L'évolution des canons de beautés féminins en Chine
L'actrice chinoise Zeng Li 曾黎.
Dans la Chine contemporaine, la culture populaire classe la beauté féminine des Chinoises suivant plusieurs caractéristiques précises. L'accent est mis sur les notions taoïstes et confucéennes de beauté intérieure et de beauté extérieure. Ces deux notions ont créées un idéal de beauté féminine chinoise. La beauté extérieure est censée pour représenter la vertu, le talent et d'autres caractéristiques tout aussi positives.
Selon la pensée taoïste, les femmes avec des manières viriles font de très mauvais partenaires sexuels parce que ce trait indique un excès d'énergie Qi circulant dans le corps de la femme. Cela est censée dire que l'harmonie sexuelle est inhibée donnant une image négative aux femmes aux comportements viriles. Dans la tradition chinoise comme dans d'autres cultures, il est nécessaire de discerner les dimensions morales de la sexualité avec ses signes externes et internes pour pouvoir déterminer la beauté d'une femme. Historiquement, la notion de beauté et les critères d'idéal de beauté féminin chinoise ont toujours subit les influences religieuses.
Dans la Chine contemporaine, la société chinoise est fortement influencée par les pensées de l'Occident, créant un mélange assez surprenant de pensées capitalistes et de pensées marxistes combinées. Pourtant les Chinois ont une image bien différente de leur pays, se disant étranger au capitalisme et aussi au marxisme. Les Chinois et la Chine ont développé une manière propre à eux selon leur vision propre, leur économie, leur politique et par voie de conséquence leur propre culture et leur propre féminisme. La montée du développement féministe chinoise est fortement influencée par l'idée que la Chine et son gouvernement permettrait d'intégrer la femme chinoise de la vieille société dans le monde actuel en les transformant en femmes à l'esprit libre et à la beauté intérieure accomplie. Mais maintenant, on dresse un portrait plutôt accablant des pratiques d'antan mais qui continuent pourtant à se perpétuer de nos jours, tel « la pratique des pieds bandés » qui améliorerait la beauté des pieds de femmes.
Les cheveux aussi offrent un aperçu du changement de mentalité de la perception de la beauté en Chine. Les diverses publicités offrent un aperçu de l'occidentalisation des standards de beauté. La consommation de produits domestiques et capillaires en Chine a fortement augmenté lors des vingt dernières années, passant de 25 millions de dollars à près de 6 milliards de dollars. Long, brillant, sombre et élégant, telles sont les critères d'une chevelure idéale de la beauté chinoise.
Les critères de beauté féminine en Chine a évolué selon le temps. Au 19ème siècle, la femme avait des possibilités de vie bien étroites mais avec néanmoins quelques surprises. Les femmes portaient différentes franges qui symbolisaient le niveau d'émancipation de la femme. Généralement, elle se faisait lisser les cheveux avec une pommade et avait une longue frange au milieu du front et cela formait une feuille de pêche.
Vers les années 1900, celle coïncidant de la fin de la dynastie Qing, malgré un début d'émancipation, la plupart des femmes cédèrent sous la pression de la société, avec la nécessité de d'abandonner leur rêve d'étudier et elles doivent se résoudre à accepter le sort de dame. Parfois, elles étaient même confinées à la maison, devant se contenter de voir leurs maris en de rares occasions. Ce mode de vie entraine une oisiveté insupportable chez les femmes. Cela ouvre même la voie à la cosmétique moderne avec l'épilation des sourcils. Le front est ouvertement garni, ce qui contraste avec le visage traditionnellement ovale de la femme chinoise. Cela donnait une image de femme à l'esprit en mouvement voire à l'esprit désordonné. Les femmes de riches conditions passent alors des heures devant le miroir à torturer leurs sourcils pour se soulager de la douleur de leur passion réprimée.
Les canons de la beauté féminine chinoise évoluèrent encore vers les années 30. Les premiers films produits par Hollywood redéfinissaient les canons de la beauté. Les dames et les jeunes filles issues des familles ordinaires en copièrent le style avec l'aide de crayons à sourcils, de pincettes et de faux-cils. Un fort engouement populaire pour les rouges à lèvres fut aussi observé. Ce chic façon Hollywood allait être la nouvelle bible de la beauté mais pas seulement chinoise.
Durant la décennie suivante, avec l'invasion japonaise, les rouges à lèvres mais aussi tous les produits de luxe furent introuvables. L'élan patriotique des femmes chinoises entrainaient aussi l'abandon de tous les cosmétiques. Même les stars de cinéma chinois ont délibérément adopté une nouvelle technique, sans maquillage avec comme seul atout la beauté naturelle. Les sourcils des femmes et le menton furent laissé tels quel en signe de l'indifférence à l'humiliation nationale. Mais certains préféraient les sourcils plus clairs et le menton ferme qui indique la solidarité avec la masse populaire et la détermination dans la ferveur révolutionnaire.
Les années 50 sont marquées par le retour des intellectuels en Chine avec leurs maris. Elles ramènent alors avec elles la mode avec une certaine idée de l'élégance basée sur les canons occidentaux qui sont répandus en Europe et aux Etats-Unis. Les visages sont délicats et enveloppés dans des boucles courtes qui reproduisaient les roses. Les années 60 sont marquées par le rejet total de la culture occidentale. Durant cette décennie de révolution culturelle, une femme avait honte de la couleur « blanche » de sa peau avec pour seul désir de se débarrasser de la couleur blanche du capitalisme. Les femmes volontaires sous la période Mao sont donc toutes burinées par le soleil, du fait des travaux aux champs. Les cosmétiques sont absolument inimaginables durant cette période. Seules les femmes des groupes folkloriques avaient le droit de se maquiller. Les femmes de tous âges sautèrent alors sur l'occasion pour s'y inscrire, par loyauté envers le grand Timonier bien sûr, mais surtout qu'elles avaient le droit de se maquiller autant qu'elle le voulait sans le risque d'être punie.
Leurs performances ressemblaient d'ailleurs plus à des bals masqués avec une utilisation démesurée de la peinture et du maquillage sur le visage.
Ce n'est que vers les années 1980 qu'un début d'intérêt pour la mode féminine se remarque. Mais les premières femmes qui se maquillent furent l'objet de remarques acerbes, de blagues et d'histoires populaires. Les Chinois avaient encore besoin de temps pour réaliser que le maquillage pouvait être utilisé en fonction des préférences personnelles de chacun.
Depuis les années 90, la femme chinoise se libère. La beauté de la femme chinoise se conforme de nouveau aux canons occidentaux avec les lèvres écarlates et les faux grains de beauté. Les jeunes femmes sont surtout attirées par la chirurgie esthétique, n'hésitant plus à refaire la partie de leur corps qu'elles ne jugent pas à leurs goûts.
La Rédaction