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Je viens de lire "Dalai-lama, pas si zen" du journaliste Maxime Vivas


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16/11/2011 à 23:01 - La moitié du ciel
Cher Emmanuel, quelle culture, quelles connaissances..et pourtant que d'oublis et d'omissions.La femme dans les religions..quelle qu'elles soient, la femme dans la société tibétaine, la femme vue par les boudhistes...est toujours un être inférieur, impur dont il faut se méfier, à qui on ne confie jamais de responsabilités et qu'il faut absolument écraser.Le contrôle des naissances, le choix d'avoir ou pas d'enfants , ne plus laisser l'homme seul décider... Et bien toute cela a changé en Chine, et combien de femmes dans le monde doivent souhaiter avoir une telle situation.
Quant à votre théocrate, demandez lui pourquoi il ne serre jamais la main d'une femme tibétaine...elle aussi la moitié du ciel.
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17/11/2011 à 00:00 - Je viens de lire "Dalai-lama, pas si zen" du journaliste Maxime Vivas
J'ai parfaitement conscience que la place de la femme dans le bouddhisme est malheureusement considérée comme inférieure à celle de l'homme. Il serait vain de le nier, puisque les textes du bouddhisme ancien l'évoquent, notamment dans le statut de la nonne, qui dépend toujours du moine.

Il s'agit donc là d'une très grande faiblesse du bouddhisme, qu'on ne peut encore une fois faire supporter au seul Dalaï Lama, sauf à en faire un le bouc-émissaire de cette religion. Je sais qu'il en est le symbole et le porte-parole le plus connu, je sais aussi qu'il s'est exprimé plusieurs fois pour demander que les femmes aient une meilleure place au sein des monastères.

Il faudrait aussi poser la question d'une façon plus générale, à savoir celle de la place de la femme dans toutes les grandes religions, où sauf exceptions que l'on cite toujours pour faire bien, ce sont les hommes qui sont aux commandes.

Il faudrait aussi tenir compte, toujours pour être objectif, des qualités du Dalaï Lama, les mettre en parallèle avec celles que l'on peut trouver chez d'autres chefs spirituels, et se demander, sans céder à la passion, si quand même ce type ne sort pas du lot, notamment dans ce qui aura été son dialogue permanent avec les autres religions. J'en connais peu, à son niveau de notoriété et de responsabilités au sein d'une religion, qui aura consacré plusieurs jours à lire et commenter la bible, texte sacré et révélé d'une toute autre religion.

J'ai eu un peu l'impression que plutôt que de tenter de se faire une idée globale du personnage qu'est le Dalaï Lama, ce qui est possible au travers d'une multitude de livres (dont les siens qu'il faut avoir lu, au moins quelques uns pour pouvoir se dire objectif), certaines personnes qui de toute façon ne l'aiment pas se sont précipités sur ce livre de Vivas parce qu'ils savaient, vu le titre, qu'ils allaient lire du mal sur cet homme.

Et donc, ceux qui pensent du mal de lui vont se trouver confortés, sans chercher plus loin, et les autres feront mieux de passer leur chemin. Surtout que ce livre se lit en une demi-heure maximum, étant donné le peu de pages qu'il contient et la taille de la police, et pour 16 euros, cela fait cher de la demi-heure.

Enfin je me désole un peu de constater que les ouvrages qui ont pour but de détruire plutôt que de construire trouvent toujours un tel écho. Vivas a d'abord démoli Reporters sans Frontières (qui sont aux mains de la CIA, ah bon, encore eux, décidément l'obsession de Vivas). C'est au tour du Dalaï Lama (qui est aux mains de la CIA, vous l'aurez compris : l'avantage de Vivas, c'est qu'il est prévisible et de fait simple à comprendre).

Je ne sais pas qui sera la victime de son prochain opuscule, une seule certitude, il y sera question de la CIA.
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17/11/2011 à 20:47 - Business thibétain
J'ai oublié de mentionner les sommes considérables récoltées par cet océan de sagesse lors de conférences payantes, stages rémunérés, ventes obligatoires lors de séminaires et autres rencontres...Les adeptes paient, acceptent des montants élevés..sans rechigner , persuadés d'être sur la bonne voie...Il est vrai que sa sainteté !! a tellement besoin d'argent pour payer ses vassaux. Le gag serait de trouver des comptes en banque bien remplis..en Suisse ou dans des paradis fiscaux.
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22/11/2011 à 11:38 - Je viens de lire "Dalai-lama, pas si zen" du journaliste Maxime Vivas
Le véritable gag ne serait-il pas que l'on parle du Dalaï Lama et de l'histoire du Tibet à partir des études scientifiques qui furent réalisées à ce sujet et non pas à partir d'ouvrages écrits à la va-vite sur un coin de table sans la moindre bibliographie digne de ce nom ? (celle de Vivas est d'une telle indigence que d'une part elle n'en mérite pas le nom, d'autre part révèle son immense paresse intellectuelle qui le détermine pourtant, non sans une malhonnèteté évidente, à écrire un "livre" sur un sujet qu'il ne connaît pas).

Je précise ici que je ne vis pas dans un monde de bizounours, et que ma passion pour le Tibet et pour l'Asie en général ne me fait pas voir cette région comme un pays merveilleux où les habitants auraient vécu dans un bonheur permanent, un lotus apparaissant derrière chacun de leurs pas. Je sais très bien que ce pays était dur, sujet comme tous ses voisins à de permanentes querelles de pouvoirs, et que les inégalités sociales y étaient fortes, là encore à l'image de ses voisins. Le Tibet n'était pas une exception mais n'était pas non plus un cas particulier. Il est ainsi bien évident, où du moins cela devrait l'être, que mettre ainsi sans cesse l'accent sur la situation d'inégalité du Tibet avant l'annexion chinoise fait partie d'un argument traditionnel de propagande pour justifier a postériori l'usage de la force et la négation de la culture locale. Et d'ailleurs, le Tibet n'est sur ce point toujours pas une exception, puisque les minorités, quelles qu'elles soient, ont toutes souffert et souffrent encore de cette idéologie. Seulement, celles-ci ne bénéficient pas de la visibilité due au charisme du Dalaï Lama, expliquant par là même le traitement particulier dont il fait l'objet de la part des autorités chinoises.

J'ai omis de parler d'un des points du livre de Vivas, qui une nouvelle fois s'est contenté de piocher sur internet une propagande classique, sans la moindre connaissance historique du sujet, ce qui est de toute façon le cas de l'opuscule tout entier, je veux parler du lien prétendu entre Dalaï Lama et nazisme.

Le développement est un peu long, c'est le souci de la réponse à des arguments simplistes (spécialités des extrêmes) : ceux-ci donnent l'impression de faire mouche alors qu'ils ne font que flatter les préjugés pupulistes sur le sujet concerné. La réponse est toujours plus longue, puisque la réalité est toujours complexe et demande un effort d'attention, au contraire des anathèmes.

Je fais ici référence à une réponse à un article de L. Dispot, que Vivas semble avoir repris intégralement puisque cela allait dans le sens de son ouvrage (et lui évitait de trop travailer, double gain).


Le mythe de la connexion entre le Tibet et les Nazis est une création tardive d'auteurs français : le premier, Terry Legrand, publia en effet en 1933 un roman intitulé "Les Sept têtes du dragon vert" dont un passage fut repris et développé par Louis Pauwels et Jacques Bergier dans leur célèbre "Le Matin des magiciens" (1960). Cela a été démontré très clairement par Isrun Engelhardt (Université de Bonn), reconnue dans le milieu scientifique pour la qualité de ses travaux sur le Tibet et les Nazis.

Dès les années trente, toutefois, Himmler, dont les idées mystiques et ésotériques étaient très fortement décriées par Hitler, voulait utiliser des chercheurs allemands pour la propagande nazie et pour prouver ses idées : il pensait en effet que des descendants de l'Atlantide avaient migré pour fonder une grande civilisation en Asie centrale. Il proposa son aide à Ernst Schäfer (1910-1992), chercheur allemand qui désirait monter une expédition scientifique au Tibet. Ce brillant zoologue avait déjà participé à deux expéditions organisées en 1930-32 puis en 1934-36 en Chine et au Tibet par l'Américain Brooke Dolan, avec des résultats scientifiques particulièrement remarquables. Schäfer refusa les pseudo-chercheurs que Himmler voulut lui imposer et l'expédition ne fut finalement pas financée par les SS. Toutefois, il conserva le soutien de Himmler.

Après plusieurs refus du gouvernement tibétain, l'expédition de Schäfer au Tibet (1938-1939) fut autorisée à pénétrer au Tibet, atteignit Lhassa le 19 janvier 1939 et y resta deux mois. Schäfer ne put pas rencontrer le XIVème Dalaï Lama, alors âgé de quatre ans : en effet, ce dernier n'avait même pas commencé le long voyage qui, de sa région d'origine (Amdo), l'amena à Lhasa seulement le 8 octobre 1939. En revanche, il rencontra le Régent, Reting Rinpoche. Sur l'insistance du scientifique allemand qui voulait une preuve de son succès, le Régent adressa une simple lettre de courtoisie et quelques présents à Hitler. Malgré cela, il n'y eut jamais de contact officiel entre le gouvernement tibétain et les Nazis. Le fait que Schäfer ne put faire parvenir la lettre du Régent à Hitler que trois ans après son retour suffit à montrer le manque d'intérêt du gouvernement allemand pour le Tibet.
Il semble que L.Dispot ait confondu deux personnages : E. Schäfer, le scientifique d'un côté, et H. Harrer, l'alpiniste de l'autre. Ce dernier quitta l'Allemagne en avril 1939 pour une expédition d'alpinisme au Nanga Parbat (aujourd'hui au Pakistan). Il fut capturé à Karachi, ainsi que tous ses compagnons, par les Britanniques trois jours avant le début de la guerre. Avec un compagnon de captivité, Peter Aufschnaiter, il s'échappa et atteignit Lhassa en janvier 1946. La première entrevue entre H. Harrer et le Dalaï Lama n'eut lieu qu'en 1949. Ils se rencontrèrent ensuite durant un an avec l'autorisation du gouvernement tibétain qui encourageait ainsi l'ouverture du jeune hiérarque sur le monde extérieur, et ses dispositions pour les connaissances techniques. Néanmoins, aucune source n'a jamais fait apparaître H. Harrer chargé d'une mission par Hitler. H. Harrer quitta le Tibet en 1951, à la suite de l'invasion chinoise.

Quoi qu'en dise L. Dispot, l'expédition Schäfer fut scientifique et celle de Harrer, une expédition d'alpinisme. Peut-être l'auteur s'inspire-t-il de mythes propagés depuis les années quatre-vingt-dix par certains groupuscules néo-nazis, mythes que le gouvernement chinois aime à relayer (cf. Beijng Review mars 1998, "Nazi authors Seven Years in Tibet") ?
Le texte de L. Dispot, comme tous les autres textes de cette sorte, relève de la théorie du complot. Il n'est pas étonnant qu'au moment des événements tibétains ces idées ressurgissent. Cependant, elles sont infondées scientifiquement.
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22/11/2011 à 11:58 - Bravo !
Chers Emmanuel et Yves,
Je suis ravi d'avoir posté il y a quelques semaines ce message. Je ne m'attendais pas à un "retour" d'une telle qualité !
Vous avez tous les deux raisons. N'étant pas un spécialiste du Tibet et encore moins du Dalai-Lama, j'aurais beaucoup de mal à argumenter; néammoins je persiste à penser qu'aucun dogme n'est parfait, et que je suis plus enclin à accepter les pensées de Lao Tseu que de ce bouddhisme là.

Le Dalai-Lama est malheureusement arrivé à une époque où la communication s'est professionnalisée, mais aussi diabolisée. Et que quelque part il a beaucoup de courage de faire face à une puissance comme la Chine.
Mais qu'il soit instrumentalisé par les USA via la CIA n'est pas étonnant.

Laissons les journalistes comme m. Vivas écrire de tels ouvrages. Même s'ils ne sont pas parfaits, ils ont le mérite d'initier des débats !

Et puis, je ne sais plus quel sage chinois disait : ceux qui parlent ne savent pas, ceux qui savent ne parlent pas...
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23/11/2011 à 09:22 - Beau débat
Bravo et merci pour ce débat et pour les analyses très fouillées d'Emmanuel.
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23/11/2011 à 11:44 - Je viens de lire "Dalai-lama, pas si zen" du journaliste Maxime Vivas
Je suis moi aussi très heureux de la qualité de ce débat.
Merci Emmanuel, de nous faire partager vos connaissances sur ce sujet.
Au moins, le livre de M. Vivas aura eu le mérite de lancer cette intéressante discussion.... et, en un sens, de soulever des questions que beaucoup se posent.
Comment faire la part des choses, en effet, entre les différents discours stéréotypés que l'on entend habituellement ?

Comme le disait Brunus dans un post précédent, il convient bien de faire la différence (et non pas l' amalgame, si souvent fait...) entre les différentes sortes de Bouddhisme, le bouddhisme tibétain étant une forme très particulière.
le Bouddhisme tibétain est tout de même très spécial, pour ce que j' en ai étudié.
le Dalaï lama lui-même, a souvent dit qu' il n' était pas aisé aux occidentaux de le comprendre, et il déconseillait aux occidentaux d' y adhérer ! (encore que je ne me rappelle pas dans quel contexte il a dit cela...)
d' ailleurs, Emmanuel, comme vous semblez bien connaitre cette question, si vous vouliez bien nous éclairer sur les spécificités du bouddhisme tibétain (par rapport au bouddhisme chinois, par exemple), je pense que cela serait très intéressant !! c' est un sujet complexe , difficile à cerner en quelques phrases....

vous indiquez aussi, concernant la pratique de Dordjé Shougden, des motifs qui sont peu évoqués..... en effet, ce mouvement, qui a des adeptes en France, se plaint du "mauvais traitement " fait par la Dalaï Lama, et se pose en victime sur différents sites internet.....
difficile de faire la part des choses !

très intéressant aussi, ce que vous nous apprenez au sujet de l' expédition Schäfer.....
vous évoquez aussi le cas de l' alpiniste Harrer, dont l' histoire est contée dans le film "7 ans au Tibet" ; pensez vous que le film reflète la réalité ? sur quelle histoire se base le film ?
il ne me semble pas qu' il lie Harrer aux nazis, au contraire....qu' en pensez vous ?
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24/11/2011 à 12:18 - Connaissez-vous "L’OMBRE DU DALAÏ-LAMA" publié bien avant le livre de Maxime Vivas ?
Visiblement, les critiques visant le système théocratique féodal décrié par m. Vivas a été largement évoqué dans cet ouvrage, et ce il y a une dizaine d'année. Lisez le compte-rendu ci-dessous :

Victor et Victoria Trimondi
L'ombre du Dalaï-lama
sexualité, magie et politique dans le bouddhisme tibétain

En mars 1999, « L'ombre du Dalaï-lama : sexualité, magie et politique dans le bouddhisme tibétain » par Victor et Victoria Trimondi a été publié en Allemagne. Le livre examine en détails l'arrière-plan cultique du bouddhisme tibétain et de son leader clérical, le Dalaï-lama. Dans ce travail original d'analyse, d'interprétation et de critique, les auteurs fournissent des informations factuelles surprenantes, auparavant largement ignorées ; ils entreprennent aussi une interprétation philosophiquement bien fondée du lamaïsme, rendant la vision du monde tibétaine-boudhiste compréhensible pour les lecteurs occidentaux par une comparaison avec les traditions religieuses européennes. V. et V. Trimondi ont réussi à combiner l'histoire, la politique, la religion et la psychologie dans une impressionnante présentation historico-culturelle.

L'édition allemande du livre a été publiée par le groupe Patmos (Düsseldorf et Zurich) au printemps de 1999. Le groupe Patmos est composé de quatre des plus honorables éditeurs en langue allemande (Walter; Benzinger; Artemis and Winkler; Patmos) et est spécialisé dans les domaines de la psychologie, de la mythologie, des religions comparées, de l'antiquité classique, de la littérature mondiale, de l'analyse culturelle et de l'histoire contemporaine. Walter a publié les oeuvres complètes de C.G. Jung. L'OMBRE DU DALAÏ-LAMA a donc paru en compagnie de classiques internationaux. Les auteurs possèdent tous les droits étrangers.

Bien qu'il s'agisse d'un travail bien fondé et érudit, le langage du texte est fluide et vivant. Les auteurs ont porté une attention particulière à rendre la culture tibétaine compréhensible pour les « profanes » qui n'ont jamais eu affaire à elle. Cette étude de V. et V. Trimondi répond à tous les critères d'un texte de référence et pourrait bien être considéré comme un travail séminal sur ce sujet.

Concernant la réception du livre, le Berner Zeitung (un journal suisse) a rapporté que L'OMBRE DU DALAÏ-LAMA avait « éclaté comme un coup de tonnerre ». Jusqu'à cette date (octobre 2000) l'ouvrage a été présenté dans plus de 200 médias. Les opinions ont varié entre le pour et le contre, mais presque aucune présentation n'est restée indifférente. Malgré de nombreux appels initiaux à un boycott de la part du milieu pro-lamaïste, le livre a conduit à une discussion acharnée, toujours en expansion, et est en même temps devenu un ouvrage standard pour l'examen critique du lamaïsme et de la métapolitique du Dalaï-lama. Les principaux organes de presse (AZ; Focus; NZZ; Zeit; Facts; SZ; Presse; Standard; Badische Zeitung; Die Woche; Berner Zeitung; WOZ, etc.), de nombreuses stations de radio et de télévision (ORF; 3SAT; BR; HR; SFB; WDR; SW; DRS2, etc.), et de nombreux magazines « scène » (Tattva Viveka; Women World Wide; Idea; Factum; Topic; Ab 40; Hier & Jetzt; Spuren; Novalis) ont tous sorti des comptes-rendus sur le livre. En très peu de temps, L'OMBRE DU DALAÏ-LAMA est devenu un sujet de discussion dans quatre autres livres.

Dans le monde germanophone, le livre de Victor et Victoria Trimondi a paru au milieu d'un début de reconsidération du Dalaï-lama et de son système religieux. En 1998 a paru le livre de l'auteur écossais June Campbell (Traveller in Space: In Search of Female Identity in Tibetan Buddhism [Voyageur dans l'espace : à la recherche de l'identité féminine dans le bouddhisme tibétain], Athlone Press), dans lequel elle rapporte les pratiques sexuelles secrètes du système et l'abus sexuel des femmes, avec deux reportages filmés explosifs à la télévision allemande (ARD, Panorama) et suisse (SFR, 10 vor 10) sur les violations des droits de l'homme associés à la suppression de la communauté religieuse tibétaine Shugden par le XIVe Dalaï-lama.
Tout cela a provoqué une discussion intense et a ouvert la porte à un débat critique. Cependant, L'OMBRE DU DALAÏ-LAMA a causé une véritable fureur à sa sortie, et n'est pas resté sans successeurs. En quelques mois, plusieurs autres livres avec un contenu critique ont paru sur le marché. Il y eut Dalai Lama. Fall eines Gottkönigs [Dalaï-lama : la chute d'un Roi-dieu] (Allibri Verlag) de Colin Goldner, également un titre critique, qui confirma le matériel factuel. Le professeur de théologie Michael von Brück a repris les faits essentiels cités par les Trimondi et a lui-même écrit un livre critique sur le sujet (Religion und Politik im tibetischen Buddhismus [Religion et politique dans le bouddhisme tibétain], Kösel Verlag). Ensuite l'ancien bouddhiste, Martin Kamphuis, a parlé de ses expériences décevantes avec le système lamaïste (Ich war Buddhist [J'étais un bouddhiste], Pattloch Verlag).

L'OMBRE DU DALAÏ-LAMA n'est pas non plus resté sans influence directe sur l'opinion publique concernant le bouddhisme tibétain et son « roi-dieu ». Lorsqu'à l'invitation du ministre allemand de l'Intérieur Schily et du SPD (le parti gouvernant) le XIVe Dalaï-lama a assisté à une discussion publique à Munich en mai 2000, un groupe critique s'était déjà formé. Non seulement la presse parla pour la première fois d'une manière critique et avec réserves du vainqueur du Prix Nobel de la Paix, mais il y eut aussi des protestations devant la salle où il apparaissait et les affiches pour l'événement furent recouvertes de notes de protestation. Les principales critiques vinrent du Comité Etudiant de l'Université de Munich, du Forum pour la Psychologie Critique, et de membres du SPD. Les accusations contre le Dalaï-lama dans les médias ne purent plus être ignorées. Voici quelques exemples de titres de la presse (des traductions de telles opinions critiques sont fournies dans un dossier d'information séparé).

« Un système qui méprise les femmes ! » (AZ) – « Aimé, honoré et évité ! » (AZ) – « Libérez le Tibet des lamas » (ASTA) – « Agitation autour d'une figure culte » (Deutscher Freidenker Verband [Association des Libres-penseurs allemands]) – « Le Dalaï-lama n'est pas un saint ! » (Idea – Informationsdienst) – « Joli ratage : le Dalaï-lama et le SPD de Munich » (AZ) – « Chahut dans le SPD concernant la visite du Dalaï-lama ! » (SZ) – « Le Dalaï-lama – bienvenue à Munich ? » (AZ) – « Un invité controversé » (SZ) – « Le Dalaï-lama chahuté » (SZ) – « L'artiste ! » (FAZ).

Politiciens, journalistes, artistes, théologiens – quiconque ayant affaire au Dalaï-lama et à sa religion ne pourra plus ignorer les faits et les arguments contenus dans cette étude sensationnelle mais sérieuse. C'est une critique standard du bouddhisme tibétain. Les domaines abordés par le livre de V. et V. Trimondi, qui révèle aussi des auditoires potentiels, incluent l'histoire de la culture et de la religion, la comparaison interculturelle, des études de religion comparée, la philosophie, la théorie politique, la politique internationale, la théorie de l'Etat, le dialogue interreligieux, la sociologie de la religion, le bouddhisme, le fascisme, l'anarchisme, les études écologiques, le féminisme, les études des genres, le postmodernisme, l'éthique, l'occultisme, l'ésotérisme, le mysticisme, le ritualisme, la mythologie, la magie, les études orientales, l'histoire, l'anthropologie, la psychologie, la théorie sexuelle, et les études de la conscience.

Traduction: Franz Destrebecq

Voici le lien vers le site : http://www.trimondi.de/francais/presentation.htm
Hélas, je ne trouve ce livre en français chez aucun éditeur. Si quelqu'un a une information elle est la bienvenue...


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24/11/2011 à 12:23 - Des articles très instructifs !
FREDI,
A la suite de mon post il y a quelques minutes sur l'ouvrage "L'ombre du Dalaï-lama" j'ai cliqué sur ce lien http://www.trimondi.de/francais/articles.fr..htm
Je crois que vous allez trouver votre bonheur...
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24/11/2011 à 22:37 - Excellent
Excellent votre lien , très riche .
La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.