Nous sommes Mardi soir, l'intervention chirurgicale de Mi s'est bien passé et il sort demain pour rentrer à la maison et prendre son arrêt de travail ou une partie car les chinois sont dur au mal et veulent travailler sans cesse. Enfin le mien est comme ça.
Je vais vous mettre d'abord le récit de la journée du 1er Octobre. Ce jour là dans le village chez les parents de Mi c'était jour de mariage. Le frère de mi s'est marié et Véronique, Florence et moi avons eu la chance de pouvoir partager cette journée avec eux.
Je rappelle que c'est un mariage à la campagne, donc très simple.
Bonne lecture et je vous laisse commenter. les photos suivront dès mon retour en vendée.
21éme jour -
Mariage -
1 Octobre –
Maotangzhen
Levé 5H30. La nuit a été courte mais c'est le grand jour. Nous avons convenu que j'accompagnerai Mi dés le lever et pour toute la journée, les filles quand à elles, quelqu'un viendra les chercher à l'hôtel pour les emmener au hameau.
Levés, douchés et habillés nous descendons dans la rue. Mi a mit une de ses nouvelles chemises faites sur mesure à Shanghai, il beau comme un coeur. Il m'installe dans la gargote en face mais la dame très fière de ma présence, prend ma chaise et m'installe sur le trottoir devant son restaurant.
C'est sur que ça ne change pas, les locaux passent ou approchent pour mieux regarder ce blanc intrus du village. Pendant que Mi est parti m'acheter deux pains au sucre, je regarde un homme vider sa remorque dans un bac en ciment. L'eau et les poissons deviennent une poissonnerie de plein air. Plus loin, ça tue des poulets et commence à les plumer. Il est tôt et c'est déjà très animé.
Le frère de Mi est là, c'est aujourd'hui le grand jour, il va se marier. Son costume est tellement neuf qu'on voit encore les faux plis dus à l'emballage, il est allé chez le coiffeur et un fanion rouge arbore son veston. La voiture est placée devant ce qui ressemble à un fleuriste. Du magasin sortent des fleurs mais aussi des peluches et j'y vois des rayons de jouets. 2 professionnels, 1 homme et une femme sortent de la boutique les bars chargés de végétaux. Ils entreprennent une décoration florale de la voiture. Un coeur de fleurs rouges et feuillage est posé au centre du capot, une autre compo plus petite sur ventouse est mise sur l'avant du toit. Au début des roses sur des petites ventouses sont disposées autour du coeur mais a priori c'est une erreur. Le garçon les enlève et commence à disposer des brindilles vertes en redessinant un coeur plus grand. Le marié, Mi et l'ensemble de la famille s'impatiente et se met à aider. Ils posent les brindilles tout au long de la voiture, de la calandre au coffre. Pour faire tenir tout ça rien de plus simple: du scotch. Les plaques d'immatriculation sont recouvertes de grands autocollants avec des mariés dessinés sur fond rouge et des symboles de double chance statiques sont mis en intérieur du pare-brise. La dernière touche à cette étape qui dure, c'est la pose de deux peluches sur l'avant de la voiture, Mickey et Minnie bien en évidence tenus par plusieurs épaisseurs de tulle rose et un gros noeud. Je n'ai pas voulu aider à la décoration de la voiture, j'ai préféré observer.
Pendant ce temps alors que le mari de la cousine2 m'offre des pains au sucre, je croque avec gourmandise et ruine ma chemise. Tout le sucre et le sésame se sont étalés de haut en bas de la chemise et attaquent le pantalon. Aucun problème, Mi attrape deux pauvres lingettes dans le coffre du 4X4, essuie dans un sens puis dans l'autre et décrète que l'incident est réparé, ça ira pour la journée.
Nous montons à bord des véhicules qui composent le cortège et direction chez la Mariée, ou plutôt chez ses parents, un autre hameau à une bonne demi-heure de route. 0 l'arrivée, dans la montée qui mène à la maison, de gros rouleaux de pétards sont allumés et explosent dans un vacarme assourdissant. C'est surement une tradition mais qui moi va me rendre sourd à force.
Nous découvrons la mariée assez simplement vêtue mais bien sur en rouge comme le veut la tradition. Elle est vraiment jolie et je suis surpris qu'elle soit issue d'un milieu plus favorisé que le marié. Nous rentrons dans cette grande demeure aux colonnes dorées. Le rez-de-chaussée est brut au sol mais c'est très bruyant car tous les habitants du hameau sont là pour le mariage. Nous allons à l'étage ou l'on nous sert du thé. Je me demande si c'est ça le mariage ou quoi. Des grignotages, bonbons, fruits, arachides, etc. Je laisse Mi plus libre, je ne le colle pas et observe beaucoup. La mariée se pose un moment près de nous et discute librement. Elle explique qu'elle est debout depuis 4H du matin et que la journée est loin d'être finie.
C'est particulier et moins bien ordonné que les mariages occidentaux. Là les mariés déambulent ensemble ou pas au milieu des convives et discutent, trinquent, mangent. On dirait un peu le vin d'honneur à la Chinoise, sauf que je n'ai pas vu trace d'office civil ou religieux.
Une pause pipi s'impose avec tout ce thé et ça donne l'occasion de découvrir un peu plus cette grande maison.
Il est à peine 9H quand Mi me parle de petit-déjeuner. Il aurait mieux fait de m'expliquer que nous allons faire un premier repas de mariage chez les parents de la mariée. Lorsque nous redescendons , des tables ont été dressées et des bancs installés. Une centaine de personne s'installe par petits groupes autour de ces tables carrées. C'est le début d'un repas gargantuesque. 23 plats différents pas moins sont posés au fur et à mesure sur la table. A tel point qu'il faut prendre son bol de riz dans les mains ne trouvant plus de place pour poser les derniers plats. Je suis à coté de Mi, assis sur ces bancs pas très large pour deux personnes. Mi me dit que je suis à la table la plus haute, une table importante ou l'on retrouve le père de la mariée, le marié, mais aussi les cousins plus aisés.
Nous sommes entre hommes mais juste derrière à la table d'à coté, la mariée est là avec sa grand mère et d'autres femmes. En plus de manger énormément, nous buvons aussi beaucoup. Baïjo, Bière, je suis enivré très vite et j'ai beau manger dans tous les plats, ma tête tourne. Je ne veux pas faire mauvaise impression, je préfère me retirer de la table et aller prendre l'air. Les mariés distribuent des paquets entier de cigarettes sur les tables et on pris soin tout au long d'aller trinquer à chaque table. Je manque de sommeil, excès de bouffe et de boisson, tout est réuni pour le malaise et l'envie de vomir mais je me retiens et m'oxygène bien à l'extérieur.
Petit à petit les gens s'en vont, seuls la famille et les proches restent, nous nous asseyons dehors et commence une longue attente. Bien sur, nous fumons de nombreuses cigarettes mais je me demande ce qui se passe et pourquoi cette attente. Je me lève et j'aperçois les mariés qui font un espèce d'office religieux. Ils sont à genoux face à des représentations sur papiers des anciens, deux cierges sont allumés et beaucoup d'encens. Mi me dit que c'est une forme d'hommage ou de vénération aux anciens. D'ailleurs juste après ils vont saluer chaleureusement les plus vieux présents dont quelques barbus.
De nouvelles bandes de pétards annonce le départ, il est déjà 11H passé. Le marié demande à un de ses amis de nous véhiculer dans sa voiture située dans les premières du cortège. La fatigue me fait somnoler mais je suis soudain bien éveillé lorsque nous croisons un singulier cortège. Les gens sont vêtus de blancs, il y a comme une fanfare, des dragons au bout des bâtons je suis surpris par ce carnaval. Mi m'explique alors que c'est un deuil. La famille et les proches sont vêtus de blancs et même si c'est un événement triste, la musique et cette mise en scène sont là pour accompagner l'âme du défunt.
Nous arrivons enfin chez les parents de Mi. Les filles sont déjà là, le père de Rudy et un ami sont venus les chercher en moto devant l'hôtel. Elles sont assez contente de cette expérience. Lorsque le cortège s'arrête, ce sont à nouveaux des centaines de pétards qui claquent bruyamment. La pétarade est longue et enfume la cour et lorsque les fumées se dissipe, le sol est rouge recouverts des restes de papier.
La journée mariage continue. Nous sommes dehors, il fait beau et là aussi tout le hameau est présent. Le père de Mi est maire du hameau donc il connait beaucoup de monde. Toutes les générations, des visages, des sourires, des regards, c'est assez fort comme moment. Un thé et des grignotages encore et nous échangeons avec les locaux. Le mari de la cousine2 est fier de nous montrer son travail et d'expliquer la dimension de son entreprise. Il nous offre un joli coffret avec une théière et de petites tasses. Nous sommes conviés à nous mettre à table.
Dans la pièce principale de la maison 4 ou 5 tables sont disposées,
1 grande table dans la pièce d'à coté avec que des hommes qui ont l'air d'avoir un statut important, la majorité des invités sont repartis en trois pièces dans la maison voisine. Je sais par le marié que le traiteur à eu 30 tables de réservées et à raison de minimum 8 personnes par table, c'est 240 personnes à nourrir. Je suis avec Flo et Véro ainsi que les deux grands mères et la maman de la mariée à ma table. D'ailleurs je suis le seul homme je en sais pas pourquoi.
Mi est placé à la table d'à coté avec que des hommes qui doivent être des collègues de la mairie ou bosse son père. A nouveau, c'est un défilé de plats qui sont posés sur notre table. Je n'ai pas vraiment eu le temps de retrouver de l'appétit mais je m'exécute c'est quand même un jour de fête. Mi préfère se lever souvent et faire un peu le service et surtout remplir les verres et trinquer.
Nous mangeons bien avec en plus des graines, des arachides et toutes sortes de bonbons. Inutile de préciser que la boisson est à volonté, j'ai compris qu'en Chine il faut avoir un bon foi. Je comprend aussi à quoi ont servi les gros blocs de terre. Le traiteur les a utilisé hier pour monter ses foyers et s'en servir pour la cuisson des plats. Il a disposé en rond les blocs et les a consolidés entre eux avec de la terre glaise, puis il a empilé sur plusieurs niveaux et à mi de grosses pierres cylindriques qui ressemblent à du charbon qui ont brulé mais surtout chauffé les immenses gamelles qui ont servi à cuisiner. L'intégralité du cochon y est passé.
Hier nous avions mangé seulement quelques morceaux et pas n'importe lesquels. Au moment ou je me demandais ce que pouvais être le morceau spongieux que j'avais en bouche, Mi s'est exclamé fièrement que c'était du poumon de porc. Comme je ne voulais pas garder ce goût en bouche, d'un coup de baguette assez habile j'ais attrapé ce que je prenais pour une rondelle de pomme de terre, mais en croquant j'ai vite compris que c'étais du gingembre. Aujourd'hui sous de gros morceaux de couenne bien gras, on a trouvé des morceaux de porc avec des fruits (des jujubes) et j'en ai mangé aux deux repas.
Nous avons aussi eu les abats cuisinés différemment d'une maison à l'autre, du poisson dont certainement une partie de ceux récupérés dans l'étang, d'autres volailles toujours servies avec les pieds et la tête, bref un festival des saveurs.
Vers 16H le repas prend fin, les mariés sont passés de table en table et ont trinqué à chaque fois, des jeux de cartes ont été déposés pour permettre aux gens de jouer et des cigarettes distribuées, plusieurs cartouches quand même. Les gens partent avec chacun leur petit sac rouge offert par les parents des mariés. Nous en recevons un dont je découvrirais le contenu plus tard. La belle soeur de Mi, la mariée lui donne deux «rumbao» Ces enveloppes cartonnées rouges ou les invités glissent de l'argent avant d'offrir aux mariés. C'est drôle car nous en avions offert une avec 200Y et finalement on se récupère 400Y.
Nous passons le reste de l'après midi dans la cour plantés sur des chaises ou faute de pouvoir discuter j'observe. Mi est parti je ne sait pas ou, il a bien bu encore et c'est normal que je le laisse s'amuser et partager du temps avec les siens. Et puis j'ai mon p'tit bonhomme qui vient par moment me tenir compagnie. Il est obsédé par mon ventre et ne se prive pas de soulever ma chemise pour le toucher. Je me suis pris d'affection pour lui, je sais qu'il est rentré dans ma vie tel un petit frère ou un fils, je sais que je ne l'oublierai jamais.
Assez de rêveries, le marié qui a troqué sa chemise pour un polo m'appelle et me fait signe de le suivre. «Ya-li-ke-se, come on» Alex, vient! C'est comme ça que je me retrouve dans une des trois pièces ou le festin terminé, le traiteur pour récupérer ses tables et ses bancs à tout mis au sol. Les nappes qui contiennent la vaisselle en plastique les déchets, les baguettes et milles saloperies sont là à même le sol et un long travail de nettoyage commence. A plusieurs, armés de pelles et de balais, nous passons une heure à déblayer, nettoyer et emmener les déchets au brulis près des poules à l'autre bout de la cour.
C'est bizarre je n'imaginais pas une fin de mariage comme ça, je suis plus habitué au bal avec musique, buffet et soupe à l'oignon. Aujourd'hui en plus de vivre un mariage à la campagne, nous avons été pris en photos de nombreuses fois, parfois abordé malgré la barrière de la langue pour moi et je sais que la plupart des gens n'avaient jamais vu d'européens, ce qui attire chez eux une curiosité bienveillante.
La journée s'éternise un peu et le soir nous sommes encore nombreux assis autour des tables déposées dedans et dehors de la maison familiale. La bière coule à flot, je décompresse complètement et me lâche un peu, une longue journée se termine.
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Pour les photos vous en êtes seuylement à la décoration de la voiture, la suite très bientôt.