recherche
sous-menu
Vous êtes ici : Accueil  ❭  Actualité  ❭  Economie et commerce
LIENS COMMERCIAUX
LIENS COMMERCIAUX

Les investissements chinois dans le vin français

© Chine Informations - La Rédaction, Le 12/02/2014 05:36

(miniature) Les investissements chinois dans le vin français Les investissements chinois dans le vin français

En 2013, avec plus de 1,865 milliard de bouteilles consommées, la Chine est devenue le premier pays consommateur de vin rouge, prenant la place de la France. d'ici à 2017, la consommation de vin dans le pays devrait augmenter de 33,8% selon une étude Vinexpo.

Investissements en France

Depuis maintenant quelques dizaine d'années, l'engouement des Chinois pour le vin français n'a cessé de se développer à tel point que certains d'entre eux ont investi des milliards de yuans dans des sites français. Le volume de ces investissements est difficile à estimer étant donné qu'un grand nombre de ces acquisitions sont restées anonymes.

Un exemple récent est celui d'un Bordelais, le château Bellefont-Belcier. Cette petite propriété d'une vingtaine d'hectares a été vendue pour environ 30 millions d'euros, selon les spécialistes.

Mais  il n'y a pas que les petites caves qui sont touché par ce phénomène tendance. Quelques mois plus tôt, en août 2013, c'est l'une des propriétés bénéficiant de la prestigieuse appellation Gevrey-Chambertin, qui a été acquise par Louis Ngi Chi Sing, un riche homme d'affaires chinois de Macao. Le chiffre avancé est de 8 millions d'euros.

Les chiffres et les différentes caractéristiques de ces investissements chinois

Dans les faits, les investisseurs sont de deux origines. D'un côté, il y a les investisseurs professionnels qui représentent de grosses entreprises chinoise du secteur ou des collectivités chinoises. De l'autre, il y a quelques grosses fortunes chinoises et notamment des personnalités importantes.

Les premiers investissent volontiers dans de grands crus. On peut citer deux exemples de collectivités ou d'entreprises qui ont franchi le cap. En 2008, le conglomérat Longhai siégeant à Qingdao, en Chine a investit dans une soixantaine d'hectares au sud de Bordeaux dans le fameux Château Latour-Laguens. Il y a aussi la société chinoise Goldin Groupe qui a racheté le groupe Rolland Maillet à Saint-Emilion d'un total de 15 hectares environ.

Des personnalités célèbres comme l'actrice Zhao Wei sont devenus propriétaires de vignobles aux dimensions plus raisonnables mais tout aussi intéressants. Cette dernière a d'ailleurs acheté le Château Monlot de 7 hectares et d'appellation Saint-Emilion grand cru, en 2008. La même année, le milliardaire Wang a acheté le Château Lucas déjà très commercialisé sous l'appellation vin de Castillon-Côtes-de Bordeaux.

Du côté des grands vignobles français, l'apport financier des chinois représente, pour certains d'entre eux, un véritable soulagement. En effet, depuis le début de la crise, ils ont vu leur chiffre d'affaire annuel global baissé. Même si la baisse est faible, elle reste quand même significative sur un marché aussi compétitif. Sachant que la qualité de leur vin n'est en rien remise en cause dans ce constat, les producteurs français avouent avoir beaucoup de mal. Ils ont du mal à faire face aux nombreuses contraintes (de production, administrative et légale) ainsi qu'aux diverses tentatives de contrefaçons dont ils sont victimes.

Tous ces exemples n'en sont que quelques unes des plus importantes parmi tant d'autres. Bordeaux n'a pas été la seule région concernée. La Bourgogne et les côtes du Rhône également comptent quelques propriétaires chinois actuellement.

Une évolution prévue à la hausse pour 2014

Les investisseurs ont toujours fait preuve d'une grande prudence. En 2008, les investissements ne dépassaient jamais 5 millions d'euros. A partir de 2011, on constate que non seulement ils sont de plus en plus nombreux à s'installer et devenir propriétaire dans l'Hexagone mais ils osent acheter des propriétés au dessus des 5 millions d'euros. D'ailleurs, ce phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur.  Les spécialistes estiment en effet qu'une dizaine de vignobles toutes tailles confondues seront encore acquis au cours de l'année 2014.

Bien sur, on sait que les chinois sont des gens passionnés. Mais leur passion pour le vin de luxe français ne peut être la seule explication à ce comportement. Les études menées par différentes organismes œnologues indépendants chinois et français estiment que la principale raison réside dans le  "manque de crédibilité" du vin chinois. Les Chinois ont compris qu'il leur fallait acquérir, par tous les moyens, le fameux savoir-faire à la française, qui est un gage de qualité. L'achat de vignobles français en mal-être devenait donc une opportunité à ne pas manquer.

Les impacts directs sur les acteurs de l'Hexagone

Du côté des principaux acteurs français, les rumeurs vont bon train. Si certains voient ces acquisitions d'un mauvais œil, d'autres s'en félicitent. Les premiers craignent visiblement que les chinois mettent la main sur un savoir-faire ancestrale et unique au monde. Mais les autres se veulent optimiste pour l'avenir.

Le principal point noir de cette nouvelle tendance est qu'il peut se révéler très difficile de contrôler et de vérifier l'origine exacte de ces sommes colossales investies. Mais la prudence est de mise concernant ce sujet car il ne s'agit pour l'instant que d'une simple mise en garde adressée à l'Etat par l'organisme gouvernemental Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins). Il n'y a donc pas d'énormes scandales qui font la une des journaux mais cela ne veut pas dire que la fraude n'existe pas. Il est hors de question pour les professionnels de se laisser aux spéculations et diverses rumeurs. On peut légitimement se demander l'impact que ce genre de révélations pourrait avoir sur l'image du vin français dans le monde. 

La Rédaction

ANNONCE
La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.