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LIENS COMMERCIAUX

Le plus beau poème chinois que vous connaissiez?


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Beijing
25/06/2010 à 09:22 - Le plus beau poème chinois que vous connaissiez?
Le poème "Neige" que Mao ZeDong a écrit en 1936, qui s'avère prophétique.

Paysage du nord /
Mille lis de glace scellés
dix mille lis de neige en volée /
de la grande Muraille, au dedans, au dehors /
rien qu'une blanche immensité sans bord
le fleuve Jaune, en amont, en aval
perd soudain ses impétueux élans
les montagnes dansent, serpents d'argent
les massifs(1) courent, éléphants de cire /
ils veulent en hauteur égaler le ciel
par un jour de soleil, parée de rouge, drapée de blanc
voyez quelle beauté sans pareille
Tel est l'enchantement qui nait de ce pays
que des héros sans sombre se courbaient à l'envi
dommage qu'à Ts'in Chehouang(2) comme à Han Wouti(3)
il ait manqué un peu d'esprit
que Tang Taitsong(4) et Song Tairsou(5) n'aient eu aux lettres plus de goût
en son temps fils chéri du ciel
Gengis Khan
ne savait que bander son arc contre l'aigle géant
tout cela est passé
pour trouver des hommes vraiment grands
regardons plutôt le présent.


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25/06/2010 à 14:53 - Le plus beau poème chinois que vous connaissiez?
J'aimes beaucoup le THE .

En effet, comme disait l'Empereur CHEN-NUNG :
"Le thé eveille les humeurs et les pensées sages, il rafraichit le corps et apaise l'esprit.
Si vous êtes abattu, le thé vous rendra la force."

Donc, pour moi, le plus beau poème chinois, c'est :
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01/07/2010 à 18:23 - L’élégante cithare à vingt-cinq cordes
锦瑟
李商隐

L'élégante cithare à vingt-cinq cordes

Contre toute attente, l'élégante cithare 'sè' n'a pas vingt-cinq mais cinquante cordes ;
Car le son de chacune fait renaître en moi un printemps évanoui :
Zhuāng Zi, à l'aube naissante, rêvant des métamorphoses du papillon ;
L'empereur Wang confiant ses amours au chant du coucou ;
La lune irisant de larmes les perles des vagues ;
Le jade, chauffé au soleil de Lan Tian, faisant vibrer la lumière comme une vapeur fumante...
Mais cette impression elle-même pourrait bien devenir réminiscence ?
Elle est si évanescente que, sur le moment, j'en ai été décontenancé....



Voilà la traduction que je vous propose. J'ai fait de mon mieux mais, si vous voulez faire votre propre traduction, vous pourrez retrouver le texte, en chinois et en pinyin, avec tout le vocabulaire sur le site de l'atelier d'initiation à la langue, à l'écriture et à la culture chinoises. Il sera prochainement sonorisé.

Ne connaissant rien à la poésie chinoise, je n'ai d'abord rien compris quand mon amie chinoise m'a fait découvrir ce merveilleux poème ; puis, en cherchant tous les mots de vocabulaire, j'ai commencé à repérer un jeu d'échos sensible dès la fin du premier distique, 五十弦 [wǔ shí xían] (« cinquante cordes ») immédiatement repris par le début du deuxième, 一弦 [yī xían] (« chaque corde »).
J'ai repéré ensuite que cette rime en « ian » se retrouvait inchangée dans « nián »/ « yān » et se redoublait, comme affaiblie, déformée, dans les assonances en « an » «juān »/ «rán », de telle sorte que les sonorités « ian » et « an », alternant, se répondent elles aussi comme l'écho assourdi de la mémoire et comme les associations d'idées.
La forme redouble ainsi le fond puisque ce poème évoque à la fois les réminiscences du passé à travers le présent et les « synesthésies », les correspondances secrètes qui se tissent entre les sensations, les impressions et les sentiments : « les sons, les couleurs, les parfums se répondent », dira en son temps Baudelaire....
La cithare, en tant qu'objet, est d'ailleurs d'emblée une formidable invitation au voyage imaginaire : ses chevalets amovibles, [zhù] ne dessinent-ils pas, pour reprendre la belle expression de Lucie Rault-Leyrat, « un vol d'oies sauvages sur des cordes de soie » ?
Il y a là quelque chose qui est sans doute évident pour les Chinois mais que je n'ai compris qu'en faisant une recherche sur la cithare chinoise : j'avais traduit d'abord, platement, « l'élégante cithare 'sè' a cinquante cordes » ; en découvrant qu'elle n'en a en réalité que vingt-cinq, j'ai compris que le poète évoquait un phénomène musical dont il fait en quelque sorte la clef de son poème, ce qu'on appelle, en musique, « la vibration des cordes sympathiques ».
Une corde sympathique est une corde qui rentre en vibration spontanément lorsqu'une autre, avec laquelle elle est mystérieusement en harmonie, est réellement jouée par le musicien.
Ces sortilèges de la musique m'ont ensuite irrésistiblement évoqué l'expérience proustienne de la reviviscence où, par le miracle d'un morceau de madeleine tombé dans le thé, le passé redevient présent « comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables ».
Connaissant l'histoire du poète Zhuāng Zi qui, rêvant d'un papillon, ne sait plus si c'est lui qui rêve du papillon ou le papillon qui rêve de lui, j'ai ensuite compris que le poème évoquait le dédoublement permanent du réel et de l'illusion, dédoublement que l'on retrouve dans le chant du coucou exprimant les amours de l'empereur Wang. Mais ce dédoublement du réel dans l'illusion est aussi son redoublement par la poésie comme en témoignent les échos qui se tissent entre notre poème et ceux qu'il fait revivre puisque ce sont les poèmes de la dynastie des Tang qui ont gravé dans notre mémoire le papillon de Zhuāng Zi et le coucou de l'empereur Wang.
J'ai enfin été fascinée par la beauté et la modernité des images où la matière s'immatérialise et où l'immatériel se matérialise : ces perles de lune pleurant à la crête des vagues auraient fait pâlir d'envie les poètes romantiques et les impressionnistes peindront la vibration de l'air sous les ardeurs du soleil qu'évoque ici l'image du jade "fumant" ; le caractère moderne [yan] qui signifie "fumée" , où l'on pourrait imaginer l'ombre des choses projetée par le feu, représente joliment, même si c'est ici un peu par hasard, le dédoublement du réel et de son émanation fantomatique.
Sans doute李商隐, Lǐ Shāng Yǐn, dont les amours avec une dame de la cour ou une nonne taoïste ont été contrariées, évoque-t-il enfin ses propres sentiments dans ce poème : cette image de la lune faisant briller des larmes dans les vagues évoque peut-être, par delà la déesse Chang'E exilée sur la lune pour avoir dérobé l'élixir d'éternité, la femme aimée, recluse au temple ou au palais....
Après ces jeux du passé et du présent, la chute du poème, où le futur joue à son tour avec le passé, ouvre un abîme vertigineux de mises-en-abyme.
L'écriture elle-même me semble enfin au service de ces jeux de miroir : le caractère , où le caractère se redouble lui-même au-dessus du coeur barré indiquant la nécessité (ce à quoi le coeur ne peut échapper, les lois du coeur en quelque sorte), est comme l'emblème graphique de tout le poème. Et il y a sans doute encore beaucoup de jeux sur les mots, tant au niveau graphique qu'au niveau phonique, qui m'échappent.
J'ai essayé de rendre au mieux, dans ma traduction, le jeu de ces métaphores et de ces correspondances, mais rien n'est plus difficile que de transcrire l'esthétique chinoise, intuitive, allusive, toute en ellipses, dans la langue française, linéaire, explicite, discursive. Je n'essaierai pas de relever le défi de la traduction sur ce plan...

Dernière édition : 02/07/2010 09h07

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18/05/2013 à 10:02 - Le plus beau poème que vous connaissiez
J'aime le tableau de Léonard de Vinci : La Joconde avec le sourire.
Et, j'aime aussi ces poèmes sur le sourire : 

1°- poème :

LE SOURIRE

Voici dix ans passés,
Une inconnue me fit un sourire.
Je ne sus pas le comprendre,
Il me sembla seulement beau.

Je ne sais plus rien d'elle,
Seul son sourire me demeure.
Et bien loin de me le faire oublier,
Le temps me le rend plus adorable.

J'en ai écrit maints poêmes d'amour,
J'en ai imaginé mille aventures.
Certains les lisent avec chagrin,
D'autres les lisent avec plaisir.

Chagrin ou plaisir.
Naissent de ce seul sourire.
Je n'ai pas revu celle qui m'a souri.
Mais je la bénis de l'avoir si bien fait. 

2°- poème :

LE SOURIRE

Un sourire ne coute rien.
Il enrichit ceux qui le recoivent,
sans appauvrir ceux qui le donnent.
Il ne dure qu'un instant
.Mais son souvenir est parfois éternel.
Personne n'est assez riche pour s'en passer.
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter.
Il crée le bonheur au foyer,
soutien les affaires.
Il est le signe sensible de l'Amitié.
Le sourire donne le repos à l'être fatigué.
Rend le courage aux plus découragés.
Il ne peut ni s'acheter,
ni se préter,
ni se voler.
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si,
quelque fois,
vous rencontrez une personne qui ne sait plus avoir le sourire,
soyez généreux,
donnez-lui le votre.
Car nul n'a tant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.

( Désolé, je ne sais pas qui sont les auteurs de ces poèmes ? ? )

Dernière édition : 18/05/2013 16h19

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18/05/2013 à 12:00 - Poèmes en quête d'auteur
Le premier poème est un poème anonyme africain, on le trouve dans Pour comprendre la mentalité africaine de Julien Koku Kita ; l'autre est de Frank Irving Fletcher, dont les citations abondent sur le net.

Ni l'un ni l'autre ne sont des poèmes chinois....

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18/05/2013 à 12:00 - Poèmes en quête d'auteur
étrange, le message a été envoyé deux fois, je n'ai pourtant validé qu'une fois...

Dernière édition : 18/05/2013 12h02

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18/05/2013 à 16:12 - Le plus beau poème que vous connaissiez
Merci pour les informations.
Désolé.

Pour le 2e poème :

- Sur le site suivant :
http://12h21-monday.skyrock.com/tags/FCqm2wQLM8-Frank-Irving-Fletcher.html 
L'auteur c'est Frank Irving Fletcher.

- Sur un autre site :
http://myoposatis.wordpress.com/2008/11/22/un-sourire-de-raoul-follereau-oui-c-est-de-lui-quand-meme-non-mais/
Il parait que l'auteur s'appelle Raoul Follereau, il est français.

Dernière édition : 21/05/2013 04h02

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18/05/2013 à 16:45 - Rendons à Raoul Follereau
Exact, les plagiaires et les imposteurs sont sans scrupules...
Wikipedia a écrit :
Raoul Follereau a publié son premier ouvrage, Le Livre d'amour, qui contient le poème Un sourire, en 1920

J'ai "connu" Raoul Follereau quand j'étais à l'école maternelle où la maîtresse nous avait fait travailler sur l'Afrique (beau moyen de couper les ailes aux préjugés racistes ), il était venu nous parler les lépreux. C'était entre 1955 et 1957. J'avais été très impressionnée par sa lavallière.
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j kama
20/03/2016 à 22:09 - Le plus beau poème chinois que vous connaissiez?
l'amour balaie le temps invente l'instant d'éternité conjugue les sentiments invite les étoiles à un dîner dont le met fait éclore et pérennise la vie court instant où le ciel s'incline moment absolu de la beauté virginale de toute existence vivre un jour sans amour c'est un jour sans lumière
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ismael kalombo
23/05/2017 à 13:09 - Le plus beau poème chinois que vous connaissiez?
vraiment super!!!
La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.