je suis completement d'accord avec Olivier.En chine ce n'est pas le sens de l'individu qui compte mais le culte des apparrences et un sens formel et categorique de la Nation.
j'ai trouve un article sur un forum et je prend la liberte de vous le communiquer ( forum public aidant), des temoignages poignant qui ont encore l'odeur du souffre.
"Il y a vingt ans, la politique n'intéressait pas beaucoup Cui Weiping. Mais la poétesse ne pourra jamais oublier cette nuit du 3 au 4 juin 1989, où son mari est rentré à la maison, le pantalon taché du sang de personnes blessées par balles par des militaires chinois sur la place Tiananmen.
Aujourd'hui, cette enseignante à l'Académie de cinéma de Pékin prend la parole pour sauvegarder le souvenir du mouvement démocratique du Printemps de Pékin et de sa répression sanglante par un gouvernement tout-puissant qui s'applique à supprimer toute mention des événements.
A l'approche du 20e anniversaire, Cui Weiping se sent tenue à un devoir de mémoire. "Avoir ouvert le feu n'a pas été de notre responsabilité . Mais ne pas avoir parlé du '6-4' (4 juin, NDLR) ces vingt dernières années relève de notre responsabilité ", dit cette femme âgée de 53 ans.
A la mi-mai, Cui a ainsi prononcé un discours sur le devoir de s'exprimer ouvertement sur les événements devant une petite assemblée et a mis en ligne ces mots sur son blog: "avons-nous l'intention de continuer à garder le silence?". Des propos retirés du site chinois par la censure, remis en ligne et retirés à nouveau à plusieurs reprises.
Des années durant, explique-t-elle, la dépression a brouillé ses souvenirs de l'événement. C'est de traduire en chinois des écrits de Vaclav Havel, le dramaturge dissident et président de la Tchécoslovaquie post-communiste puis de la République tchèque, qui l'a aidée à retrouver ses souvenirs et sa voix. Son blog hébergé par le plus important portail Web de Chine accueille souvent des commentaires pleins de sous-entendus, et la censure gouvernementale est fréquemment prise pour cible.
Les événements de 1989 demeurent une question essentielle pour certains Chinois, même si le gouvernement a largement réussi à en faire une non-question pour bon nombre d'autres à coup de croissance économique stupéfiante, de propagande sophistiquée et de répression visant à étouffer toute discussion publique. Sans compter les efforts entrepris par le Parti communiste. Tirant les leçons de la chute du communisme dans les pays de l'Est, le PCC a ouvert ses portes aux entrepreneurs, cooptant ainsi une source d'opposition potentielle. L'appareil bureaucratique a été restructuré pour être un peu plus à l'écoute des besoins de la population, à défaut d'être ouvert et démocratique.
La lutte pour conserver le souvenir des événements est d'importance car à l'heure où la Chine devient économiquement et diplomatiquement plus forte, ses dirigeants et partisans veulent faire de leur système un modèle et une alternative à cet Occident démocratique et capitaliste aux prises avec une crise financière sans précédent. Le pouvoir veut bien être associé aux Jeux olympiques de Pékin et aux gigantesques travaux de reconstruction dans des villes comme Shanghaï, mais pas à la répression.
Mais les souvenirs continuent de circuler. "89 est pareil à un rat mort dans le système politique chinois. Il devient de plus en plus puant", observe Anne-Marie Brady, spécialiste de la vie politique chinoise à l'Université de Canterbury en Nouvelle-Zélande.
Bien qu'ils en parlent rarement, les Chinois d'une trentaine d'années ou plus âgés se souviennent des manifestations de 1989 et de la loi martiale imposée pendant des mois.
Une publicité circulait sur Internet en mars dernier pour des T-shirts arborant les chiffres romains évoquant la date de la répression, avant d'être supprimée. En juillet, le tabloïd "Beijing News" a publié deux pages de photos de la Chine datant des années 1980, dont une en noir et blanc de l'Associated Press intitulée "les blessés", qui montrait des jeunes gens aux chemises tachées de sang à l'arrière d'une charrette à trois roues. Le cliché n'était pas légendé mais nombre savaient que la photo avait été prise lors de la répression du mouvement démocratique. Le gouvernement a retiré les pages d'Internet et ordonné le retrait des kiosques de la publication.
Imposer un silence sur Tiananmen, l'arrestation et le harcèlement de détracteurs font partie de la stratégie du pouvoir. Pour Cui, le gouvernement cherche à rendre les gens complices en préservant le monopole politique du parti.
L'enseignante estime que la répression reste un point douloureux pour nombre de gens, dont les Chinois plus jeunes supposés apolitiques. Des sites de messagerie électronique accueillent de furtives discussions sur les vêtements qu'il faudrait porter pour commémorer l'événément. Certains suggèrent le blanc, la couleur traditionnelle du deuil.
Cui explique en ligne qu'une autre idée a jailli: "certains disent que nous devrions porter une chemise blanche et un pantalon bleu comme l'homme du char", symbole de résistance qu'immortalisèrent des médias. Cet homme seul qui se tenait debout, sacs en main, devant une colonne de chars lors de la répression des manifestations de 1989." fin de citation.
pour en savoir plus sur Cui Weiping
http://en.wikipedia.org/wiki/Cui_Weiping
http://chinadigitaltimes.net/2009/05/cui-weiping-why-do-we-need-to-talk-about-june-4th/
l'encre n'a pas fini de couler sur un evenement, 200 ans apres la revolution francaise ( hasard et curiosite de l'histoire), en esperant cette histoire serve de lecon pour ne plus faire couler de sang.
affaire a suivre...