Choses à ne pas faire en public en Chine ?

Merci de ce tour d'horizon très convaincant, Fredi...

Je partage votre dégoût pour les crachats et les "pipis contre le mur" en France : je viens de passer quinze jours à Paris, les rues sont maculées de salive et sentent l'urine à plein nez (sans parler du métro, immonde !) ; il y a pourtant partout des toilettes publiques gratuites un peu partout.

L'éducation, en la matière, est essentielle : je remarque que les mamans sont souvent très tolérantes avec les besoins de leurs petits garçons : la semaine dernière, j'ai vu une jeune maman aider son fils à se soulager sous l'une des galeries (extérieures) du Louvre ! Avec de tels modèles précoces, on ne s'étonne pas de voir ces messieurs ignorer les règles les plus élémentaires de l'hygiène....

Vous avez raison Laoshi ...Même en pleine campagne, on voit ainsi des messieurs se soulager en bordure de route ...Systématiquement, je klaxonne !!!

je vois ces choses, car dans ma tournée d' infirmier il m' arrive assez souvent de circuler à pied dans un groupe d' immeuble ou un petit quartier, car c' est parfois aussi rapide que de se déplacer en voiture et de devoir se garer à chaque fois....
certains quartiers sont assez standing, d' autres plus populaires; il y a même des tours HLM......
et bien croyez le, le plus sale n' est pas toujours ou on pense, pour ce genre de choses (toutes proportions gardées...)

je vous avoue que quelquefois, on ne sait plus comment réagir.....
si , quand ils sont assez jeunes, on peut toujours essayer de les inviter gentiment à "faire ça chez eux..." certains répondent.... et ce ne sont pas toujours que des gamins pris par l' urgence....mais des camelots du marché (et si...) ou de jeunes gens jouant là au ballon, ou avec leurs engins à 2 roues.....
Je sais qu' on est dans le Sud, mais ce que vous en dites, Laoshi et Michelem, montre que cela se produit partout......

en Chine, dans les grades villes il y a des toilettes publiques (à Canton , il y en a pas mal...) et même si leur état est parfois déplorable, c' est mieux que zéro.....
à Toulon, il n' y a pas de toilettes publiques, comme on le voit à Paris...ce serait d' ailleurs peut être quelque chose à faire ! (comme dans beaucoup de petites villes de province, je crois...)
par contre, on trouve ici et là quelques unes de ces cabines WC, ou avec 20 centimes, on peut entrer...certes, ce n' est pas très engageant !
mais il y a les cafés, les restos, les mac do....... et on prend ses précautions, c' est tout !

je reviens sur le sujet, suite à un article d' aujourd' hui dans le petitjournal.com de Hong Kong sur la politesse chinoise :

http://www.lepetitjournal.com/hongkong/a-la-une-hong-kong/78121-culture-la-politesse-a-la-chinoise.html

Le Ren, la bienveillance, et le Li, la politesse, sont ainsi les deux faces d'une même médaille qui permet à l'homme qui s'en donne la peine, d'atteindre la "noblesse de coeur". Confucius, dans un souci d'harmonie et de paix social, codifie tout, ou presque. Les relations entre le prince et son sujet, entre le père et son fils, entre l'ainé et le cadet, entre le mari et la femme, font l'objet d'instructions très spécifiques, qui imprègnent encore très fortement le monde chinois.
La doctrine de Confucius a une influence encore palpable sur les codes sociaux chinois.
Les exemples abondent, en particulier dans le monde du travail. Il est ainsi malaisé de quitter son lieu de travail avant son supérieur, sauf si celui-ci montre des signes de fatigue : pour lui épargner l'aveu de cette faiblesse, l'employé demande à s'en aller, permettant au chef de quitter le travail tout en maintenant la face. Car maintenir la face est l'un des impératifs fondamentaux de la culture chinoise.
Les trois sphères
"Chaque Chinois gère ses relations selon la règle des trois sphères, détaille Lise Guillon. La première sphère est celle de la famille et repose sur la séniorité. La deuxième englobe toutes les autres connaissances, les amis, les collègues, et repose sur un principe de réciprocité. La troisième, enfin, comprend tous les autres, les inconnus, les étrangers. Confucius n'a pas codifié cette sphère-là. Chacun peut donc faire ce qu'il veut." Si le Chinois se montre donc incivil avec l'inconnu, c'est parce qu'il n'a pas d'obligation morale à être poli avec lui.

La société a beaucoup changé, mais ces principes de relations humaines, ancrés depuis 2500 ans, restent très présents. Rejeté par la Chine communiste et Mao Zedong, qui voyait dans cette doctrine un frein pour l'évolution de la société, le confucianisme a été réhabilité, avec succès, à la fin du XXe siècle.
Par méconnaissance de ces principes, les Occidentaux commettent de nombreux impairs, sans comprendre où ils ont fauté. "Une erreur fréquente des patrons occidentaux est de vouloir rendre les relations plus égalitaires, ce qui désemparent les chinois et produit de mauvais résultats, explique Lise Guillon. Dans le monde chinois, il est conseillé de tenir son rang."

Merci pour cet article très intéressant, Fredi. Il peut permettre de ne pas faire d'impairs dans nos relations avec des Chinois

Ps J'avais vu un reportage sur la Corée du Sud où il était aussi impossible à un subalterne de quitter l'entreprise avant son chef . Cela semblait très difficile pour les Français en stage là-bas !!!

FREDI a écrit :

Mais bon,malgré tout, de la part d' un étranger, on ne dira rien......on m' a souvent dit : "vous n' êtes pas censés connaitre toutes nos coutumes ..."
et plus de chinois ont voyagé, maintenant...vu d' autres cultures......
disons qu' on appréciera ceux qui font un effort pour s' y conformer.....sans en vouloir à ceux qui font des bourdes....

Merci, Haidaloup
je sais que vous êtes une grande voyageuse en Asie ! et votre blog est si intéressant....
Je partage tout à fait votre point de vue, en Asie la tolérance est bien plus grande que chez nous .....
pour revenir au sujet, en effet, il y a des règles aussi........ pour éviter de vous dire des bêtises, je vais d' abord vérifier tout cela ....
mais là encore, de la part d' un étranger, on sera beaucoup plus tolérant !
les choses changent, et en Chine comme ailleurs (mais la Chine bouge si vite...) les usages un peu.."protocolaires" tombent en désuétude....
les jeunes les appliquent de moins en moins, surtout dans les grandes villes !
Mais comme dirait ma femme ce n' est pas une raison pour ne pas faire de son mieux, n' est ce pas ?

à bientôt

Haidaloup a écrit :

Connaissez-vous le comportement à adopter lorsqu'on porte un toast en Chine ? Au Cambodge, il faut en effet trinquer avec toute la table avant de boire, il est fort impoli de boire seul, et lorsqu'on a accepté de trinquer avec quelqu'un qui veut boire, on ne peut pas reposer le verre sans avoir bu (et le 1er verre doit se boire d'un trait, même si c'est du whisky...). Il faut également trinquer vers le haut si on est plus âgé que la personne avec qui on trinque, et inversement. Existe-t'il les mêmes règles en Chine ?

@ Haidaloup:

J' ai essayé de me renseigner un peu auprès de plusieurs personnes, de régions différentes, dont ma femme, qui est cantonaise......
en fait , la Chine et vaste et cela peut différer selon les régions, le milieu, les circonstances....
il semblerait qu' on soit moins formaliste dans le sud de la Chine (Canton) ou le style, même pour les banquets, est plus décontracté....
dans les milieux d' affaires; dans les milieux populaires, ou encore entre vieux amis ; l' usage du Gan bei ( à la votre !) est de vider cul sec son verre.....

mais ce n' est pas non plus systématique partout et en toutes circonstances.
on ne boit pas au cours du banquet avant d' y avoir été invité par l' hôte qui reçoit, ou un convive.....et lorsque les premières invites ont été lancées, vous pouvez y répondre en levant votre verre.
il faudra en principe y boire au moins une gorgée....

si vous voulez lancer une invite, portez votre verre à hauteur du front, en direction de la personne à qui vous souhaitez manifester votre sympathie. En principe, on va commencer par la personne la plus âgée, ou bien l' hôte qui vous reçoit, et dégressivement par ordre d' âge.....
en tant qu' étranger, vous n' avez pas à lancer la première invite.....cela vous permettra de vous calquer sur ce que feront les autres avant vous.

si on est censé au moins tremper ses lèvres de le verre proposé, il n' est pas forcément offensant de lever un verre d' eau ou de soda......
les temps changent..... et encore une fois, vos hôte seront sûrement compréhensifs !

.
personnellement, en chine, je n' ai jamais bu les alcools forts qui sont servis...bien trop fort pour moi ! mais il est arrivé qu' on ouvre une bouteille de vin français pour moi, auquel cas...là il faut en boire au moins un peu.
Mais je ne faisais pas toutes les invites avec un verre d' alcool...
voilà pour ce que je sais.....
bonne continuation dans vos pérégrinations en Asie, et au plaisir de voir vos témoignages sur votre blog !

..ou .comment boire du vin blanc chinois sans offenser son hôte.


Fredi, vous avez raison de dire que la coutume du ganbai ou de l 'invitation à boire dépend des provinces mais aussi des milieux protocolaires ou non , amicaux ou non., familiaux ou non.

J 'ai eu l' occasion il y a quelques mois de manger auMesse avec des militaires de haut rang dans une base militaire (je resterais discret sur le nom, étant sur un forum public,pour ne pas porter préjudice à aucun de mes hôtes).

Il y avait autour de cette table le Commandant en chef de la base ( à la retraite mais toujours actif en qualité de conseiller), le commandant opérationnel de la base et ses subalternes.
Pour moi, c 'était un honneur que de participer à ce genre de réception protocolaire et j' y ai d 'ailleurs appris toutes les règles que vous avez rappelé Fredi.

Après avoir été prié par le commandant en chef de s 'asseoir ( plus haut gradé des convives), nous nous sommes apprêtées à boire à son signal le premier verre.
mais au lieu de le porter au front, il s' est simplement levé et a jugé du regard l 'assemblée en portant un toast.L' ensemble des convives, du fait de leur espacement et de leur éloignement ( la table ronde avait pas moins de 30 couverts)ont frappé leur verre sur la table comme pour répondre à la marque de respect et de bienvenu de leur hôte.
Aucun de ses connvives , d 'après ce que j' en ai vu ( hommes ou femmes), n' a bu autre chose que du Beijiu ( vin blanc fort chinois). La marque était connue (je ne me rappelle plus laquelle mais la personne qui m' accompagnait m 'avait dit que c' était la meilleure marque en Chine pour ce breuvage).

Pour continuer le protocole des invites chaque personne, du plus gradé au moins gradé, sont allés voir le Commandant en Chef et le Commandant Opérationnel de la Base pour répondre à son toast de bienvenu ( tout au long du repas).

Ce n' est pas moi qui me suis déplacé mais le Commandant Opérationnel pour le 1er toast. ( peut être qu 'il voulait marquer une certaine déferrence parce que j 'étais le seul invité laowai).J 'ai d 'abord était surpris de cet honneur et mon collaborateur m ' dit simplement que c 'était une marque de profond respect et aussi pour ne pas me sentir gêner pendant le repas.
je le remerciais aussi vivement et lui rendit quelques minutes plus tard en me déplaçant auprès de lui comme il l 'avait fait pour moi. Tour à tour d' autres militaires sont venus me voir et ont fait le même rituel sur ce quoi j' ai répondu aussi ,honoré de tant d' assistances.
A aucun des toast , les verres n 'ont vu la trace de jus de fruit ou même d' eau jusque la fin du repas. Chaque convive avait une petite carafe de vin blanc avec un verre qu il remplissait qu gré de leur soif ou des toasts à venir.Une fois la carafe vide, un serveur la remplissait de nouveau( pas moyen d 'esquiver la panne...)
Il y avait aussi de l' eau mais qui était servie à demande.

A la fin du repas, le Commandant en Chef et son second ont lancé le dernier toast, et comme pour le premier,tous ont bu d 'un seul trait ( sous l' appellation ganbei).
Le commandant est venu me dire au revoir, un verre à la main et nous avons plus intimement trinqué ,lui pour me souhaiter bonne continuation et me remercier d'être venu le visiter,et moi pour le remercier chaleureusement de son accueil et de sa bienséance tout au long du repas.

Petit guide pratique lors des ganbei :
1. le proposer en début de repas à l 'assemblée, en levant le verre et le cognant en saccadé sur la table ( ou le plateau tournant ) devant soi( après avoir préalablement prononcé le 1er discours si vous êtes l hôte principal).
Si vous étes l invité principal, vous pouvez, en réponse et à l adresse de votre hôte, faire un discours de remerciement ( dans les quelques minutes du 1er discours pour ne pas gêner votre hôte qui pourrait prendre ce délai pâr un manque de respect).

2. en aucun cas ,trinquer et faire ganbei avec son voisin lors de ce premier toast.

3.les toast ou les invites à boire peuvent se faire aussi librement dans le temps mais il est de bon ton de ne pas faire trop attendre pour une réponse à une invitation : vous risqueriez d 'offenser l 'auteur initial de l' invite ( plus à partager du respect et de la sympathie que boire uniquement).

4. autant de toast offert doivent trouver leur réponse sur le même mode :
s' il y a déplacement, la réponse au toast doit être aussi dans le déplacement et ainsi de suite..

5.pendant le repas , vous pouvez aussi inviter à boire une personne qui vous plait au premier abord : attention toutefois pour les hommes de ne pas inviter que des femmes à trinquer et surtout la même tout au long du repas ( même si elle est votre voisine). : cette conduite ( ou éconduite) sera mal perçue par le reste des convives et mal vécue par l 'intéressée qui s 'en trouvera gênée voire insultée ( sans compter que les invites préemptent l 'obligation de boire et si la personne n 'a pas cette faculté elle s' en trouvera 2 fois plus gênée, ne voulant pas vous gêner en retour par un refus, ne pas perdre ou sauver la face en somme).

6.ne confondez pas faire des invites et montrer à l' assemblée que vous êtes fort pour boire en quantité le vin blanc..
Là aussi tout dépend du milieu ou l 'on se trouve :
a)dans des milieux familiaux es petits jeux ou défis peuvent être organisés ( je l' ai malheureusement appris à mes dépens la première fois que j' ai participé à des invites familiales)" Mais elles sont souvent dans la majeure des cas dans l 'esprit de mieux vous intégrer ( surtout si vous êtes laowai)..on pourrait appeler cela un baptème du feu ( en référence avec l' état de votre estomac et de votre bouche après chaque gorgée).

b) dans les milieux protocolaires ( comme celui de mon expérience à la base militaire ) ou d' affaires : il faut répondre avec politesse aux invites ou aux toasts lancés à votre égard (marque de respect et de bienvenue) mais ne pas tomber dans un excés qui vous ferait passé aux yeux de votre hôte et de l 'assemblée pour un "bois sans soif et sans respect des gens et du protocole".

7. Pour apprécier cette dégustation du vin blanc chinois,mieux vaut prendre un vin blanc de qualité ( il fait moins mal à la tête mais méfiance il se boit aussi plus facilement, moins âcre et donc plus doux qu' un beijiu bas de gamme).

8. ne faites pas de double invite, c est à dire à 2 personnes en même temps :
Je rappelle que ce ganbei doit se faire les yeux dans les yeux, et à la fin de la dégustation, montrer le verre à son acolyte en vous remeciant mutuellement.


En conclusion, c' est à vous de savoir trouver l' équilibre, selon le milieu social dans lequel vous êtes, pour ne pas offenser par votre abstinence ou votre surconsommation.

Comme le dit Fredi, accepter une invite ne veut pas dire boire en faisant ganbei à toutes les fois..tremper les lèvres suffit et ne blesse pas votre convive par un refus...
s 'il y a ganbei, et ce d 'une manière systématique, il faut savoir gentiment refuser et compter sur la compréhension et l 'indulgence de celui ou ceux qui vous invitent pour le faire.

je vous souhaite de bonnes dégustations entre amis,entre collègues, en famille.
Et comme le veut l' étiquette : GANBEI

Bonjour,
A propos de "ganbei", quelqu'un connaît-il l'origine de "tchin-tchin" utilisé par les Français. Ne serait-ce pas d'origine chinoise? qin-qin?
Merci pour vous penchez sur ces mots.