La crainte de l'Occident d'une "hégémonie chinoise" découle de sa propre histoire brutale

Les postulats occidentaux sur une "hégémonie chinoise" reflètent leurs propres préjugés et illustrent l'idée préconçue selon laquelle toute nation puissante recherche inévitablement la suprématie.

La revue en ligne de politique publique Pearls and Irritations a publié le 10 décembre une tribune de l'expert en finances internationales Daryl Guppy selon qui l'Occident voit la Chine à travers ses propres yeux, lui attribuant des actions qu'il prendrait lui-même dans des situations similaires.

Il n'est pas difficile d'appréhender cette motivation inexacte, mais traçable. "Les analystes occidentaux se tournent vers l'histoire européenne pour trouver des solutions à des contextes géopolitiques qui sont inévitablement basés sur des concepts d'hégémonie", note l'expert.

Historiquement, de nombreuses puissances occidentales, dont l'Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France, ont établi une domination hégémonique par l'agression militaire, l'exploitation coloniale et l'oppression. Leur quête d'hégémonie s'est souvent déroulée dans le cadre de conflits et de guerres au cours des siècles passés.

Cette hégémonie occidentale s'est accompagnée de la colonisation et du pillage tragique de pays en développement, comme l'a fait remarquer l'universitaire pakistanais Ikramul Haq. Toutefois, la mentalité hégémonique n'a pas disparu avec les deux guerres mondiales et certains pays occidentaux en sont encore prisonniers.

Alors que de nombreux pays en développement ont acquis leur souveraineté après de longues années de lutte, ils continuent à subir l'oppression et les blocages d'un ordre international dominé par l'Occident. Le spectre de l'hégémonie persiste, façonné par une histoire de colonisation et de violence.

Par conséquent, la croyance selon laquelle les pays puissants ont tendance à rechercher l'hégémonie est prégnante dans le monde occidental.

Toutefois, les observateurs occidentaux devraient reconnaître les différences marquées entre la Chine et l'Occident en termes de culture, d'histoire et de trajectoire de développement.

Malgré sa puissance, la Chine s'est abstenue de toute expansion militaire et de toute invasion. Sous la dynastie Ming, le navigateur chinois Zheng He a entrepris sept voyages, établissant des relations amicales avec plus de 30 pays, ce qui contraste avec l'assujettissement d'autres nations par l'Occident.

La philosophie politique de la Chine donne la priorité à la paix, à l'harmonie et au bien-être mondial. Cela correspond à ses principes de développement et à son concept stratégique qui consiste à renforcer la puissance nationale sans rechercher l'hégémonie, comme l'a dit le chercheur thaïlandais Wirun Phichaiwongphakdee.

Contrairement aux paradigmes occidentalo-centrés, la Chine embrasse l'inclusivité, le respect mutuel entre les civilisations et l'approche équitable de chaque pays en matière de développement. Sa quête d'harmonie contribue à favoriser un ordre mondial plus inclusif, défini par les échanges et l'apprentissage mutuel entre les civilisations.

"La modernisation chinoise offre de nombreuses leçons précieuses aux pays en développement", estime Wirun Phichaiwongphakdee selon qui l'Initiative la Ceinture et la Route sert les intérêts des pays en développement grâce à sa coopération en matière d'infrastructures et à l'innovation technologique, et les aide à participer à la gouvernance mondiale.

En résonance avec cette analyse, Gabriel Merino, professeur adjoint à l'Université nationale de La Plata, en Argentine, juge qu'avec un hégémonisme qui sévit toujours dans le monde, la Chine a tracé avec succès la voie d'un développement pacifique, fournissant une excellente expérience et une référence pour les autres pays en développement.

L'engagement inébranlable de la Chine en faveur de la paix au sein de la communauté internationale reflète sa vision plus large de la coopération mondiale et de la prospérité partagée. Le pays n'a aucun intérêt à rechercher l'hégémonie. L'hystérie autour de "l'hégémonie chinoise" reflète un état d'esprit politique étroit, alors que la Chine continue de tirer parti de son influence pour le bien de la planète.