Chinois de Wenzhou (France)

Les Wenzhounais ou Wens, Chinois originaires de Wenzhou dans la région de du Zhejiang dans le sud de la Chine, représentent près de 130 000 personnes en France, parmi lesquelles, la majeure partie est installée en Région Ile de France. Les clandestins sont de plus inclus dans ces statistiques.

Diaspora

La diaspora de Wenzhou tient ses origines de l'aventure des commerçants ambulants du XIXème siècle. Ce déplacement a regroupé un certain nombre d'ouvriers sous contrat pendant la première guerre mondiale et constitué graduellement une migration, limitée à quelques milliers, au cours des 100 ans passés.

Actuellement, la majeure partie de ces familles s'intègre socialement et économiquement. La relation est renforcée entre les parents, les voisins issus des mêmes villages, et ceux qui sont restés aux pays.

La plupart de ces Wens intégrés dans la société font fortune dans la restauration ou l'import-export.

Aujourd'hui, le flux des migrants ne stagne pas, laissant en Chine une région dotée d'une population relativement jeune.

Migration

Cette migration concerne près de 12000 personnes chaque année à destination de la France. Ce flux est généralement alimenté par des individus n'arrivant pas à progresser socialement dans leur pays ou ayant des relations familiales avec des Wens déjà installés en France.

Certains habitants du Zhejiang, appelés "boat-people", louent les services d'organisations secrètes appelées "triades" pour migrer en France. Ces dernières se chargent de veiller à leur bien-être (transport- hébergement). Lors de ce long périple, ils peuvent traverser de nombreux pays, la durée peut être de quelques jours à plusieurs mois, par voie aérienne, munis d'un "vrai faux" passeport pour les plus riches, par voie fluviale ou en voiture et notamment en train  pour d'autres plus modestes. Ces filières, hyper organisées, représentées fréquemment  grâce à des officines d'intermédiaires, restent mystérieuses et ont pignon sur rue en République Populaire de Chine. Le rêve de ces Wenzhounais est de réussir à l'étranger et de devenir des leaders. La famille fournit les moyens financiers pour le  parcours et de manière fréquente, les Wenzhounais ont recours à l'emprunt traditionnel (à la famille et aux connaissances).

Une difficile transition

La plupart du temps, ces Chinois sans papiers, ne disposant d'aucun passeport en règle, sont obligés de se cacher.

Un récent communiqué de l'Office des Migrations Internationales (OMI) décrit l'esclavage moderne auquel sont soumis ces migrants. Ceux-ci travailleraient 80 heures par semaine dans des lieux insalubres. Ils sont entassés dans des dortoirs sales sans intimité, constamment sur le qui-vive, ayant la hantise d'être arrêtés.

Cinq à quinze années leur sont nécessaires pour l'obtention du droit de séjourner en France, s'ils ne sont pas expulsés avant. Dans l'attente, ils travaillent obstinément, évitent de sortir sauf pour effectuer des démarches administratives soit pour voir le dimanche des collectifs de sans-papiers. L'association Hui Ji  est constituée de cette population qui est estimée à plus de 70% des cas asiatiques.