Les allégations de l'OTAN à l'encontre de la Chine révèlent sa stratégie perturbatrice
Le sommet de l'OTAN qui vient de s'achever à Washington a été émaillé d'allégations contre la Chine concernant la crise ukrainienne, soulignant à quel point l'alliance militaire s'appuie sur l'alarmisme et la désignation de boucs émissaires pour justifier son existence.
L'affirmation de l'OTAN selon laquelle la Chine est un "catalyseur décisif" de ce conflit prolongé n'est pas seulement une méconnaissance flagrante des faits, mais aussi une tentative maladroite de détourner l'attention mondiale de la responsabilité majeure de l'OTAN dans la crise, ainsi que de son rôle déstabilisateur dans le monde.
Une telle campagne de dénigrement contre la Chine révèle l'hypocrisie de l'OTAN, surtout si l'on considère le bilan de l'alliance militaire en matière d'interventions militaires non provoquées et de violations du droit international.
Vestige anachronique de la guerre froide, les politiques expansionnistes et les actions interventionnistes de l'OTAN ont souvent exacerbé les tensions mondiales au lieu de les atténuer, comme elle l'a toujours prétendu.
Depuis l'effondrement de l'Union soviétique, le bloc hégémonique s'est étendu cinq fois vers l'est, grignotant l'espace de sécurité des pays extérieurs au bloc dans la poursuite de sa propre sécurité absolue. Au fil des décennies, ces initiatives égoïstes ont ignoré les préoccupations légitimes des autres, en particulier de la Russie, préparant ainsi le terrain pour le conflit sanglant d'aujourd'hui.
La Chine n'est pas à l'origine de la crise ukrainienne et n'y participe pas. Au contraire, elle n'a cessé d'oeuvrer à la médiation et de promouvoir les pourparlers de paix. Bien que l'OTAN ait rejeté la faute sur les autres, la position impartiale et le rôle constructif de la Chine ont été largement reconnus par la communauté internationale.
En revanche, les membres de l'OTAN, sous la direction des Etats-Unis, ont augmenté leurs armements et mené des exercices militaires à une échelle de plus en plus grande, ce qui a eu de graves répercussions sur la paix et la stabilité régionales. L'escalade de leur soutien militaire à l'Ukraine a également alimenté le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
Au cours du sommet qui vient de s'achever, Washington a intensifié ses efforts pour cultiver un climat de "russophobie", en faisant pression sur ses alliés pour qu'ils engagent davantage d'armes et d'aide financière en faveur de l'Ukraine, au risque de pousser la région au bord du gouffre.
La communauté internationale n'est pas dupe ; il devient de plus en plus évident que Washington et l'OTAN attisent véritablement les flammes et jouent le rôle de "facilitateur décisif" du conflit.
Après l'éclatement du conflit russo-ukrainien, John Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l'université de Chicago, avait avancé que "les Etats-Unis étaient les principaux responsables de la crise ukrainienne".
"Mon principal argument, cependant, est que les Etats-Unis ont mis en oeuvre des politiques à l'égard de l'Ukraine que (le président russe Vladimir) Poutine et ses collègues considèrent comme une menace existentielle pour leur pays, un argument qu'ils ne cessent de répéter depuis de nombreuses années", avait écrit M. Mearsheimer dans un article intitulé "Les causes et les conséquences de la guerre en Ukraine".
Sous le commandement des Etats-Unis, l'OTAN cherche également à étendre son champ d'action bien au-delà de la région de l'Atlantique Nord, en s'aventurant dans des zones telles que l'Asie-Pacifique, qui n'ont rien à voir avec son mandat opérationnel.
Cette tentative d'expansion vers l'Asie reflète la mentalité persistante de guerre froide de l'OTAN et soulève de sérieuses inquiétudes quant au rôle de l'alliance dans l'affaiblissement de la paix régionale, compte tenu de ses longs antécédents en matière de destruction de la paix.
La région Asie-Pacifique n'accueille pas favorablement le rôle de l'OTAN dans ses affaires régionales et n'en a pas besoin. L'expansion de l'OTAN en Asie-Pacifique ne fera qu'accroître les risques géopolitiques et compromettre la prospérité et la stabilité de la région, qui durent depuis des décennies.
L'OTAN a fait son temps et n'est devenue qu'un outil de Washington à des fins purement géopolitiques. Les peuples épris de paix du monde entier doivent rester très vigilants.