Tunisie : la langue chinoise trace les contours d'un pont civilisationnel pour les étudiants tunisiens (REPORTAGE)
L'Institut Confucius a organisé mercredi une manifestation culturelle à l'Institut supérieur des langues de Tunis (ISLT) dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale 2024 de la langue chinoise.
Une compétition d'essai en chinois, un concours de poésie, une cérémonie de calligraphie ainsi qu'un concours de photographie et d'écriture en langue traditionnelle chinoise ont meublé le programme de l'événement, marqué par une forte présence d'étudiants tunisiens de différents niveaux de l'enseignement du chinois.
Jiang Xiaohan, une jeune professeur de langue chinoise (niveau 5) à l'ISLT, a confié à Xinhua qu'elle était en Tunisie depuis environ cinq mois pour enseigner le chinois aux étudiants tunisiens de l'ISLT.
"Parmi les premières difficultés, au début de l'enseignement du chinois aux Tunisiens, figurent certaines barrières intellectuelles et linguistiques liées principalement à la différence de perception de certains concepts et idées vu la différences des deux cultures et formations académiques (...) mais par la suite, une merveilleuse compatibilité s'installe sous l'effet de la perméabilité culturelle des Tunisiens à l'égard de la langue chinoise".
Selon elle, "les étudiants tunisiens affichent de plus en plus une remarquable maîtrise de la langue chinoise (...) notamment en matière de prononciation, dialecte, performance orale et écrite".
Aya Bouha, étudiante en deuxième année, pense que "de par la difficulté d'apprendre le chinois, cette langue est l'une des langues exceptionnelles pour les Tunisiens, d'ailleurs l'une des plus rares. Néanmoins, les opportunités sur le marché de l'emploi sont abondantes pour les étudiants du chinois".
Elle ajoute que "la singularité de la langue chinoise la rend plus précieuse à nos yeux, sans oublier la grandeur et le prestige d'être connecté à l'une plus puissantes économies du monde".
"Cerise sur le gâteau", a-t-elle poursuivi, l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) "a fait ses preuves et a fortement contribué à la prospérité économique dans plusieurs coins du monde entier : tout cela ne serait-ce qu'une motivation de taille pour apprendre le chinois".
"Mon enseignement de la langue chinoise m'a permis de franchir un pont civilisationnel vers la Chine où j'ai découvert la diversité, la richesse et la singularité de cette grande nation et la pertinence de son héritage historique outre ses avancées actuels dans tous les domaines", dit Aya Bouha.
Pour sa part, Foued Hamdi, un autre étudiant de la langue chinoise à l'ISLT, a assuré que les étudiants tunisiens qui n'ont pas étudié cette langue en optionau lycée "trouvent certaines difficultés à s'adapter vu que le chinois ne comporte pas de lettres, mais plutôt des caractères, ce qui est nouveau pour nous en plus du manque (au début) de certains outils pour la prononciation".
"Cependant, l'enseignement du chinois est assez bénéfique partant du fait que nous avons, désormais, un accès à la civilisation chinoise et à la richesse de cette histoire qui datent de millions d'années (...) Mis à part ma perception antérieure de la Chine, comme puissance économique mondiale, la langue chinoise a apporté un nouveau tableau à mes yeux, soit une civilisation fortement riche et ouverte, une culture enracinée dans l'histoire, une diversité écologique et naturelle hors pair, mais surtout un peuple chaleureux, accueillant et très compatible avec les diversités humaines dans le monde entier".