Des bénévoles chinois et français coopèrent pour restaurer un bâtiment historique dans le sud-ouest de la Chine
Un camp de travail de bénévoles pour la conservation du patrimoine a récemment ouvert dans la ville d'Anshun de la province chinoise du Guizhou (sud-ouest), réunissant une vingtaine de bénévoles chinois et étrangers, notamment en provenance de l'union REMPART (Réhabilitation et entretien des monuments et du patrimoine artistique). Cette dernière est une union d'associations de sauvegarde du patrimoine et d'éducation populaire fondée en France, dont le but est la restauration de monuments.
Ils travailleront en coopération pendant deux semaines pour restaurer un bâtiment historique en pierre dans le village de Yunshantun, à Anshun. La ville d'Anshun abrite de nombreux bâtiments anciens en pierre de Tunpu, construits sous la dynastie Ming (1368-1644) lorsque des troupes étaient envoyées à Anshun. Les descendants des militaires ont vécu ici au fil des générations et ont formé la culture de Tunpu unique qui préserve les coutumes, l'architecture, les opéras et les costumes distinctifs des temps anciens.
"En France, de nombreux châteaux sont également construits en pierre, et les maisons de village ont des toits en tuiles carrées semblables à ceux d'ici", raconte Aubin Crestani, un charpentier français. C'est la première fois qu'il se rend dans le Guizhou pour participer à la restauration et à la conservation de bâtiments en pierre.
M. Crestani se dit très étonné par les éléments français qu'il a découverts dans les constructions de Tunpu à Anshun. "Le Guizhou et certaines régions de France sont très semblables en termes de paysage, nous avons tous deux les mêmes façons de faire des toits", indique M. Crestani.
En se promenant dans les vieilles rues de Tunpu, Lisa Studer, une Française travaillant dans le secteur de l'art, indique que les murs en pierre et les poutres en bois de ces vieux bâtiments lui rappellent les châteaux français. "Ces bâtiments ressemblent beaucoup aux châteaux que j'ai aidé à restaurer en France."
La coopération sino-française dans le cadre du camp de travail pour la conservation du patrimoine a une longue histoire. Ye Wensi, chef du camp de travail 2024, se souvient d'un bénévole français ayant travaillé pour le 1er camp en 2014. Elle se dit impressionnée par le professionnalisme de ce bénévole français, même après dix ans.
Tout au long de l'histoire, les bâtiments sont non seulement un lieu d'activités humaines, mais aussi un moyen d'enregistrer l'histoire, la culture et les idées de l'humanité.
"Tout ce que nous construisons est basé sur ce que nous sommes," estime M. Crestani. Selon lui, l'observation de l'architecture est un processus de compréhension de la culture. Les détails apparemment ordinaires ne reflètent pas seulement le mode de vie des différentes régions, mais représentent également le centre de gravité de la culture locale. L'architecture ancienne permet d'observer le processus d'évolution culturelle, mais aussi de voir comment l'histoire se transmet.
Augustin Brunel, étudiant en architecture en France, constate que la Chine se développe à grande vitesse, mais qu'aujourd'hui il est encore possible de voir des villages anciens. "Ce qui appartient au passé doit être bien protégé, car cela fait partie de l'histoire, et ceci revêt une grande importance pour la restauration de l'histoire et de la culture. Il est nécessaire que nous transmettions des souvenirs anciens aux générations futures."
Depuis dix ans, un total de 364 bénévoles venant de sept pays ont participé à la restauration des bâtiments historiques dans le cadre des camps de travail de Tunpu. Les bâtiments restaurés sont devenus des bibliothèques rurales, des postes de travail, des cafés, des chambres d'hôtes et d'autres espaces publics ruraux, transmettant l'histoire d'une manière revitalisée.