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Incident du Pont Marco Polo

© Chine Informations - La Rédaction

(miniature) Incident du Pont Marco Polo Incident du Pont Marco Polo

L'incident du pont Marco Polo (盧溝橋事變 ; aussi connu sous le nom de 七七事變 ou 七七盧溝橋事變), ou incident du pont de Lugou, est une bataille qui opposa l'Armée nationale révolutionnaire de la République de Chine à l'Armée impériale japonaise.

Cet évènement est souvent utilisé comme date repère du début de la seconde guerre Sino –Japonaise (1937-1945).Le pont de granit aux onze arches, Lugouqiao, était une construction importante au point de vue architectural, restauré par l'empereur Kangxi (1662-1722). Signifiant souvent le début de l'invasion complète de la Chine continentale, le 7 Juillet 1937 et le 18 Septembre 1931 (Incident de Mukden) sont toujours, pour certains Chinois, des jours d'humiliation nationale.

Contexte de l'incident du Pont Marco Polo

Les tensions entre l'Empire Japonais et la Chine étaient vives depuis l'invasion de la Mandchourie en 1931 et la création ultérieure d'un état soi disant indépendant, le Manchukuo, avec Puyi, le dernier empereur de la dynastie Qing (1644-1911) comme souverain.
Bien que le Guomindang (KMT) , gouvernement de Chine, refusait de reconnaître le Manchukuo, une trève entre le Japon et la République de Chine avait été négociée en 1931.Cependant, à la fin 1932, l'Armée japonaise envahit la Province de Rehe* (Jehol).Celle-ci fut annexée au Manchukou en 1933.

Le 9 Juin 1935, par l'accord de He-Umezu*, la Chine reconnaissait la "neutralité" des provinces orientales du Hebei et du Chahar, bien que toutes deux soient déjà pratiquement sous occupation Japonaise. Plus tard dans l'année, le Japon établit officiellement un Conseil Autonome du Hebei de l'Est, transformant cette région en un état marionnette et en une zone tampon.

Au début de 1937 toutes les zones au nord, à l'est et à l'ouest de Beijing étaient contrôlées par le Japon.
Selon les termes du “Protocole de paix Boxer"* du 7 Septembre 1901, la Chine a accordé aux nations ayant des légations à Beijing le droit de poster des gardes à douze endroits spécifiques le long du chemin de fer reliant Beijing à Tianjin. Ceci afin d'assurer des communications ouvertes à tous entre la capitale et le port.
Par un accord supplémentaire du 15 Juillet 1902, ces forces étaient autorisées à conduire des manœuvres sans en informer les autorités des autres nations présentes en Chine. En Juillet 1937, le Japon s'était étendu pour maintenir des forces estimées entre 7000-15 000 hommes, principalement le long des voies de chemin de fer. Ce nombre d'hommes et de matériel était sept fois supérieur à la taille des détachements déployés par les pouvoirs Européens, et très en delà des limites établies par le "Protocole de paix Boxer".
Le Pont Marco Polo, localisé à l'extérieur de la ville fortifiée de Wanping, au sud ouest de Beijing, était le point d'étranglement de la ligne ferroviaire Pinghan (Beijing-Wuhan), et gardait le seul passage reliant Beijing aux zones contrôlées par le Guomindang dans le sud. Avant Juillet 1937, l'armée Japonaise avait, à plusieurs reprises, demandé le retrait de toutes les forces Chinoises stationnées dans cette zone et avait tenté d'acheter des terres à proximité pour construire un terrain d'aviation. Les Chinois refusèrent, car un contrôle du pont et de la ville de Wanping aurait complètement isolé Beijing des zones contrôlées par le Guomindang , au sud.

Histoire

A partir de Juin 1937, les troupes Japonaises exécutèrent des manœuvres d'entrainement intensif à proximité de l'extrémité ouest du Pont Marco Polo. Elles avaient lieu chaque nuit (les autres troupes des garnisons étrangères manœuvraient rarement la nuit). Le gouvernement chinois exigea qu'un préavis soit donné afin que la population locale ne soit pas dérangée. Les Japonais acceptèrent cette condition.
Toutefois, dans la nuit du 7 Juillet 1937, des manœuvres nocturnes furent exécutées sans préavis, ce qui alarma considérablement les forces Chinoises locales. Les troupes Chinoises tirèrent quelques coups de fusil inefficaces, provoquant un bref échange de tirs à 23 :00 environ. Quand un soldat Japonais ne revint pas à son poste, son commandant de compagnie, le Major Kiyonao Ichiki, pensa que les chinois l'avaient capturé. Il rapporta l'incident à son commandant de régiment, le colonel Renya Mutaguchi. Ji Xingwen, commandant du régiment chinois, (219 ième Régiment, 37 ième Division, 29ième Armée de Route) reçut un message téléphonique des japonais demandant la permission d'entrer dans Wanping* pour chercher le soldat manquant.
A 23:40, le Général Qin Dechun, commandant par intérim de la 29ième Armée de Route et Président du Conseil politique du Hebei-Chahar* fut contacté par le service de renseignements militaire Japonais avec la même demande. Il répondit qu'à son avis, les Japonais avaient violé la souveraineté chinoise en conduisant des manœuvres sans préavis, et refusa la demande Japonaise d'entrer dans Wanping. Toutefois, Qin précisa qu'il allait ordonner aux troupes chinoises stationnées à Wanping de conduire des recherches pour leur propre compte avec un officier Japonais rattaché. Les Japonais furent satisfaits de cette réponse, mais alors que les deux bords préparaient leurs investigations, une unité d'infanterie Japonaise tenta de faire une brèche dans les défenses de Wanping et fut repoussée. Un ultimatum Japonais fut lancé deux heures plus tard. Comme mesure de précaution, Qin contacta le commandant de la 37ième Division, le Général Feng Zhian afin qu'il place ses troupes en alerte élevée.

A environ 03:30 du matin le 8 Juillet, des renforts japonais sous forme de quatre pièces d'artillerie légère et d'une compagnie d'artilleurs arrivèrent de Fengtai*, à proximité. Les chinois envoyèrent d'urgence, eux aussi, une division supplémentaire de troupes dans cette zone. À environ 04 :50, deux enquêteurs furent autorisés à entrer dans Wanping. Cependant, en dépit de la présence des enquêteurs japonais dans la ville, l'Armée Japonaise ouvrit le feu avec ses mitrailleuses à environ 05 :00. L'Infanterie Japonaise, épaulée de véhicules blindés attaqua le Pont Marco Polo, ainsi qu'un pont de chemin de fer moderne vers le sud-est de la ville.
Le Colonel Ji Xingwen prit la tête des défenses chinoises d'environ 1000 hommes, avec l'ordre de tenir le pont à tout prix. Après avoir infligé de sévères pertes, les forces Japonaises envahirent partiellement le pont et son voisinage dans l'après-midi, mais les Chinois, renforcés, surpassèrent vite en nombre les Japonais.

(miniature) Incident du Pont Marco Polo Incident du Pont Marco Polo

Prenant avantage de la brume et de la pluie le matin du 9 Juillet, les chinois purent reprendre le pont vers 06:00. A ce moment, les militaires et les membres du service des affaires étrangères japonais entamèrent des négociations à Beijing avec le gouvernement Nationaliste Chinois. Un accord oral avec le Général Qin fut atteint, par lequel des excuses seraient faites par les chinois ; une punition serait donnée aux responsables ; le contrôle de Wanping passerait à la maréchaussée civile du Hebei et non au 219ième Régiment ; un meilleur contrôle des "communistes" de la zone serait effectué.
Cet accord fut conclu, bien que le commandant de la Brigade d'Infanterie de la garnison Japonaise, le général Masakazu Kawabe, rejeta initialement la trêve et continua à pilonner Wanping pendant les trois heures suivantes, malgré les ordres de ses supérieurs, jusqu'à ce qu'ils prévalent pour cesser et transporter ses forces vers le nord-est.
Si la trêve et le cessez le feu étaient restés en place, avec les deux forces retournant à leurs positions d'origine, l'Incident du Pont Marco Polo se serait terminé comme une échauffourée mineure. Cependant, à partir de minuit le 9 Juillet, des violations, Chinoises et Japonaises, du cessez le feu ont commencé à augmenter, et une accumulation de renforts des deux côtés a continué, avec quatre divisions de troupes Chinoises déplacées à la frontière et trois du côté Japonais. Confronté à la menace d'une autre bataille, le Général Kanji Ishiwara demanda au gouvernement Japonais de faire un communiqué public sur l'affaire (lequel, de façon ironique, était plus intransigeant que ce que l'Armée du Guandong* espérait).Le communiqué du Premier Ministre Fumimaro Konoe menaçait de continuer la mobilisation Japonaise, même si le Japon avait commencé à faire reculer ses troupes dans la soirée du 11 Juillet.
Une accalmie dans la tension eut lieu quand le Lieutenant Général Kanichiro Tashiro, commandant d'une garnison de l'Armée Japonaise en Chine, mourut d'une crise cardiaque le 12 Juillet, et fut remplacé par le Lieutenant Général Kiyoshi Katsuki. Des efforts pour retenir les deux nations belligérantes échouèrent, largement dû aux actions des commandants de l'Armée Japonaise de la zone Chine du Nord et des militaristes au sein de l'état major de l'Armée Impériale Japonaise. Wanping fut pilonnée le 20 Juillet et des combats à grande échelle éclatèrent à Langfang le 25 Juillet.
Après avoir lancé une attaque acharnée et sanglante contre les lignes Japonaises le 27 Juillet, le Général Sung fut battu et forcé à la retraite derrière la rivière Yongding* le jour suivant.Les japonais laissèrent un "passage libre" à Sung et ses troupes, puis avancèrent pour pacifier les zones autour de Beijing et Tianjin. Toutefois, l'Armée Japonaise avait l'ordre de ne pas avancer plus loin que la rivière Yongding.
Dans une soudaine “volte-face”, le ministre des affaires étrangères du gouvernement Konoe (Japon) ouvrit des négociations avec le gouvernement de Chang Kai Chek* à Nanjing et déclara : "Le Japon désire une coopération chinoise et non le territoire chinois". Pourtant les négociations n'allèrent pas plus loin que leur préparation car, le 9 Août 1937, un officier de la marine japonaise fut tué à Shanghai, lançant la véritable guerre.

Conséquences de l'incident du Pont Marco Polo

Les tensions, accentuées par l'incident du Pont Marco Polo, ont conduit directement à une guerre à grande échelle avec la Bataille de Beijing-Tianjin à la fin Juillet 1937 et celle de Shanghai en Août.
Il existe une controverse au sujet de l'incident parmi les historiens. Certains croient que c'était un accident non intentionnel, d'autres pensent que l'incident dans sa totalité fut fabriqué par l'Armée Japonaise de façon à fournir un prétexte à l'invasion de la Chine. Le Japonais manquant fut retrouvé indemne un peu plus tard. Un historien Japonais prétend que cet incident aurait été mis en scène par le Parti Communiste Chinois, dans l'espoir qu'il mènerait à une guerre d'usure entre l'armée Japonaise et le Guomindang.

NOTES

Rehe (热河省, rèhé shěng, "province de la rivière chaude"), aussi appelé Jehol, est une ancienne province de Chine, qui comprenait des parties des provinces actuelles du Hebei, du Liaoning et de la Mongolie-Intérieure, dans le nord-est de la Chine. La capitale du Rehe était Chengde. Le Rehe était la porte de la Mongolie Dans les années 1930, on appelait Rehe la province qui se situait au nord de la Grande Muraille, à l'ouest de la Mandchourie et à l'est de la Mongolie. Elle fut envahie par les Japonais suite à l'incident de Mukden dès le 21 janvier 1933. Elle fut ensuite annexée par le Manchukuo.
L'Accord de He-Umezu ( 梅津何応钦 ), était un accord secret entre l'Empire du Japon et la République de Chine conclu le 10 Juin 1935

Le protocole de paix Boxer est un traité mettant fin à la "révolte des Boxers" et signé le 7 septembre 1901 entre la Chine, et les nations étrangères coalisées contre elle.
Dans les pays occidentaux, ce traité est également connu sous le nom de "Traité de 1901", ou d'"Accord de paix entre les grandes puissances et la Chine".
Mais le nom complet de ce protocole de paix est : "Protocole final pour le règlement des désordres de 1900 entre l'Autriche-Hongrie, la Belgique, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Russie, l'Espagne, les États-Unis et la Chine".
Cette désignation officielle reflète son caractère de protocole diplomatique plutôt que celui d'un traité de paix à proprement parler.
En Chine, on le connait sous le nom de Traité de Xinchou. Il a plus tard été considéré comme étant l'un des "traités inégaux".

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