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Xi Jinping, architecte en chef de l'Initiative la Ceinture et la Route

© Chine Nouvelle (Xinhua) - Liang Nini,Shi Xiaomeng,Dong Y, Le 17/10/2023 13:21

Tous les regards sont désormais tournés vers le président chinois Xi Jinping, alors qu'il accueille mardi des dirigeants mondiaux, des chefs d'entreprise et des universitaires du monde entier pour le 3e Forum de la Ceinture et la Route pour la coopération internationale.

En seulement dix ans, l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR), la vision de M. Xi pour le développement mondial, est devenue l'un des biens publics les plus populaires au monde, apportant des chances de réaliser un développement à grandes enjambées à de nombreux pays en développement .

Ce forum de deux jours à Beijing offre une opportunité historique à tous les partenaires de l'ICR de s'appuyer sur les réalisations remarquables de l'initiative et de progresser vers une prospérité commune.

En attendant, en ce moment unique, il est temps d'examiner trois questions fondamentales concernant l'ICR et son principal architecte, Xi Jinping : pourquoi M. Xi, et aucun autre dirigeant mondial, a-t-il proposé l'ICR ? Qu'est-ce qui explique le succès de cette initiative ? Et qu'est-ce que M. Xi espère accomplir avec elle ?

Les réponses - cruciales pour l'avenir de l'ICR - sont à chercher dans le passé de M. Xi.

STIMULER LE DEVELOPPEMENT POUR LA PROSPERITE MONDIALE

A la fin des années 1960, après trois jours de voyage en train, en camion et à pied, un adolescent pénètre dans un petit village reculé du plateau de Loess, en Chine. Il fait partie des "jeunes instruits" envoyés à la campagne pour être "rééduqués" aux vertus rustiques de la majorité des agriculteurs chinois.

Il sera étonné par la difficulté de la vie à Liangjiahe : dormir dans des grottes infestées de puces, travailler pendant de longues heures et lutter contre la faim. Il surmontera ces difficultés pendant plus de sept ans, conduisant ses compatriotes à une vie bien meilleure.

Ce jeune homme était Xi Jinping.

"Nous n'avons pas mangé de viande pendant des mois", a rappelé M. Xi des décennies plus tard, lors d'une visite en 2015 à Seattle aux Etats-Unis en tant que président chinois. "L'une des choses que je souhaitais le plus à l'époque était de permettre aux villageois de manger de la viande à leur guise."

Le goût amer de la pauvreté a renforcé la conviction de M. Xi : le développement est la clé principale pour résoudre les problèmes de pauvreté. Mais comment ?

Il a alors choisi de faire mettre le développement de la Chine sur les rails. "Si vous voulez devenir riche, construisez d'abord la route" : M. Xi a souvent cité ce dicton populaire chinois pour expliquer comment la construction d'infrastructures pouvait stimuler le développement. Selon lui, le changement d'un téléphérique ou la réparation d'un tronçon de route, dans certaines régions pauvres en particulier, pouvait ouvrir la voie à la réduction de la pauvreté et à la prospérité des masses.

Un habitant de Liangjiahe, Wang Xianping, s'est rappelé comment M. Xi, qui était alors chef du village, avait réparé la route reliant le village à l'extérieur. "Auparavant, c'était un chemin étroit et sinueux qui ne pouvait même pas accueillir une brouette, puis il a été transformé en une route lisse et spacieuse", dit-il. La route a aidé le village à relancer son développement.

Lorsque M. Xi est arrivé à la tête de la Chine en 2013, le pays venait tout juste de devenir la deuxième économie mondiale et était confronté à de nombreux défis. L'ouverture est considérée comme un moteur essentiel de l'essor économique miraculeux de la Chine au cours des quatre dernières décennies. Il a réaffirmé l'engagement de la nation en faveur d'une ouverture de haut niveau.

L'ICR est devenue "une nouvelle conception de haut niveau pour la réforme et l'ouverture de la Chine et représente une ouverture à un niveau supérieur et s'inscrit dans la poursuite d'un développement de haute qualité", estime Wang Yiwei, directeur de l'Institut des affaires internationales à l'Université Renmin.

Même si l'ICR s'aligne sur l'engagement de M. Xi en faveur d'une plus grande ouverture, elle a aussi joué un rôle essentiel en reliant les besoins de développement les plus urgents du monde avec ce dans quoi la Chine excelle : construire des routes et des ponts pour une plus grande connectivité mondiale. M. Xi comprend bien les besoins des pays en développement. Il a déclaré un jour au Wall Street Journal dans une interview écrite qu'entre 2010 et 2020, le déficit annuel de financement pour le développement des infrastructures en Asie était d'environ 800 milliards de dollars. Un rapport de la Banque asiatique de développement estime qu'une Asie en développement se devait investir 1.700 milliards de dollars par an dans les infrastructures jusqu'en 2030 pour maintenir sa dynamique de croissance.

L'ICR "exploite l'expérience inégalée et les avantages compétitifs de la Chine dans la construction d'infrastructures : chemins de fer, routes, ports, aéroports, centrales électriques, télécommunications", a indiqué Robert Kuhn, expert américain et auteur du livre "Comment pensent les dirigeants chinois".

Cependant, l'ICR va au-delà des infrastructures. Il s'agit d'une solution chinoise aux problèmes de développement mondial, souligne un livre blanc sur le développement de l'ICR. Le déficit actuel en matière de paix, de développement et de gouvernance pose un défi de taille à l'humanité, offrant une opportunité à l'ICR.

Pour le dirigeant chinois, tout comme la Chine ne peut se développer en s'isolant du monde, le monde a besoin de la Chine pour son développement.

"La proposition de M. Xi concernant l'ICR était principalement motivée par son désir de partager les expériences de développement de la Chine avec le reste du monde", selon Wang Yiwei.

Comme l'a dit M. Xi, poursuivre l'ICR "ne vise pas à réinventer la roue". Par contre, elle vise plutôt à compléter les stratégies de développement des pays concernés en tirant parti de leurs atouts comparatifs. "L'ICR que j'ai proposée vise à parvenir à un développement partagé et gagnant-gagnant", a souligné le président chinois.

REVIGORER LA COMMUNICATION ENTRE LES CIVILISATIONS

Les villageois de Liangjiahe se souviennent encore que M. Xi avait apporté deux valises pleines de livres à son arrivée au village en 1969.

M. Xi adore lire, un élément incontournable de sa vie quotidienne. Un jour, il a parcouru 15 kilomètres pour emprunter un exemplaire de "Faust", un chef-d'oeuvre de la littérature occidentale écrit par l'écrivain allemand Johann Wolfgang von Goethe.

"La lecture revigore mon esprit, m'inspire et cultive ma force morale", a déclaré Xi Jinping. Même après avoir assumé le poste de direction le plus élevé, il continue de lire malgré un emploi du temps chargé et encourage également les responsables gouvernementaux à lire.

Ses habitudes de lecture lui ont apporté une riche connaissance des histoires et des cultures de l'Orient et de l'Occident et une source d'inspiration pour sa réflexion sur le développement mondial.

Le 9 septembre 2013, alors qu'il visitait le musée Amir Timour à Tachkent, en Ouzbékistan, lors de sa première tournée en Asie centrale en tant que président chinois, M. Xi a été attiré par une carte de l'ancienne Route de la Soie.

Il a indiqué un endroit sur la carte, l'identifiant comme étant Xi'an, sa ville natale et le point de départ de la Route de la Soie. La ville, anciennement connue sous le nom de Chang'an, est un lieu de naissance important de la civilisation et de la nation chinoises.

Il y a plus de 2.100 ans, Zhang Qian, émissaire royal de la dynastie des Han, a entrepris un voyage courageux vers l'ouest depuis Chang'an. Ses aventures ont ouvert la porte aux échanges commerciaux et culturels entre la Chine et l'Asie centrale et ont contribué à frayer la Route de la Soie reliant l'Orient et l'Occident.

Partageant son histoire devant un public à l'Université Nazarbaïev au Kazakhstan en 2013, Xi Jinping a déclaré : "Tandis que je suis ici pour évoquer l'histoire, il me semble entendre les cloches des chameaux qui résonnent dans les montagnes et voir les colonnes de fumée qui s'élèvent en volutes du désert".

S'étendant sur des milliers de kilomètres pendant des années, les anciennes routes de la soie étaient bien plus que de simples routes commerciales. La circulation des biens a stimulé la communication des cultures. Des vagues de caravanes, de voyageurs, d'érudits et d'artisans voyageaient entre l'Orient et l'Occident en tant qu'émissaires culturels. Ces chemins très fréquentés reliaient les lieux de naissance des civilisations égyptienne, babylonienne, indienne et chinoise et les terres des grandes religions.

D'innombrables reliques découvertes le long des anciennes routes, notamment le "ver à soie en bronze doré" vieux de plusieurs millénaires exposé au Musée d'histoire du Shaanxi en Chine et l'épave du Belitung découverte en Indonésie, sont l'incarnation de l'esprit de la Route de la Soie, qui promouvait la paix et la coopération, l'ouverture et l'inclusion, l'apprentissage réciproque et le bénéfice mutuel.

"L'histoire est le meilleur professeur", a dit M. Xi, affirmant que raviver et perpétuer l'esprit de la Route de la Soie et promouvoir les échanges culturels et entre peuples font partie intégrante de l'ICR.

"Nous devons établir un mécanisme à plusieurs niveaux pour les échanges culturels et entre peuples, construire davantage de plateformes de coopération et ouvrir davantage de canaux de coopération", a-t-il déclaré lors du premier Forum de la Ceinture et de la Route pour la coopération internationale en 2017.

M. Xi peut toujours combiner théorie, histoire et réalité et s'inspirer des traditions exceptionnelles de la nation, a commenté Martin Albrow, membre de l'Académie britannique des sciences sociales. Pour le dirigeant chinois, les civilisations ne doivent pas s'affronter et aucune civilisation ne règne en maître. "Les civilisations ne varient que les unes par rapport aux autres, tout comme les êtres humains ne diffèrent que par la couleur de la peau et de la langue qu'ils utilisent", a-t-il noté.

"En poursuivant l'Initiative la Ceinture et la Route, nous devons assurer qu'elle s'adapte aux civilisations différentes, les échanges remplaçant l'éloignement, l'apprentissage mutuel remplaçant les affrontements et la coexistence remplaçant le sentiment de supériorité. Cela renforcera la compréhension réciproque, le respect mutuel et la confiance mutuelle entre les différents pays", a déclaré M. Xi lors de son discours au premier forum de la Ceinture et de la Route.

C'est pourquoi il a proposé d'organiser une Conférence sur le dialogue des civilisations asiatiques et de proposer l'Initiative de civilisation mondiale.

"Nous devons maintenir le dynamisme de nos civilisations et créer les conditions permettant à d'autres civilisations de prospérer", a déclaré Xi Jinping.

Sa vision des civilisations est partagée par beaucoup d'autres.

"L'ICR a ravivé l'esprit de la Route de la Soie. En activant cet esprit, différentes civilisations peuvent retourner à un état harmonieux d'apprentissage mutuel. C'est ainsi que les civilisations devraient s'entendre", pointe Wang Yiwei.

L'ancien président grec Prokopis Pavlopoulos a estimé que "le président chinois Xi Jinping est un grand dirigeant qui connaît bien les civilisations, l'essence et la mission des civilisations".

INSPIRER LA CONSTRUCTION D'UN MONDE MEILLEUR

"L'humanité, en vivant dans le même village mondial à l'heure où l'histoire et la réalité se rencontrent, apparaît de plus en plus comme une communauté d'avenir partagé dans laquelle chacun a en lui un peu des autres", a déclaré M. Xi devant un public nombreux et enthousiaste à l'Institut d'Etat des relations internationales de Moscou en 2013.

Il s'agissait de sa première visite à l'étranger après son accession à la présidence chinoise. Au cours de celle-ci, il a proposé pour la première fois de bâtir une communauté d'avenir partagé pour l'humanité. Cette idée est devenue un principe fondamental de la politique étrangère de la Chine. Plusieurs mois plus tard, Xi Jinping a présenté l'ICR, largement considérée comme une étape importante vers la réalisation de sa vision d'un monde meilleur.

Au cours de la dernière décennie, le monde a été témoin de la montée des sentiments antimondialisation, d'une croissance économique mondiale terne et de l'accroissement des écarts de richesse entre les pays riches et les pays les moins avancés.

Alors que certains pays occidentaux parlent de découplage au nom d'une prétendue "réduction des risques", la Chine, sous la direction de M. Xi, insiste sur une coopération mutuellement bénéfique et un véritable multilatéralisme. Le président chinois comprend parfaitement que "ce n'est que lorsque les personnes du monde entier vivront mieux que la prospérité pourra être maintenue, la sécurité préservée et les droits de l'Homme solidement ancrés".

M. Xi a fait des efforts personnels pour s'assurer que les pays bénéficient des opportunités offertes par l'ICR. Un exemple est la renaissance du port grec du Pirée, qui était autrefois au bord de la faillite, mais qui est maintenant devenu l'un des centres de transport maritime les plus actifs au monde.

Depuis 2014, M. Xi a évoqué à maintes reprises ce projet phare de la Ceinture et la Route lors de ses rencontres avec les dirigeants grecs. Lors de sa visite en Grèce en 2019, il s'est personnellement rendu dans le port athénien.

"Voir, c'est croire", a-t-il dit avec émotion en voyant ce port retrouver une nouvelle jeunesse. "L'ICR n'est pas un slogan ou un conte, mais une pratique réussie et une brillante réalité".

Conscient des besoins croissants des pays du Sud global en matière de développement, le dirigeant chinois a toujours accordé une grande attention au soutien à la mise en oeuvre des Objectifs de développement durable des Nations Unies. A cette fin, il a proposé l'Initiative mondiale pour le développement en 2021. Il a appelé la communauté internationale à veiller à ce que chaque pays soit inclu dans la modernisation mondiale.

En fait, l'importance accordée par M. Xi à la réduction des écarts de développement dans le monde remonte à l'époque où il était responsable local.

En tant que gouverneur de la province du Fujian, dans le sud-est de la Chine, M. Xi a ainsi soutenu de nombreuses initiatives de lutte contre la pauvreté, dont le programme Juncao, un projet phare consistant à cultiver des champignons comestibles sur une plante herbacée pouvant être utilisés pour nourrir les animaux et minimiser l'érosion des sols.

Sachant que la pauvreté reste un défi mondial, M. Xi a toujours préconisé cette technique lors de visites dans le Pacifique Sud, en Afrique et en Amérique du Sud. "Il a accordé une grande attention à ce projet, car il sait très bien ce que cette petite plante peut offrir", a rappelé Lin Zhanxi, scientifique principal de la technique Juncao.

L'équipe de M. Lin a prodigué son aide pour cette technique agricole qui a été introduite dans 106 pays et incluse dans les plans de développement des Nations Unies en raison de sa capacité à résoudre des problèmes tels que les pénuries alimentaires. Certains habitants ont même adopté le nom chinois "Juncao", tandis que d'autres l'appellent "l'herbe du bonheur".

"Il convient d'accorder de l'attention à certains projets urgents qui profitent à la population locale. Telles sont les exigences claires de M. Xi pour tous les projets de l'ICR. Dans une récente tribune, le site d'opinion européen Modern Diplomacy a indiqué que l'ICR avait contribué de manière significative à la transformation des économies en développement en Afrique, notamment en développant les infrastructures, en réduisant le chômage et en améliorant les échanges commerciaux.

"La Chine ne vise pas à exploiter l'Afrique comme l'imagine le monde occidental, car en plus de développer les infrastructures africaines, l'Initiative la Ceinture et la Route aide l'Afrique à se transformer elle-même", lit-on

Et les bénéfices de l'ICR devraient couvrir encore plus de régions du monde dans les années à venir. Selon un rapport de la Banque mondiale, l'augmentation des échanges commerciaux par le biais de la coopération autour de la Ceinture et la Route "devrait accroître le revenu réel mondial de 0,7 à 2,9%", tandis que les projets de l'ICR "pourraient contribuer à sortir 7,6 millions de personnes de l'extrême pauvreté". Un autre rapport du centre d'analyse Cebr estime que l'ICR, dont les bénéfices "sont répandus", "devrait accroître le PIB mondial de 7.100 milliards de dollars par an d'ici 2040".

Pour l'ancien vice-Premier ministre thaïlandais Phinij Jarusombat, l'ICR "est une initiative clairvoyante et de classe mondiale", car elle "apporte au monde la paix, la coopération, le développement et le partage. Elle réduit les contradictions et les conflits et incite les personnes à chercher les échanges et la coopération dans les domaines de la culture, du commerce et des voyages.

"J'ai rencontré les dirigeants de nombreux pays. A mes yeux, le président chinois Xi Jinping est un dirigeant à l'esprit large qui fait preuve d'équilibre et d'une détermination inébranlable", a-t-il dit.

L'économiste panaméen Eddie Tapiero, auteur de la première étude systématique de l'ICR en Amérique latine, a estimé que cette initiative "est héritière de l'esprit et de l'essence de l'ancienne Route de la soie, prônant la paix et mettant l'accent sur la recherche d'un développement commun par le dialogue et la coopération".

"Mes amis m'ont demandé un jour : 'Quel est l'intérêt d'étudier ça ?'. Je leur ai répondu : 'C'est pour un monde meilleur'".

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