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Gengis Khan

© Chine Informations - La Rédaction

Gengis KhanGengis Khan, né Temüjin, (1165 - 1227) était le premier empereur mongol. Il utilisa son génie politique et militaire pour unifier les tribus mongoles de l'Asie centrale et ainsi fonder l'Empire mongol. Il mena pour cela la conquête de la majeure partie de l'Asie, incluant la Chine, la Russie, la Perse, le Moyen-Orient et l'Europe de l'Est. Son petit-fils, Kubilai Khan, fut le premier empereur de la dynastie Yuan en Chine.

L'enfance de Temujin est peu connu, il est né au alentour de 1162 dans la région du Khentii à Dunlunboldag sur l'Onon en Mongolie. Initialement nommé Témudjin (du turco-mongol temür, tömör : fer), il est le fils ainé de Yesügei, chef du clan Borjigin (Боржигин), et de Hoelun, de la tribu de Olkhunut. Selon les croyances mongoles, il serait né en tenant dans son poing un caillot de sang en forme d'osselet, signe de ses futurs exploits.

Basées sur des légendes transmises par ses biographes, les jeunes années du futur conquérant sont difficiles, à 9 ans il est fiancé à Borte La Céruléenne, du puissant clan des Khongirats et doit vivre auprès de sa belle famille afin qu'il gagne par son travail, selon la coutume, le prix de sa fiancé. Mais son père meurt peu après empoisonné dans la Steppe jaune lors d'un festin partagé avec les Tatars. Témüjin étant alors trop jeune, le clan ne se soumet pas à lui et c'est le clan des Tayitchiout qui s'empare du pouvoir. Emportant le bétail, ils abandonnent la veuve de Yesügei, avec toute sa famille.

Il passe les années suivantes avec sa famille en suivant le mode de vie des nomades. Capturé un jour par une tribu rivale, il réussit à s'échapper peu de temps après avec l'aide d'un de ses ravisseurs. Pendant ces années de misère, Temüjin et son frère Kassar tuent leur demi-frère Bekter.

A 16 ans il épouse Bortë, mais elle est kidnappé par la tribu des Merkit. Temüjin, avec l'appui de Toghril et de Djamuka, chef des Djadjirat, écrase les Merkit sur les bords de la Buura, affluent de la Selenga et délivre sa famille. Son premier fils Jochi nait juste neuf mois après la libération de sa mère entretenant des doutes quand à sa paternité.

A 19 ans, Témudjin, que les historiens nous dépeignent grand, sec et musclé, est un farouche guerrier mais aussi un habile politique, cela va lui servir dans sa tentative d'unification des tribus mongoles. Sa renommée grandit et de nombreux jeunes gens avides d'aventures le rejoignent. Parmi eux, Bortchou, Djelmé, Djebé la Flèche, Subötai resteront toujours ses quatre chiens féroces.

À cette période, les peuples nomades d'Asie centrale sont divisés et facilement manipulés par les peuples sédentaires dirigés par de puissants monarques, tels ceux de la dynastie Jin au nord de la Chine. Allié des chinois, le jeune Temüjin intervient dans les luttes contre leurs adversaires, notamment les Tatars, le plus puissant peuple mongol. La partie décisive se joue en 1201. Grâce à une tactique déconcertante, reprise aux cavaliers scythes , Témudjin défait tous ses ennemis, les Turcs naïmans, les Tatars et surtout, à la bataille des Soixante-Dix Manteaux, ses rivaux mongols, les Taïdjioutes.

Se forgeant de solides amitiés parmi les chefs des clans mongols, Temüjin réussit après une série de guerres et d'alliances mouvantes à devenir le seigneur des Mongols en 1206.

La Mongolie est née. Un khuriltai (conseil de chefs) donne à Temüjin le titre de Tchingis Qaghan (mongol moderne Ĉingis Xaan), dont nous avons fait "Gengis Khan" ce qui signifie « Chef Suprême ».

Gengis, en turco-mongol, signifie « océan » (cf. mongol tengis et turc deniz : mer, océan), c'est-à-dire Khan Océan, ou plutôt "Souverain Océanique" (c'est-à-dire universel).

En tant que nouvel empereur, il développe un nouveau système militaire basé sur le système décimal, les armées étant divisées en groupes de 10, 100, 1 000 et 10 000 (tumen). Les soldats prennent leurs familles et chevaux avec eux, chaque cavalier disposant de trois ou quatre chevaux.

Le conflit que Gengis entretient avec le Xia Occidental depuis l'époque du khuriltai donne lieu à la première guerre de conquête de l'empereur. Bien que laborieuse, cette conquête aboutit après un accord de paix en 1209 et l'empereur du Xia Occidental reconnaît son infériorité.

Mais la cible principale de Gengis reste Jin, tant pour des raisons de revanche que pour s'accaparer les richesses de la Chine du nord. La guerre est déclarée en 1211. Les mêmes opérations que pour le Xia Occidental sont appliquées contre la deuxième dynastie Jin des Jurchen. Victorieux en campagne, les Mongols voient leurs assauts repoussés dans la conquête des grandes villes. Appliquant sa proverbiale méthode de logique et de détermination, Gengis se penche avec l'aide de ses équipiers sur le problème des attaques de places fortifiées. Aidés par des ingénieurs chinois, ils bâtissent progressivement les techniques qui feront d'eux les plus redoutables meneurs de sièges de l'histoire militaire.

En 1213, par ses victoires écrasantes en campagnes et ses quelques succès contre des villes fortifiées, Gengis étend sa conquête du territoire de Jin vers le sud jusqu'à la Grande Muraille. Il avance ensuite avec trois armées au cœur du territoire, entre la Grande Muraille et le Huang He. Après avoir dévasté le nord de la Chine et pris de nombreuses villes, il capture la capitale de Jin en 1215, Yanjing (qui deviendra plus tard Pékin). L'empereur de Jin ne capitule pas mais se retranche à Kaifeng. Ses successeurs y seront ensuite vaincus, mais pas avant 1234. Entretemps, Kuchlug, chef déchu des Naiman fuit vers l'ouest et s'approprie l'état des Kara-Khitans (Liao), allié occidental de Gengis.

Voyant son armée amoindrie après dix années de campagnes contre le Xia Occidental et Jin, Gengis n'envoie que deux tumen contre Kuchlug, heureusement dirigés par un jeune général talentueux, Djebé. Des agents mongols provoquent une révolte civile, permettant à Djebé d'investir le pays. Kuchlug, dont l'armée est anéantie à l'ouest de Kashgar, est capturé puis exécuté. En 1218, l'empire mongol s'étend à l'ouest jusqu'au lac Balkhach et atteint le voisinage de Khwarizm, un état musulman allant de la mer Caspienne à l'ouest jusqu'au golfe Persique et à la mer d'Arabie au sud.

En 1218, Gengis envoie des émissaires dans une province orientale de Khwarizm afin de parlementer avec le gouverneur. Ceux-ci sont exécutés. Gengis réplique en envoyant une force de 200 000 hommes. En 1220, Khwarizm est vaincue.

L'empereur du Xia Occidental ayant refusé de prendre part à la guerre contre Khwarizm, Gengis lui promet un châtiment. Alors qu'il est en Iran, le Xia Occidental et Jin s'allient contre les Mongols.

Avec le temps, Gengis prend l'avenir avec plus de considération et s'assure une sélection de successeurs parmi ses descendants. Il choisit son troisième fils Ögödei comme héritier et établit une méthode de sélection de ses sous-chefs spécifiant qu'ils doivent provenir de sa descendance directe. Dans un même temps, il étudie les rapports de ses espions sur le Xia Occidental et Jin et prépare une force de 180 000 hommes pour sa nouvelle campagne.

En 1226, Gengis Khan attaque les Tangoutes sous le prétexte qu'ils hébergeaient des ennemis des Mongols. En février, il s'empare des villes de Heisui, Gan-zhou et Su-zhou. À l'automne, il prend Xiliang-fu. Un général de Xixia défie les Mongols dans une bataille près de la montagne Helanshan, mais son armée est vaincue. En novembre, Gengis mène le siège contre la ville Tangoute de Ling-zhou puis traverse le Fleuve Jaune et anéantit le reste de l'armée Tangoute. Un alignement de cinq étoiles est observé le soir de cette bataille.

En 1227, il attaque la capitale Tangoute et s'empare de Lintiao-fu en février. En mars, il prend Xindu-fu et la préfecture de Xining. En avril, la préfecture de Deshun. À Deshun, le général Xixia Ma Jianlong résiste aux Mongols pendant plusieurs jours et mène personnellement les attaques pour les maintenir en dehors de la ville. Ma Jianlong meurt peu après sous les assauts des archers mongols. Après avoir conquis Deshun, Gengis se dirige vers la montagne Liupanshan pour passer l'été. Sur la montagne, il décrète que les Mongols ne doivent plus tuer aveuglément, conformément à la parole qu'il avait eue un an auparavant, lors de l'alignement des cinq étoiles.

En 1227, sur son lit de mort, Gengis Khan expose à son plus jeune fils, Tului, les plans qui seront plus tard utilisés pour achever la destruction de l'empire de Jin.

Son corps est ramené en Mongolie. Sur le chemin du retour, son escorte tue tout témoin du cortège afin que le lieu de sa dernière demeure reste secret. Ce lieu n'ayant pas été découvert, le mausolée de Gengis Khan n'est en fait qu'un cénotaphe.

Le nouvel empereur de Xixia se rend aux Mongols. Les Tangoutes capitulent officiellement en 1227, après 190 ans d'existence. L'empereur Tangoute et la famille royale sont exécutés.

Aujourd'hui, Gengis Khan est devenu le symbole d'une Mongolie en quête d'identité après de longues années de communisme. Son visage apparaît sur des étiquettes de vodka et des billets de banque.

Famille

Temujin a trois frères et une sœur :

  • Khasar (frère)
  • Khajiun (frère)
  • Temüge (frère)
  • Temülen (sœur)

Avec son épouse Borte il a eu quatre fils :

  • Jochi (1185–1227) (paternité douteuse)
  • Chagatai (—1241)
  • Ogedei (—1241)
  • Tolui (1190–1232)

Ses quatres fils participèrent aux campagnes de Gengis et devinrent Khan de différents Khanats, mais c'est Ogodei qui deviendra Grand Khan.

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