Acier : la menace chinoise, qui n'existe pas, est une posture de campagne aux Etats-Unis, selon Le Monde
La menace de l'acier chinois n'existe pas et le péril de l'acier chinois est devenu une posture de campagne depuis 2016 aux Etats-Unis, selon une chronique publiée jeudi par le quotidien français Le Monde commentant les nouvelles mesures restrictives de Washington sur les produits d'acier chinois.
Dans un discours prononcé jeudi au siège du syndicat des métallurgistes américains à Pittsburgh, le président américain Joe Biden a lancé une attaque contre l'acier chinois et annoncé son intention de tripler les taxes sur ce métal importé de Chine. Il a également prononcé son hostilité à la vente de US Steel au japonais Nippon Steel.
En choisissant le coeur de cette 'ceinture de la rouille' (Rust Belt) pour lancer une attaque contre le dumping chinois sur l'acier, le président américain a lancé au passage une nouvelle offensive de charme en direction d'une classe ouvrière gagnée par le discours de Donald Trump dans un Etat pivot (swing State) pour l'élection présidentielle du mardi 5 novembre, selon Le Monde.
"Depuis 2016, le péril de l'acier chinois est devenu une posture de campagne. Non sans une bonne dose d'opportunisme, voire de cynisme, dans le discours du président candidat sur le Japon et la Chine. Nippon Steel est certes japonais, mais l'archipel est un allié indéfectible des Etats-Unis. Quant à la menace chinoise, elle n'existe pas, si l'on en croit les données du Census Bureau : les Etats-Unis importent très peu d'acier chinois (3% de leurs achats); et même 2,1%, selon l'American Iron and Steel Institute", a fait remarquer le journal.
"Mais Washington a décidé d'exercer une pression permanente et tous azimuts sur la Chine. La 'guerre de l'acier" n'est rien comparée à la 'guerre des puces'. Au nom de la sécurité nationale, Washington fait tout pour priver Pékin des semi-conducteurs de dernière génération, y compris en tordant le bras à ses propres alliés", poursuit l'article.