Trente ans de coopération sino-française à la centrale nucléaire de Daya Bay
La centrale nucléaire de Daya Bay, première grande centrale nucléaire commerciale de la partie continentale de Chine, célèbre trente ans d'exploitation sans aucun problème. Utilisant la technologie française, cette centrale symbolise une réussite majeure dans la coopération sino-française en matière d'énergie nucléaire.
La décision prise en 1978 par la Chine d'acheter auprès de la France des équipements pour deux centrales nucléaires a marqué les premières étapes du projet ambitieux de la centrale nucléaire de Daya Bay, officiellement mise en service en 1994, à Shenzhen, dans la province chinoise du Guangdong (sud).
Ce projet a inclus un programme de formation intensif pour plus de 110 ingénieurs chinois qui a joué un rôle pivot dans le renforcement des liens techniques et culturels entre la Chine et la France.
Ces ingénieurs étaient associés à des mentors français selon une méthode "maître-apprenti", permettant aux apprentis chinois de suivre leurs mentors de près. Cette approche a permis non seulement de transférer des connaissances techniques essentielles, mais a également forgé des amitiés durables entre maîtres et apprentis, déclare He Yu, l'un des ingénieurs chinois.
Au fil des années, la centrale nucléaire de Daya Bay a été complétée par les tranches I et II de la centrale nucléaire de Ling'ao, portant la capacité totale à 6,12 gigawatts, ce qui en fait l'une des plus grandes bases de réacteurs à eau pressurisée au monde. A la fin du mois de juin de cette année, ces installations avaient généré près de 959,7 milliards de kWh d'électricité, contribuant significativement à la réduction des émissions de carbone, équivalent à la plantation de près de 2,16 millions d'hectares de forêt.
Selon Fabrice Fourcade, vice-président d'EDF et président d'EDF en Chine, les ambitions partagées de la France et de la Chine dans le développement nucléaire positionnent les deux pays à la pointe de la transformation énergétique mondiale.
Depuis le début du XXIe siècle, la coopération entre la Chine et la France dans le domaine de la technologie nucléaire s'est intensifiée. Le 13 décembre 2018, une étape importante a été franchie avec la mise en service réussie de la première unité de la centrale nucléaire de Taishan, un projet conjoint sino-français. Cette unité utilise la technologie EPR, un réacteur à eau pressurisée de troisième génération, marquant ainsi le lancement du "premier projet mondial EPR".
Le partenariat est destiné à approfondir, notamment dans la gestion des centrales vieillissantes, la sûreté des réacteurs et la gestion des déchets radioactifs.
La centrale nucléaire de Daya Bay reste un symbole de l'interopérabilité et de l'innovation sino-française. Dans les domaines de l'énergie nucléaire et des autres énergies à faible émission de carbone, le potentiel de coopération entre la France et la Chine est immense et suscite de grandes attentes, conclut M. Fourcade.