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Première guerre de l'opium

© Chine Informations - La Rédaction

(miniature) Première guerre de l'opium Première guerre de l'opium

La première guerre de l'opium 第一次鸦片战争 a débuté en août 1839 pour se terminer en août 1842. Trois années durant lesquelles un terrible conflit va opposer principalement le Royaume-Uni et l'empire des Qing.

La Chine était encore très autonome et puissante à cette époque. Elle produisait des marchandises rares et chères très convoitées par les puissances occidentales.

Les causes

On n'ignore pas que le Royaume-Uni voulait absolument avoir le contrôle total de la Route de la Soie. Mais il souhaitait aussi avoir plus de liberté de commercer comme il l'entend avec la Chine. D'ailleurs, un grand nombre de marchands britanniques ont essayé d'établir des comptoirs sur le littoral chinois.

Cependant, ces derniers n'ont pas toujours très bien reçus. Les actions entreprises par les populations locales à leur encontre, pouvaient être radicales. Ils étaient souvent victimes de ségrégation, de brimades, d'interdiction de communiquer avec la population, de taxe frauduleuse, d'arbitrage impartial, etc.

De plus, la Chine était auto-suffisante à cette époque et l'Empereur pensait donc à juste titre qu'il n'avait pas besoin de commerce extérieur.

Mais ce qui inquiétait d'avantage la Cour et les Chinois en général, c'était le commerce d'opium. Les britanniques faisaient  entrer à l'époque plus de 200 caisses d'opium par an en Chine. La vente et la consommation d'opium étaient pourtant interdites dans toute la Chine depuis que l'empereur avait fait proclamer un édit dans ce sens en 1800.

En 1839, les établissements d'opium, des fumeries, des tenanciers, des vendeurs d'opium sont recensés et listés. Les Chinois demandent à ces tenanciers et propriétaires (des étrangers) de céder leur opium contre du thé et de ne plus en faire le commerce. Les drogues alors échangées ou saisies sont détruites. Les fouilles des bateaux deviennent désormais systématiques. Cependant, les autorités douanières n'avaient pas toujours la possibilité de faire des fouilles et se contentaient d'un certificat attestant que le bateau ne transporte pas d'opium.

La reine Victoria est sollicitée par une missive, l'année même, pour arrêter le trafic d'opium.

Or, le commerce de l'opium est très lucratif. Les négociants britanniques demandent de l'aide à leur gouvernement. Mais malgré les nombreuses missions diplomatiques britanniques, les choses n'évoluent guère (1erè mission en 1793 menée par Lors Macartney, la 2ème mission en 1816 menée par Lord Armhest).

Les sociétés qui ont perdu des marchandises d'opium demandent alors à la reine d'intervenir et réclament à ce que le commerce avec le Royaume-Uni reprenne et que les stocks d'opium détruits soient remboursés.

Cependant, les exigences britanniques ne se limitèrent plus au remboursement des marchandises détruites mais ajoutent une troisième revendication qui est plus militaire et politiques qu'économique : la cession de l'île Victoria (ancien nom de Hong Kong).

C'est en janvier 1841 que l'Empire chinois déclare ouvertement la guerre au Royaume-Uni. A ce moment-là, l'armée britannique occupait déjà Hong Kong. Ils s'étaient même emparés d'endroits stratégiques aux alentours de la région de Guangzhou et bombardé Canton.

Le Royaume-Uni prend le dessus fort de ses 16 vaisseaux de ligne, 4 canonnières, 28 navires de transport, 540 canons, et 4.000 hommes sous le commandement de l'amiral Elliot.

Ecrasée, la Cour impériale de Chine se décide à signer un armistice le 27 mai 1841. Mais ce n'est qu'un an plus tard en août 1942 que des traités de paix furent évoqué et signé. Le fameux traité de Nankin donne aux britanniques le libre commerce de l'opium. Deux autres traités vont être signés en juillet et en octobre 1843 reconnaissant aux britanniques des droits supplémentaires.

Les conséquences

Plusieurs clauses favorisants les britanniques ont été glissées dans les traités :

  • la cession de Hong Kong qui deviendra une place économique et militaire ;
  • l'ouverture de 5 ports (Xiamen, Fuzhou, Ningbo, Shanghai, Canton) aux marchands britanniques et leur famille ;
  • le paiement d'indemnités de guerre (frais de guerre  + opium) : 21 millions de yuans sur 4 ans ;
  • les montants des douanes sont fixés par les britanniques et les Chinois. Les importations et les exportations seront désormais assujetties aux taxes ;
  • en cas de litige entre Chinois et britannique, la juridiction compétente est britannique et sur des bases juridiques britanniques ;
  • si la Chine signe un autre traité avec une autre nation, les privilèges accordés à cette autre nation seront automatiquement accordée aux britanniques.

Les Chinois s'ouvrent tout de même au commerce international en exportant plus de 100 millions de livre sterling de thé, soit deux fois plus qu'avant. Ils exportent deux fois plus de soie et importent deux fois plus de caisses d'opium.

Le sapèque (monnaie en argent) utilisé par les Chinois se raréfie. Il perd de la valeur par rapport au Liang (monnaie en cuivre).  Le Chinois moyen n'a que des sapèques et les impôts doublent. Ils s'endettent et beaucoup de boutiques d'artisans ferment. De plus en  plus d'entre eux meurent de faim ou se retrouvent sans travail.

L'opium fait des ravages. Entre 1841 et 1849, plus d'une centaine de révoltes populaires ont été dénombrées mais à chaque fois, elles ont été mâtées par la Cour Impériale.

A bien des égards, la première guerre de l'opium est considéré comme le début d'un lent déclin de l'Empire du Milieu qui va entraîner son instabilité tant sur le plan politique qu'économique.

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