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Femmes de réconfort

© Chine Informations - La Rédaction

Les femmes de réconfort (en japonais : 慰安婦 Ian-fu) furent des femmes, en majorité asiatiques, contraintes de se prostituer pour l'armée impériale japonaise et la marine impériale japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.

(miniature) femme de réconfort femme de réconfort

 

Origine

C'est un fait qui fut très largement répandu au cours de la sanglante Seconde Guerre mondiale. Après le massacre de Nankin l'année 1937, ajouté au chahut à l'échelle mondial qui en découla, le siège impérial entreprit d'élaborer une méthode de restriction des distensions engendrées par les viols qui s'avéraient horriblement nombreux et perpétrés par les militaires de l'arméeshowa dans la plupart des contrées en leur domination.

La finalité première constituait d'autant plus le besoin de préserver intact l'état psychique des soldats tout en veillant de près à les cuirasser contre les maladies vénériennes. La pratique la plus courante était à cet effet de promouvoir l'usage de contraceptif durant la fréquentation des lieux clos. Afin de parvenir à l'adhésion maximale au principe, il était de rigueur de garantir continuellement la présence d'un quota défini de prostituées.

Sous l'autorité de Hajime Sugiyama, personnalité influente et ministre de l'Armée, ainsi que celle du prince Kotohito Kan'in, chef d'état-major et grand-oncle du dénommé Hirohito, les troupes instaurèrent des maisons de détente ou centres de réconfort, au sein de tous les territoires annexés. Ceux-ci ne doivent pas cependant être assimilés au BMC français, ou Bordel Militaire de Campagne, lesquels ne furent établis dans un coin reculé de Shanghai du temps du général Yasuji Okamura en 1932. Au cours des recherches qu'il a menées, l'historien Zhiliang Su rapportera d'ailleurs qu'un minimum de 149 centres furent implantés dans l'enceinte de cette unique ville.

Elles étaient dirigées soit par l'armée ou la marine, soit par les gouvernements locaux ou encore par des particuliers.

Contexte

Les autorités de l'époque se voyaient offrir un certain pourcentage sur le montant total des passes. Dans de nombreux cas, les femmes qui étaient utilisées à cette fin ne percevaient que très rarement une rémunération, même si celle-ci avait été convenue lors des négociations avec l'armée du Japon. Par ailleurs, ces règlementations proscrivaient également le recours aux armes et la biosson pour les soldats. 

Dans ce même souci d'organisation, les dirigeants japonais avaient également eu l'idée de mettre en place des normes fonctionnelles qui précisaient notamment les heures d'accès comprises entre 9h à minuit, et tous les jours de la semaine ; les jours de détente à raison de 2 jours par mois coïncidant avec la venue des menstruations ; l'assainissement des chambres, les examens médicaux ou encore la thérapie à suivre par les femmes infectées par des maladies vénériennes. En réalité, ce procédé soit disant médical consistait dans l'abandon ou dans l'assassinat de cette catégorie de femmes.

Ainsi, les femmes qui étaient embauchées avaient a particularité d'être notablement jeunes et non mariées. Pour une grande part, nombreuses sont celles qui venaient de Corée, de Taiwan et de Chine. En effet, l'Armée éprouvait quelques appréhensions dans la perspective d'avoir recours à des Japonaises, dans la mesure où celles-ci étaient réputées pour être dotées de forte faculté reproductrice. 

Des rassemblements frauduleux de serveuses et de travailleuses d'usine furent orchestrés dans le seul but de recruter un nombre toujours croissant de femmes. Toutefois, l'arnaque n'étant pas assez porteuse, des méfaits bien plus graves ont été organisés comme des rapts. Ainsi, nombreuses sont les Japonaises qui furent dupées, notamment par le biais de la Fondation Corps des femmes, laquelle était supposée être ancrée dans la pérennisation des emplois des fabriques. La Kempeitai ou police militaire trempait habituellement dans la combine et usait de menaces et de pressions pour forcer les chefs des villageois à rassembler l'ensemble des jeunes femmes de leur communauté, allant parfois jusqu'à pourchasser celles qui osaient tenter de se soustraire à leur autorité.

Travaux de recherche

Les réalisations du professeur universitaire Yoshiaki Yoshimi, démontrent l'ampleur de l'imputation des institutions japonaises, qu'il s'agisse de la responsabilité évidente de l'armée ou de la Kôa-in, ou de celle des divers ministères : ministère de l'Intérieur, du Travail et des Finances. Après diverses enquêtes dans les rapports émis par l'armée showa, recensant les quelques 2 000 centres de délassement implantés entre 1938 et 1945, on trouve l'exemple d'un établissement de 1000 locataires divertissant une troupe de 100 000 hommes au cours du mois d'avril 1939 dans la région chinoise de Canton. Yoshimi a effectivement réussi à se procurer une copie d'un décret datant du 04 mars 1938, transférée par l'adjudant des chefs d'état-major de l'armée de Chine du nord conjointement à l'organisme expéditionnaire chinois, lequel portait le titre suivant : "Concernant le recrutement des femmes pour les maisons de confort militaires." Cette directive stipulait entre autres que "les armées sur le terrain contrôleront le recrutement des femmes".

De l'avis du chercheur, ces femmes étaient originaires de la majorité des régions occupées par l'armée comme les cas des Philippines, de l'Indochine, de la Birmanie, des Indes néerlandaises et de Singapour, même si les recrutements intensifs sont le plus souvent répertoriés en Corée et en Chine. Par conséquent, certaines demeuraient des captives de provenance australienne ou néerlandaise. 

Par contre, l'historien Ikuhito Hata, également professeur à l'université Nihon et représentant puissant au sein de l'organisme de censure Tsukurukai, émettrait l'assertion selon laquelle l'autorité de collaboration de la Corée serait la plus impliquée dans les procédés fourbes d'enrôlement de jeunes femmes.

Il existe un nombre assez vertigineux d'estimations qui ont été réalisées afin de mettre à jour le nombre de ces femmes concernées par l'affaire des maisons closes :

Selon Yoshiaki Yoshimi, plus de 200 000 femmes auraient été recrutées en tout ;

La "Korean Central News Agency" toutefois, avance une estimation de l'ordre de 200 000 femmes Coréennes enrôlées ;

Pour Ikuhiko Hata, l'effectif total des femmes de réconfort s'élèverait à 20 000, dont 40 % de Japonaises, 20 % de Coréennes, 10 % de Chinoises, et du reste des Taïwanaises, des Indonésiennes, des Vietnamiennes, et des Philippines.

En termes de qualité de vie, les diverses déclarations s'avèrent parfois contradictoires. Une partie de ces jeunes filles de confort affirment que bien que les administrations japonaises aient établi des règlementations précises, aucune véritable attention n'a été portée à l'assurance de la santé et de la qualité de vie de ces femmes, au profit des soldats japonais.

Par conséquent, elles devaient endurer une existence ne diffèrant qu'en peu de choses aux esclaves dans la mesure où elles semblaient définitivement être des propriétés des centres de détente. Au quotidien, elles étaient tenues de remplir une fonction en assurant la satisfaction de plus de 70 clients chaque jour. Il n'était pas rare qu'elles se fassent battre, soient soumises à la torture, voire à la mutilation pour le simple plaisir de quelques soldats. Il pouvait même arriver que leur exécution soit formulée, s'il arrivait que des clients se plaignent d'une d'entre elles. Certaines qui ont vainement tenté de se soustraire au joug de cette condition ont été massacrée, battue à sang jusqu'à mourir. 

De nombreuses victimes viendront attester qu'il existait une puissante chaîne de prostitution instaurée en 1942, au sein du Timor oriental, et sous l'impulsion de la marine impériale du Japon. Dans la plupart des cas, les femmes de confort enrôlées étaient systématiquement pré pubères, forcées à besogner sans rémunération, et dont le gîte et le couvert étaient assurés par les parents respectifs. Ces assertions ont été valides par différents témoins, parmi lesquels figure un chef de village qui s'était vu donner l'ordre de regrouper le maximum de jeunes femmes destinées à ce réseau.  

Le rapt des femmes effectué par la troupe impériale représente à l'heure actuelle un des faits les plus débattus en ce qui concerne l'histoire des femmes de réconfort. 

L'on considère que le tout premier témoignage qui fit avancer l'enquête était celui de Yoshida Seiji. Par la suite, des documents furent découvertes dans les archives du Tribunal de Tokyo, portées à la connaissance du public au cours des procès et retrouvés l'année 2007 par Yoshiaki Yoshimi et Hirofumi Hayashi. Ceux-ci mettent en exergue l'action des partisans de la Tokeitai, police militaire navale, qui consistait dans le kidnapping de plusieurs femmes chinoises, d'autres en Indochine et en Indonésie, avec pour finalité de les obliger à subir un examen médical à la suite duquel elles étaient envoyées dans des maisons closes.

Au cours d'un aveu du vétéran de l'armée showa, Yasuji Kaneko, celui-ci confessera en évoquant son expérience au front, qu'il arrivait que ces femmes "pleuraient mais peu nous importait si elles vivaient ou mouraient. Nous étions les soldats de l'empereur. Que ce soit aux bordels militaires ou dans les villages, nous violions sans aucune réticence."

D'un autre côté, le 4 mars 1938, un décret portant l'intitulé "L'affaire concernant le recrutement des femmes de réconfort" a été publié par l'armée japonaise en précisant qu'il était demandé au chef d'état-major de prendre les mesures nécessaires à l'encontre des malfaiteurs et proxénètes ayant recours aux enlèvements.

En 1982, le Japonais Yoshida Seiji se prend à narrer pendant une conférence son expertise dans le rapt des jeunes femmes. Dans le clan japonais, il s'agissait en outre du tout premier aveu. L'année qui suivit, il publia une oeuvre à laquelle il fit porter le titre "Mon crime de guerre". L'ouvrage a ainsi diffusé rapidement les difficultés des femmes de réconfort grâce au soutien du quotidien Asahi Shimbun. Néanmoins, en 1996, l'auteur revient sur son écrit et affirme que le kidnapping qui est évoqué dans son livre n'était que pure fiction, sans pour autant réfuter sa contribution aux nombreuses razzias de femmes d'origine coréenne.  

En 1991, le scandale avait fait l'effet d'une bombe avec la soumission d'une instruction judiciaire à l'encontre du Japon, émise par une ancienne femme de réconfort, Kim Hak Sun. Dès lors, plusieurs femmes ont décidé de sortir de l'ombre pour porter plainte, ainsi que d'autres gouvernements, notamment la Corée du Sud. 

La sortie officielle des études réalisées par Yoshiaki Yoshimi en 1992, concernant certains documents confisqués par les troupes alliées l'année 1946, ont été placées à la bibliothèque du National Institute for Defense studies, à Tokyo. Celles-ci permettent de valider l'existence d'un rapport concret entre les centres de délassement et l'armée showa.

Pénalisations

Les écrits contenus dans ces travaux furent évoqués par bon nombre de médias japonais à la date du 12 janvier 1993. Suite à cet engouement soudain, les autorités nationales ont préféré reconnaître le jour même, par l'intermédiaire de  Kato Koichi, la participation de l'armée showa en ce qui concerne la prolifération des maisons de détente. Mons d'une semaine plus tard, c'est au tour du premier ministre Ki'ichi Miyazawa de formuler des excuses quant aux agissements de l'armée showa, lors de son voyage en Corée du Sud. Le régime conduit par la suite une succession d'auditions et décréta à la date du 4 août 1993 qu'il admettait en outre que cette armée avait été « directement ou indirectement impliquée » dans l'instauration et la conduite des établissements de confort et que les femmes de ces maisons étaient enrôlées « dans bien des cas contre leur gré ».

Le 1er mars 2007, le chef du gouvernement Shinzo Abe, se prononce au sujet du programme de détermination de soutien aux personnes ciblées par le Congrès américain, et réfute toute contribution de l'armée showa dans le rapt des femmes en expliquant : "Le fait est qu'il n'y a pas de preuve qu'il y avait eu usage de contrainte". Ensuite, le député Nariaki Nakayama prend le parti de mettre en avant qu'il est possible de "comparer ces bordels à des clubs dirigés par des compagnies privées qui recrutent leurs propres employés, offrent la nourriture et fixent leurs prix. Mais affirmer que les femmes ont été contraintes par les militaires japonais en service n'est pas crédible. Ce dossier doit être reconsidéré, pour le bien de l'honneur du Japon".

En avril 2007, les férus d'histoire Hirofumi Hayashi et Yoshiaki Yoshimi affirment avoir découvert sept manuscrits relatant les déclarations de certains membres de la marine showa avouant avoir fait arrêté des jeunes femmes indonésiennes en évoquant de faux arguments ou en appelant à l'autorité des membres de la Tokeitai quand ils ont enlevé des Chinoises, des Indonésiennes et des Hollandaises dans le but de les transformer en des prisonnières sexuelles.

A la date du 26 juin 2007, le Comité des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-unis décide de tenir compte d'une certaine résolution requérant en outre la reconnaissance japonaise vis-à-vis de "sa responsabilité historique d'une façon claire et sans équivoque pour la contrainte employée par ses militaires afin de forcer des femmes à l'esclavage sexuel pendant la guerre".

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