Le Tibétain

Le tibétain est une langue parlée par plus de six millions de locuteurs au Tibet et autres régions juxtapposées, en Asie centrale : dans la Région autonome du Tibet, au Qinghai, au Gansu, au Sichuan et au Yunnan (République populaire de Chine), ainsi qu'au Ladakh, au Baltistan pakistanais, au Sikkim, au Bhoutan et dans le nord du Népal.

Le tibétain (se prononce en tibétain « peugué » pour tibétain parlé ou « peuyi » pour tibétain écrit, བོད་ཡིག translittération Wylie : bod yig) est une langue appartenant à la famille des langues tibéto-birmanes.

Le tibétain se subdivise en un grand nombre de dialectes. Parmi ceux-ci, le dialecte de Lhasa, qui sert de lingua franca parmi les Tibétains, est une langue à tons. Le dzongkha, un autre dialecte tibétain, est la langue officielle du Bhoutan. Toutefois, certains autres dialectes, comme ceux de l'Amdo, n'ont pas de tons et ont des groupes de consonnes initiaux compliqués, qui reflètent davantage ceux qui sont marqués dans l'orthographe.

Le tibétain est noté au moyen d'un alphasyllabaire créé au VIIe siècle par Thonmi Sambhota, un ministre du roi Srong-btsan sgam-po, à partir de la devanâgarî. L'écriture tibétaine comprend trente lettres qui se combinent avec quatre signes diacritiques servant à noter les voyelles i, u, e, o. À cela s'ajoutent trois consonnes suscrites, qui permettent de changer de ton ou de supprimer une aspiration, et 4 consonnes souscrites pour noter des palatales ou des rétroflexes. Parmi les langues tibéto-birmanes, le tibétain est l'une des plus anciennement attestées, avec le tangoute, le birman, le néware et le meitei

Le fondateur des études tibétaines en Europe est le savant hongrois Alexandre Csoma de Körös, auteur d'un dictionnaire et d'une grammaire du tibétain classique. Son œuvre fut poursuivie par le premier tibétologue français, Philippe-Édouard Foucaux (1811-1894).

Langue classique du bouddhisme de la Haute-Asie, le tibétain véhicule depuis le VIIIe siècle une riche littérature.