Recherches à Taîwan pour diminuer les émissions polluantes
Une ferme d'algues pour compenser les émissions de CO2
Une centrale électrique alimentée par du charbon de la société taiwanaise Taipower Co va tester l'utilisation d'une ferme d'algues afin de réduire ses émissions annuelles de dioxyde de carbone. Un bassin d'une surface de 10 mètres carrés a été établi dans le complexe de la centrale Ta-Lin, située à Kaohsiung au sud de l'île.
Ce bassin, composé d'algues monocellulaires, pourrait capturer entre 0,58 et 0,9 tonnes de dioxyde de carbone par an. Selon des études menées précédemment par la société Taipower, une plantation sur un hectare d'arbres capturerait environ 25 tonnes de CO2 par an, ce qui est, en proportion, beaucoup moins efficace qu'une ferme d'algues.
Si les tests sont concluants, cette pratique pourrait être généralisée dans les années à venir.
Conception d'un fioul émulsionné avec des eaux usées
Une équipe de chercheurs de l'Université nationale Cheng-Kung (NCKU), basée à Tainan au sud de Taiwan, vient de publier les résultats d'une étude interdisciplinaire sur le développement d'un fioul émulsionné avec des eaux usées d'origine industrielle. L'utilisation de ce fioul permettrait de diminuer les émissions de gaz et polluants mais surtout de diminuer les consommations de 14%.
Selon LEE Wen-Jhy, professeur en ingénierie environnementale de NCKU, ce combustible se compose de 80% de fioul lourd (Total Petroleum Hydrocarbons Gasoline de 440 mg/L), de 19,9% d'eaux usées (avec une DCO de 9600 mg/L) et de 0,1% de tensioactif (agent permettant de mélanger deux liquides non miscibles). Des tests ont été effectués pour évaluer la diminution des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et des particules en suspension (PM) par rapport à un fioul lourd. Et les résultats sont sans équivoque : l'utilisation de ce nouveau fioul émulsionné permet de réduire de 38% les émissions de HAP et de diminuer significativement l'émission de certaines particules (NO, SO2 et CO).
L'utilisation de ce fioul dans des systèmes de chauffage de type chaudière permettrait de recycler une partie des eaux usées d'origine industrielle tout en diminuant les émissions de polluants et la consommation énergétique. A l'échelle de l'île de Taiwan, les émissions de dioxyde de carbone pourraient être réduites de 5,4 millions de tonnes par an.
Les résultats ont été publiés en ligne dans la revue "Environnement Science and Technology"