Un institut chinois publie un rapport sur les récits des survivants d'une attaque terroriste du Xinjiang
Un rapport a été publié vendredi, détaillant les récits personnels des victimes et des survivants d'une attaque terroriste survenue dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) en 2014.
Ce rapport est le deuxième volet du projet de recherche "Victimes et survivants du terrorisme en Chine : une histoire orale", mené par l'Institut pour la communication et la gouvernance des frontières (ICBG) de l'Université de Jinan, dans la province chinoise du Guangdong (sud).
Basé sur les récits des victimes et des survivants, ce rapport vise à documenter l'attaque terroriste qui a eu lieu dans une salle d'échecs de la préfecture de Hotan le 15 juin 2014. Tous les contenus du rapport ont été publiés avec le consentement et l'autorisation des personnes interrogées.
Les versions chinoise et anglaise du rapport sont disponibles à l'adresse suivante : https://oicbg.jnu.edu.cn/2024/0621/c40149a816566/page.htm
Les faits se sont produits aux environs de 17h45 lorsque trois terroristes armés de machettes et de haches sont entrés de force dans la salle d'échecs et ont attaqué les personnes qui s'y trouvaient. Une action rapide a été menée pour maîtriser les assaillants, quatre personnes ayant été blessées au cours de la confrontation.
"Il ne m'est jamais venu à l'esprit que je serais personnellement confrontée à une attaque terroriste", a affirmé Luo Huarong, propriétaire de la salle d'échecs qui porte encore une cicatrice sur le bras. "Lorsqu'il (un terroriste) m'a attaquée, il a levé la hache si haut que j'avais l'impression qu'il voulait me tuer d'un seul coup."
Abutursun Tohti, un client de l'établissement, a été le premier à être attaqué et a été grièvement blessé. Il saignait abondamment et est resté hospitalisé pendant environ dix jours.
"Pour tous les membres de la société, y compris mes enfants, mener une vie stable et pacifique est incomparable. Les gens du monde entier veulent une vie stable et paisible. Je ne comprends pas pourquoi ces gens (les terroristes) ont fait cela", a-t-il relevé.
"Même s'ils nous ont attaqués, nous continuerons à vivre notre vie tant que nous serons rétablis. Eux, ils devront faire face aux conséquences de leurs actes, et leur vie est gâchée. Si vous faites du mal aux autres, vous serez châtié tôt ou tard", a ajouté Abutursun Tohi.
L'ICBG a lancé ce projet de recherche en 2021 avec l'objectif de créer des archives historiques pour servir de référence future et favoriser une meilleure compréhension de la barbarie du terrorisme.
"Ce rapport fait office de chronique des victimes et des personnes qui ont été impliquées dans ces attaques, afin que leurs récits ne tombent dans l'oubli", a déclaré Zheng Liang, directeur de l'ICBG.
"Il vise également à susciter une réflexion sur les activités terroristes violentes en offrant un compte-rendu détaillé des événements réels qui se sont déroulés au Xinjiang", a-t-il ajouté.
L'ICBG prévoit de publier plus de 10 volets du rapport, avec chaque volet dédié à un incident spécifique, a noté M. Zheng.
Le premier volet a été publié en janvier, racontant une attaque terroriste survenue à Yecheng dans la préfecture de Kachgar, le 28 février 2012.
L'ICBG sollicite également des récits du public, invitant les victimes ou les survivants des attaques terroristes qui souhaitent s'exprimer à contacter les chercheurs via email : o_icbg@jnu.edu.cn.
"L'histoire orale est la forme la plus fondamentale de préservation des données. A l'avenir, cette série constituera un matériel précieux de première main et une preuve historique incontestable des incidents terroristes violents dans le Xinjiang", a conclu M. Zheng.