De Chamonix à Pékin, un esprit olympique inchangé et universel en près d'un siècle (REPORTAGE)

Le 25 janvier 1924, la première édition des Jeux olympiques (JO) d'hiver s'est ouverte à Chamonix, en France, ce qui constituait un nouveau point de départ de l'olympisme. Près d'un siècle plus tard, la flamme olympique a brillé dans la ville de Beijing, où les XXIVes Jeux olympiques d'hiver auront lieu du 4 au 20 février. De l'Occident à l'Orient, de 1924 à 2022, l'esprit olympique demeure toujours l'une des sources du progrès de l'humanité.

DES JO D'HIVER EN TOUTE SOLIDARITE

Lors de sa rencontre à Beijing le 25 janvier avec Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), le président chinois Xi Jinping a déclaré que la Chine était prête à offrir des Jeux olympiques d'hiver simples, sûrs et splendides.

Près de 3.000 athlètes venus d'environ 90 pays et régions participeront à cet événement. Tout est prêt pour les JO d'hiver de Beijing après plus de six ans de préparatifs, a-t-il noté.

M. Bach a remercié la Chine pour l'excellence et le bon déroulement des préparatifs pour les Jeux, affirmant qu'il était pleinement convaincu que les JO d'hiver 2022 seront un événement sûr, harmonieux et réussi.

En dépit de la pandémie de COVID-19, la Chine a montré sa détermination à faire en sorte que les JO d'hiver se déroulent en toute sécurité. Les autorités compétentes ont déjà publié des politiques clés sur la prévention et le contrôle épidémiques et deux éditions du manuel de prévention de la COVID-19, détaillant des mesures telles que la vaccination, les tests d'entrée et la gestion en circuit fermé.

En plus de "Plus vite, plus haut, plus fort", "ensemble" est inscrit dans la devise olympique. Réunir des athlètes des sports d'hiver du monde entier à Beijing, c'est la beauté du sport olympique et la promesse solennelle faite par la Chine ouverte à la communauté internationale.

Tessa Worley, une célèbre skieuse alpine française, a été désignée l'une des deux porte-drapeaux de l'équipe de France pour les Jeux de Beijing. "On part à Beijing avec énormément de détermination, de volonté, de plaisir, j'ai envie de transmettre tout cela jusqu'au public français, malgré la distance", a-t-elle confié.

UN DEVELOPPEMENT SUR PRES D'UN SIECLE

Les Jeux olympiques d'hiver ont une histoire nettement plus courte que leur équivalent estival, qui ont eu lieu dès 776 avant J.-C. et depuis 1896 dans leur variante moderne. Puisque la "Semaine des sports d'hiver" organisée en 1924 à Chamonix a connu un grand succès, le CIO a rebaptisé l'année suivante ce tournoi comme étant les premiers Jeux olympiques d'hiver.

A partir de ce moment-là, le CIO a voulu que le volet hivernal olympique se déroule tous les quatre ans.

A Chamonix, des athlètes issus de 16 pays ont participé et concouru dans divers sports, à savoir le ski de fond, le patinage artistique et de vitesse, le hockey sur glace, le combiné nordique, le saut à ski, le bobsleigh, le curling et la patrouille militaire. Les JO d'hiver évoluent depuis leur création, de nouvelles disciplines sont ajoutées et certaines d'entre elles, telles que le ski alpin, ont gagné une place permanente dans le programme olympique. En 2022, on compte 15 disciplines différentes avec un total de 109 épreuves.

UNE INTERCONNEXION CULTURELLE

Avant les Jeux olympiques d'hiver, Chamonix, une ville située au pied du Mont Blanc, le plus haut sommet des Alpes, était déjà une station de ski réputée dans toute l'Europe et abritait un champion de ski, Alfred Couttet.

En novembre 1923, en prévision de l'événement sportif à venir, une patinoire extérieure de 36.000 mètres carrés a été construite à Chamonix, comprenant deux terrains de hockey, deux pour la tenue de compétitions de patinage artistique, une piste de patinage de vitesse de 400 mètres et une piste de curling. Aujourd'hui, lorsque les visiteurs y viennent en hiver, ils peuvent la voir dans le centre-ville.

"La culture des Jeux avait donné à la vallée chamoniarde une culture d'organisation de grands événements internationaux", a apprécié Nicolas Durochat, directeur de l'Office du tourisme de la vallée de Chamonix-Mont-Blanc.

La Chine attire aussi les amateurs de sports d'hiver du monde entier et son histoire est très liée aux sports d'hiver depuis la préhistoire.

En 2015, une ancienne oeuvre d'art rupestre représentant des personnes chassant avec des planches à neige en fourrure a été découverte dans la préfecture d'Altay, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang en Chine. Elle date d'environ 12.000 ans, ce qui fait d'Altay l'un des lieux d'origine du ski.

Aujourd'hui, Altay attire les skieurs du monde entier avec son vaste domaine de poudreuse naturelle prisé des skieurs. Guo Dandan, le premier champion du monde de ski de style chinois, a déclaré que les pistes de ski et l'état de la neige y étaient de niveau mondial.

LES AMBITIONS DE LA CHINE

Depuis la candidature réussie de Beijing en 2015 pour les JO d'hiver 2022, la Chine a connu un développement explosif ces dernières années, bien qu'elle soit un pays retardataire dans le monde des sports d'hiver contemporains. Elle compte désormais 654 patinoires standard, soit un bond de 317% par rapport à 2015, et le nombre de stations de ski est monté à 803 contre 568 en 2015.

A son arrivée à Beijing, le président du CIO a salué l'accomplissement de la Chine, qui a réussi à faire participer 300 millions de personnes aux sports d'hiver en Chine, comme une réalisation sans précédent, ajoutant qu'il s'agissait d'une grande contribution pour le peuple chinois et le mouvement olympique.

Tout cela a alimenté l'activité des équipementiers et est de bon augure pour le marché à long terme. Selon le plan de développement de la Chine, l'échelle totale de l'industrie des sports d'hiver atteindra 1.000 milliards de yuans (environ 147 milliards de dollars) d'ici 2025.

"Les sites sont remarquables, ils sont à la pointe de la technologie, entièrement durables, ils ont atteint de nouvelles références en matière d'environnement et ils constitueront un véritable héritage pour le sport de compétition et les sports de neige récréatifs après les Jeux", a évalué Sarah Lewis, ancienne secrétaire générale de la Fédération internationale de ski, à propos des sites olympiques des Jeux de Beijing.

"Ce sera une période incroyablement excitante pour le sport d'hiver mondial, pour la Chine et même pour l'Asie", a-t-elle conclu.