La mission Chang'e-6 illustre la détermination de la Chine en matière de coopération spatiale internationale

La sonde chinoise Chang'e-6, qui porte les attentes des scientifiques du monde, est actuellement en orbite autour de la Lune, attendant le moment optimal pour son voyage de retour.

Si tout se passe bien, Chang'e-6 permettra à la Chine de récupérer les premiers échantillons de la face cachée de la Lune de toute l'histoire de l'humanité. Avant même son retour, la Chine s'est engagée à mettre les échantillons à la disposition des chercheurs internationaux, un engagement souligné par des actions et des promesses cohérentes.

Grâce à ces précieux échantillons, Chang'e-6 offrira aux scientifiques une fenêtre unique sur l'histoire de l'évolution de la Lune et peut-être même sur les origines de notre système solaire.

Etant donné la rareté de cette opportunité, la Chine ressent une obligation encore plus grande de la partager, car les Chinois croient que si nous présentons des roses aux mains des autres, leur parfum s'attardera aussi sur les nôtres.

La mission Chang'e-6 témoigne de la promotion constante par la Chine de la coopération internationale dans le domaine de l'exploration spatiale.

Le vaisseau spatial transportait quatre charges utiles internationales et les scientifiques étrangers qui ont été invités à assister au lancement et à l'alunissage de leurs instruments à bord de Chang'e-6 ont exprimé leur profonde gratitude envers la Chine. Josef Aschbacher, directeur général de l'Agence spatiale européenne (ASE), a également tweeté ses remerciements, soulignant que l'ASE était fière de participer à cette mission.

La Chine a toujours soutenu la coopération spatiale avec l'Europe, qu'il s'agisse de projets de missions lunaires au développement conjoint de satellites scientifiques, en passant par la formation d'astronautes. Toutefois, les responsables et les scientifiques européens s'inquiètent de plus en plus que cette coopération ne soit freinée par l'escalade des tensions géopolitiques.

Selon Karl Bergquist, administrateur des relations internationals à l'ASE, cette dernière est confrontée à de plus en plus de restrictions dans sa coopération spatiale avec la Chine, car elle utilise de nombreux composants américains qu'elle ne peut pas exporter en raison de l'interdiction des Etats-Unis.

Il est évidemment impossible pour les pays européens d'éviter totalement l'utilisation de composants américains. En fait, l'essence de la coopération réside dans la mise en commun de la sagesse de divers pays pour explorer conjointement l'espace.

Malheureusement, les Etats-Unis, autrefois engagés dans une féroce course à l'espace avec l'Union soviétique, continuent de considérer l'espace extra-atmosphérique comme un terrain propice à la démonstration de leurs forces. Ils ont imposé des restrictions à la coopération avec la Chine dans les domaines des technologies et de l'exploration spatiales, étendant aussi ces interdictions à leurs alliés.

En conséquence, la Chine poursuit une approche autonome et auto-développée dans ses projets spatiaux, et a réalisé d'énormes progrès sur ce front. Cependant, même face aux défis les plus difficiles, la Chine reste convaincue que l'exploration spatiale n'est pas une compétition à somme nulle et qu'elle nécessite une sagesse et des efforts collectifs qui transcendent les frontières terrestres.

Désormais considérée comme l'un des partenaires les plus fiables par les scientifiques européens participant à la mission Chang'e-6, la Chine continuera à jeter des ponts de coopération et à permettre à un plus grand nombre de nations d'aborder la nouvelle frontière de la Lune et de l'espace.

La Chine a déclaré à plusieurs reprises qu'elle restait ouverte à la coopération spatiale avec les Etats-Unis. Reste à savoir si les autorités américaines entendront les appels lancés par leurs propres scientifiques et par la communauté scientifique mondiale afin qu'ils cessent d'entraver la noble quête du progrès collectif dans le domaine des sciences et des connaissances.

Comme l'a déclaré Neil Melville-Kenney, responsable technique de l'instrument de l'ASE à bord de Chang'e-6, l'exploration spatiale nous encourage à considérer notre planète comme un tout et nos peuples comme un tout. Plus nous travaillons ensemble, plus nous pouvons accomplir de grandes choses.