Des couturiers chinois aspirent à faire découvrir la mode chinoise à Paris (REPORTAGE)

Sous la lumière radieuse du soleil, un double lotus bleu et blanc imprimé en 3D orne une doudoune, évoquant l'élégance de fines porcelaines "bleu et blanc".

Cette doudoune de style chinois est une création conjointe réalisée par des formateurs et des étudiants de l'Institut de recherche industrielle sur le textile et l'habillement de l'Université textile de Wuhan, dans la ville de Gongqingcheng, dans la province chinoise du Jiangxi (est), berceau de la première doudoune de Chine.

Le modèle a été conçu pour la prochaine édition du Festival mode et culture sino-français, qui devrait se dérouler à Paris cet automne. Cette année, de nombreuses activités d'échanges culturels entre la Chine et la France auront lieu pour célébrer le 60e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques et l'Année sino-française du tourisme culturel.

"Nous visons à insuffler des éléments culturels traditionnels chinois dans nos créations, notamment en évoquant l'exquise porcelaine bleue et blanche de Jingdezhen", a déclaré Wang Qiuhan, directrice de l'Institut, souhaitant redonner de la dynamique à l'ancienne civilisation orientale par le biais de vêtements à la fois contemporains et élégants.

Les créateurs intègrent, dans cette doudoune, des techniques textiles traditionnelles, des broderies et des décorations vestimentaires telles que des boutons et des cols de style chinois, tout en y ajoutant des motifs abstraits à l'encre, et des dessins des montagnes et des rivières de mosaïques. Il en résulte un charme à la fois oriental et contemporain.

Présenté pour la première fois lors du défilé du Festival mode et culture sino-français 2023 à Paris, ce chef-d'oeuvre du chic chinois, ainsi que plus de 30 autres doudounes exceptionnelles, ont occupé le devant de la scène et captivé l'attention du public.

Léa, une jeune Française, se souvient avec émotion de ce défilé. "Ces vêtements sont très jolis. Ce serait bien de voir davantage d'éléments traditionnels chinois dans la mode, parce que cela change de la mode que nous avons en France", a-t-elle commenté.

"Les doudounes ont attiré l'attention des principaux médias et magazines de mode européens et ont abouti à de nombreuses demandes de commande après leur lancement international", a fait remarquer Mme Wang, jugeant que les vêtements constituaient un moyen puissant de promouvoir la culture traditionnelle chinoise dans le monde entier.

"J'aime beaucoup ce défilé, en particulier la coupe et le tissu de ces modèles, et certains éléments de la nature, tels que les oiseaux et les montagnes, qui sont des motifs classiques de l'art chinois", a déclaré Isabelle Lawson, directrice exécutive chez Salon des Beaux Arts, en se remémorant le défilé.

La créatrice, Wang Ran, âgée de 27 ans, a raconté que dans les années 1970, les doudounes ont fait leur entrée en Chine et ont été surnommées avec humour "costumes de pain" en raison de leur tissu grossier, de leur teneur minimale en duvet, de leur style peu excitant et de leurs couleurs ternes. Au fil des ans, elles ont évolué pour adopter des qualités de légèreté, de mode et de diversification.

Forte de ses atouts en matière de design et de rentabilité, l'industrie de la mode voit un potentiel important de coopération entre la Chine et la France.

"Ces dernières années, la Chine a fait de grands progrès dans l'industrie de la mode, et nous sommes tout à fait disposés à développer notre coopération avec ce pays", a dit Xavier Romatet, doyen de l'Institut Français de la Mode.