Les pieds bandés avaient une forte connotation sexuelle en Chine
Les pieds bandés, qui aujourd'hui ont quasiment disparu depuis leur interdiction, faisaient partie il y a quelques années, des stéréotypes sur la Chine. Aujourd'hui encore, de nombreux Occidentaux ignorent le but implicite de ces pieds bandés qui représentaient – pensait-on à l'époque –, le summum de la beauté féminine.
L'historien Jason Wordie, installé à Hong Kong, a récemment dépoussiéré le mythe pour révéler que cette pratique sexiste n'était ni plus ni moins à connotation sexuelle.
La croyance populaire voulait en effet que la position des doigts de pieds repliés vers la voûte plantaire permette de rendre les muscles des cuisses et du plancher pelvien (muscles vaginaux) plus tendus et serrés, augmentant le plaisir sexuel des hommes qui les possédaient.
Ainsi, lorsque les messieurs regardaient les jeunes femmes aux pieds bandés se promener hanches ballantes dans les rues, ils les imaginaient certainement dans leur lit.
Les premiers récits de voyage décrivent d'ailleurs la manière « séduisante » avec laquelle ces femmes chinoises marchaient et comme elles se balançaient doucement. Et les raisons physiologiques pour cette démarche chancelante « attractive » n'ont jamais été sérieusement remises en question par les observateurs occasionnels.
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Il faut rappeler que les femmes qui se faisaient bander les pieds avaient alors pour but de séduire – grâce à leurs pieds – de riches hommes afin de vivre dans l'abondance sous leur toit.
Pour ces derniers, avoir sous son toit une femme ou plusieurs concubines aux pieds bandés était une marque claire de leur puissance et leur richesse, un moyen de déclarer implicitement « Regardez combien je suis riche ! Je peux aisément me permettre de nourrir toutes ces bouches inutiles. »
En effet, ces femmes économiquement improductives avaient pour seule fonction dans la société – de par leurs pieds bandés – d'être belle et « décorative » ainsi que de satisfaire sexuellement les hommes et de procréer.
Afin de garder les doigts de pieds unis et repliés, les pieds devaient être étroitement bandés, d'une manière bien précise, avant de chausser de minuscules chaussures décoratives. Les bandages pouvaient alors rester pendant des jours, voire des semaines.
Les femmes possédant des pieds « réduits » à 10 centimètres, les fameux « pieds de lotus d'or » étaient les plus prisés.
La vive opposition à cette pratique de la part des missionnaires chrétiens du XIXe siècle a permis un changement progressif jusqu'à son interdiction complète en 1912 dans le pays.
La Rédaction