans la région de Ninglang, on incinérait les défunts, alors que ceux qui vivaient dans la région de Lanping les enterraient. Ceux de Weixi pratiquaient les deux méthodes
Religion. Les Pumi sont de confession Dongba, une religion primitive. La légende raconte que Dongba est une déesse ravissante, vêtue tout de blanc et conduisant un cheval de la même couleur. Elle ne boit, en plus de l'eau, que du lait de vache ou de brebis mais ne mange jamais de céréales. Fondée par une personne nommée Dongba, cette religion établit que tous les éléments de la nature tels que les monts, les cours d'eaux, les plantes et autres..., ont une âme. Et que si l'on rencontre une difficulté, c'est qu'elle a été engendrée par les démons. On fait donc des cérémonies pour chasser les mauvais esprits.
Organisation. Avant la Libération, la société pumi était encore largement organisée selon un système clanique pré-féodal. Par exemple, dans le district de Yongsheng, les membres du clan vivaient ensemble, et chaque clan portait un nom différent. Les familles qui appartenaient au même clan mangeaient souvent ensemble pour commémorer leurs ancêtres communs. Les disputes étaient réglées par les patriarches, et tous les membres devaient s'entraider. Dans les districts de Yongsheng et de Ninglang, les communautés pumi étaient surtout formées de grandes familles, alors qu'à Lanping et à Weixi, les petites familles étaient plus nombreuses. Seuls les fils pouvaient hériter de la propriété, et la maison ancestrale était habituellement léguée au fils cadet. Beaucoup de ces coutumes sont aujourd'hui abandonnées.