Commentaires d'un porte-parole du ministère chinois des AE sur le discours du président philippin concernant la question de la mer de Chine méridionale lors du Dialogue Shangri-La
Les remarques du président philippin Marcos concernant la question de la mer de Chine méridionale ignorent l'histoire et les faits, et visent à amplifier la position erronée des Philippines sur cette question ainsi qu'à déformer et exagérer délibérément la situation maritime, a déclaré lundi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le porte-parole s'est ainsi exprimé lorsqu'il a été invité à commenter un discours clé du président philippin Ferdinand Marcos Jr. lors du 21e Dialogue Shangri-La, dans lequel il a expliqué la soi-disant base juridique du territoire et des zones maritimes des Philippines, prétendant que la convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS) et la sentence arbitrale de 2016 sur la mer de Chine méridionale affirmaient leur droit légal, et que leur politique en mer de Chine méridionale reposait sur ces deux pierres angulaires.
Le porte-parole a présenté la position de la Chine.
Premièrement, la Chine possède la souveraineté incontestable sur les îles Nanhai Zhudao ainsi que les droits souverains et une juridiction sur les eaux concernées. La Chine est la première à avoir découvert, nommé, exploré et utilisé les Nanhai Zhudao et les eaux concernées, et la première à avoir exercé la souveraineté et la juridiction sur eux de manière continuelle, pacifique et efficace. La souveraineté territoriale ainsi que les droits et les intérêts maritimes en mer de Chine méridionale reposent sur des bases historiques et juridiques solides. Les activités normales de patrouille, d'application de la loi et de production de la Chine dans les eaux relevant de sa propre juridiction sont conformes au droit international, notamment à l'UNCLOS, et ces activités sont irréprochables.
Deuxièmement, le territoire des Philippines ne comprend pas les îles chinoises de Nanhai Zhudao. Le territoire philippin est défini par une série de traités internationaux, dont le Traité de paix de 1898 entre les Etats-Unis d'Amérique et le Royaume d'Espagne, le Traité de 1900 entre les Etats-Unis d'Amérique et le Royaume d'Espagne pour la cession des îles périphériques des Philippines, et la Convention de 1930 entre Sa Majesté à l'égard du Royaume-Uni et le Président des Etats-Unis concernant la frontière entre l'Etat du Nord-Bornéo et l'archipel des Philippines. Les îles chinoises de Nansha Qundao et de Huangyan Dao se situent au-delà des limites du territoire philippin définies par les traités susmentionnés. Les Philippines ont occupé par la force certaines îles et certains récifs de l'archipel chinois de Nansha Qundao et adopté une législation nationale telle que la Loi sur les lignes de base archipélagiques pour faire valoir leurs revendications territoriales illégales sur Huangyan Dao ainsi que des îles et récifs de l'archipel chinois de Nansha Qundao. Ces mesures violent gravement la souveraineté et les droits souverains de la Chine ainsi que le droit international, notamment la charte des Nations unies. La Chine s'y oppose fermement.
Troisièmement, la soi-disant sentence arbitrale sur la mer de Chine méridionale est illégale, nulle et non avenue. Sans le consentement préalable du gouvernement chinois, les Philippines ont unilatéralement lancé un arbitrage international, ce qui constitue une violation du droit international, notamment de l'UNCLOS, et de la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale (DOC). Le tribunal arbitral chargé de l'arbitrage de la mer de Chine méridionale a traité l'affaire ultra vires et a rendu une décision illégitime. La sentence rendue est illégale, nulle et non avenue. La Chine n'accepte ni ne participe à cet arbitrage, n'accepte ni ne reconnaît la sentence et n'acceptera jamais toute réclamation ou action découlant de la sentence. La souveraineté territoriale et les droits et intérêts maritimes de la Chine en mer de Chine méridionale ne seront en aucun cas affectés par la sentence. Ce que les Philippines ont fait pour magnifier cette décision arbitrale illégale et invalide ne contribue pas à résoudre leurs différends maritimes avec la Chine, encore moins à justifier leurs revendications illégales de quelque manière que ce soit.
Quatrièmement, la responsabilité de la récente escalade concernant la question de la mer de Chine méridionale entre la Chine et les Philippines incombe pleinement à la partie philippine. Les Philippines ont enfreint leurs engagements et les accords communs avec la Chine, violé la DOC et agi de mauvaise foi de manière répétée. Les Philippines ont fréquemment porté atteinte aux droits de la Chine et se sont livrées à des provocations en mer, ont fait appel à des forces extérieures à la région pour former des blocs et jouer des muscles en mer de Chine méridionale, et ont diffusé de la désinformation pour dénigrer la Chine et tromper la perception internationale sur cette question. En particulier, motivés par des calculs géopolitiques égoïstes, les Etats-Unis ont joué un rôle extrêmement ignoble en soutenant et en aidant les Philippines à entacher la souveraineté de la Chine et en exploitant la question de la mer de Chine méridionale pour creuser un fossé entre la Chine et d'autres pays de la région. Qui la politique étrangère des Philippines sert-elle exactement aujourd'hui ? A qui s'adressent les Philippines avec toutes ces actions maritimes ? La réponse est assez claire pour toute personne dotée d'un bon jugement. Essayer désespérément de justifier l'injustifiable n'aidera pas les Philippines à gagner la confiance de la communauté internationale. Les pays de la région doivent rester vigilants et toujours s'assurer que ce sont bien eux qui sont aux commandes lorsqu'il s'agit de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale.
Cinquièmement, grâce aux efforts conjoints de la Chine et des pays de l'ASEAN, la situation en mer de Chine méridionale est globalement stable. La liberté de navigation et de survol en mer de Chine méridionale, dont les pays jouissent conformément à la loi, n'a jamais été remise en question. La Chine est prête à continuer à travailler avec les pays de l'ASEAN, y compris les Philippines, pour gérer les différends maritimes, approfondir la coopération maritime, mettre en oeuvre pleinement et efficacement la DOC, faire progresser activement les consultations sur le Code de conduite en mer de Chine méridionale, maintenir la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale et veiller à ce que la mer de Chine méridionale reste une mer de paix, d'amitié et de coopération.
Sixièmement, la Chine continuera à défendre fermement sa souveraineté territoriale et ses intérêts et droits maritimes. Dans le même temps, nous restons déterminés à traiter correctement les différends et les divergences maritimes par la négociation et la consultation avec les pays directement concernés, sur la base du respect des faits historiques. Nous exhortons les Philippines à honorer leurs engagements, à respecter les limites de leur territoire établies par les traités internationaux, à mettre en oeuvre pleinement et efficacement la DOC, à cesser immédiatement les activités d'infraction et les provocations maritimes, et à revenir dès que possible sur la bonne voie pour traiter de manière appropriée les différends et les divergences maritimes par le dialogue et la consultation, a ajouté le porte-parole.