Les Etats-Unis doivent abandonner leur mentalité de "raisins amers" face à l'excellence des produits verts de la Chine
A travers le prisme des droits de douane supplémentaires imposés par les Etats-Unis sur les produits verts de la Chine, notamment les véhicules électriques et les panneaux photovoltaïques, ainsi que des accusations de "surcapacité" dans ces secteurs, le spectre d'une mentalité de "raisins amers" se profile clairement.
L'appel lancé par les Etats-Unis à la Chine pour qu'elle mette un frein à ses industries florissantes mérite d'être examiné de près. Si l'on qualifie de surcapacité l'exportation de 12% des véhicules électriques construits en Chine, qu'en est-il alors de l'Allemagne, du Japon et des Etats-Unis, qui exportent respectivement 80%, 50% et 25% de leurs automobiles ?
Contrairement aux allégations de surcapacité, la réalité de l'industrie des véhicules à énergies nouvelles révèle en fait une sous-capacité. Les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) suggèrent que d'ici 2030, la demande mondiale de véhicules à énergies nouvelles sera multipliée par trois par rapport aux chiffres de l'année dernière, pour atteindre 45 millions d'unités, et que la demande de batteries d'alimentation devrait monter en flèche pour atteindre 3.500 GWh.
L'argument de la "surcapacité" semble de plus en plus injustifié et sert peut-être de prétexte pour dissimuler les domaines dans lesquels les Etats-Unis sont à la traîne.
Les entreprises chinoises spécialisées dans les nouvelles énergies ont affiné leur avantage concurrentiel grâce à des années d'innovation et de compétition. Pendant ce temps, les Etats-Unis exportent chaque année des quantités substantielles d'avions gros porteurs, de produits agricoles, de produits de haute technologie et de services financiers, dépassant ainsi la demande intérieure. Pourtant, ils s'abstiennent de s'étiqueter avec la même étiquette de "surcapacité", reconnaissant ces secteurs comme des domaines d'avantage concurrentiel essentiels pour soutenir leur balance commerciale.
De tout temps, les Etats-Unis ont été un important exportateur de biens et de services, représentant une part non négligeable des exportations mondiales.
L'argument américain de la "surcapacité" doit être rejeté. Il incarne l'intérêt personnel et révèle des sentiments d'envie, d'anxiété et d'hégémonie, en contradiction avec les principes économiques et les intérêts mondiaux.
Un tel état d'esprit de "raisins amers" peut s'avérer préjudiciable aux Etats-Unis. Adopter, plutôt que rejeter les forces industrielles de la Chine comme un avantage mutuel serait une approche plus constructive, favorisant la coopération et la prospérité à une plus grande échelle.
Le succès de la Chine en matière de produits verts résulte de ses solides capacités, marquées par la fiabilité, l'accessibilité financière, l'innovation indépendante, la concurrence du marché et les progrès technologiques rapides au sein d'un vaste marché, plutôt que de la dépendance des subventions.
Il est indéniable que les consommateurs et les entreprises du monde entier récoltent les fruits des prouesses de la Chine en matière de fabrication de produits technologiques. Les entreprises chinoises proposent des produits fiables et rentables qui enrichissent la chaîne d'approvisionnement mondiale et stimulent les investissements dans différents pays, dynamisant ainsi la croissance économique, atténuant l'inflation, et promouvant les efforts en matière de technologie et de développement durable.
Persister dans une mentalité de "raisins amers" peut avoir des répercussions désastreuses. En avril, un rapport de la Banque de réserve fédérale de New York a expliqué comment les contrôles américains à l'exportation avaient entraîné un découplage généralisé entre les fournisseurs américains et leurs homologues chinois, causant des pertes financières substantielles, une baisse de la rentabilité et des réductions d'effectifs pour les entités américaines concernées.
Il est impératif de dissiper l'idée d'une domination inattaquable dans tous les secteurs. Les Etats-Unis doivent adopter une perspective objective, rationnelle et coopérative à l'égard des prouesses de la Chine dans certains domaines, en reconnaissant qu'un avenir partagé pour l'humanité repose sur l'innovation et la collaboration, plutôt que sur les sanctions et la répression.