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LIENS COMMERCIAUX

Brique de thé

© Chine Informations - La Rédaction

Les briques de thé 砖茶 (zhūan chá) ou thé compressé 紧压茶 (jǐnyā chá) sont des blocs de feuilles entières ou moulues de thé, qui ont été pressées sous forme de bloc. Avant la dynastie Ming, c'était l'aspect le plus courant du thé. Aujourd'hui, cela est plus rare, mais il existe encore des thés post-fermentés sous forme de briques, de boules ou autre, comme le thé pu-erh. Les briques de thé peuvent être utilisées comme boissons, comme nourriture, et dans le passé aussi comme monnaie.

LA PRODUCTION

(miniature) brique de thé brique de théDans la Chine Ancienne, les thé compressés étaient généralement constitués de feuilles moulues séchées, qu'on pressait en en forme de briques ou autre. On utilisait aussi des feuilles entières et partiellement sèches. Certaines briques de thé étaient mélangées à des agents liants comme la farine, le sang ou le lisier, afin de maintenir leur forme, ainsi elles pouvaient être utilisées pour un usage physique (ex: la monnaie). Une fois les briques formées, on les laissait sécher et vieillir, avant d'être vendues ou échangées. Jusqu' au 19ème siècle, l'utilisation des briques comme monnaie dans le commerce était courante. Leur aspect compact facilitait le trajet et limitait les altérations durant le voyage en caravanes sur l'ancienne route du thé.

Les briques de thé sont toujours fabriquées pour les boissons comme le pu-erh, mais on utilise plus couramment des feuilles entières de nos jours. Le thé compressé peut-être trouvé sous plusieurs formes, la plupart étant toujours existante. Il y la boule de 100g, appelée tuóchá (沱茶), traduit de plusieurs manières, dont nid d'oiseau ou bol de thé. Il existe aussi une petite boule, disposant juste de la quantité nécessaire juste pour une théière ou une tasse xiǎo tuóchá (小沱茶), qui pèse entre 3g et 5g. La plus grande pièce de 375g s'appelle bǐngchá, littéralement, biscuit à thé. La grosse brique carrée, quant à elle porte le nom de fángchá 方茶, le thé carré.

Pour produire une brique de thé, que ce soit du thé moulu ou entier, il doit d'abord passer à la vapeur, puis être compressé dans une forme solide. Certaines presses peuvent laisser des inscriptions artistiques ou autre sur le thé. Les briques de thé moulu sont humidifiées avec de l'eau de riz pendant la compression, pour s'assurer que la poudre soit bien compacte. Puis on laisse les blocs sécher jusqu'à ce qu'une partie de l'humidité s'évapore.

Il existe un thé à Yaan, qui ne pousse que dans cette région. Il est exporté en grande quantité au Tibet, via Kangting sur les routes des caravanes, en passant par Batang et Teko. Mal considéré par les chinois, les tibétains eux l'apprécient grandement, car il s'harmonise parfaitement avec le beurre rance de yak, avec lequel le thé est mixé. On ne trouve pas que des feuilles de thé dans les briques, mais aussi des feuilles de toute sorte (fruits), des brindilles d'arbustes. Cet amalgame est passé à la vapeur, pesé et compressé en briques solides, qui sont ensuite emballées dans des tresses, par quatre. Ces blocs rectangulaires pèsent entre 10 et 12kg - La qualité du thé varie selon le poids – et sont acheminés à Kangting par des coolies.
La brique de thé est emballée (à Kangting) soit dans la cour ou dans la rue. Le processus est assez compliqué. Les briques de thé acheminées par les coolies doivent être reconditionnées différemment, car la marchandise répartie en 4 briques attachées ensemble ne convient pas pour le transport à dos de yak. Donc les briques sont d'abord coupées en deux, puis réparties trois par trois, laissant ce qu'on appelle le gam, qui équivaut à la moitié du chargement. Le thé qui ne tardera pas être consommé est emballé dans des nattes, mais les gams destinés à aller dans des contrées éloignées, sont cousus dans de la peau de yak. Ces peaux ne sont pas teintées, mais sont séchées au soleil. Quand elles servent à l'emballage, on les plonge dans l'eau afin de les rendre malléables, puis elles sont cousues autour de la marchandise. Lorsqu'elle sèche à nouveau, elle devient dure comme le bois, résiste à la pluie, aux coups et aux immersions dans l'eau. Le thé est donc bien à l'abri. Les emballeurs tibétains constituent à eux seuls une vraie confrérie, reconnaissable à cause de leur forte odeur dégagée par la peau de bêtes non teintée.

Il existe un autre cercle important à kangting, celui des femmes coolies qui transportent la marchandise des entrepôts aux auberges (points de départ des caravanes). Elles doivent être dotées d'une grande force physique pour porter des cargaisons réservées aux yaks, sur de courtes distances mais plusieurs fois par jour. La plupart d'entre elles sont de jolies femmes. Elles ont l'air gai malgré leurs lourdes marchandises, maintenues par une ceinture de laine, sanglée autour de leur poitrine.

CONSOMMER LE THE EN BRIQUES

A cause de leur densité et de leur intensité, le thé est habituellement consommé une fois moulu en fine poudre.

BOISSON

Dans la Chine Ancienne, la consommation de thé comprenait trois étapes :

1. Griller : un morceau de la brique était cassé et grillé au dessus du feu. En quelque sorte, on la désinfectait en enlevant les moisissures et les insectes. Ces petits dégâts avaient notamment lieu quand les briques n'étaient pas couvertes dans les entrepôts. Faire griller le thé lui donnait aussi une saveur agréable.
2. Le meulage : les briques de thé grillées était brisées puis moulues en fine poudre.
3. Le mélange : le thé en poudre était mélangé à de l'eau chaude, et remué avec un fouet avant d'être servi. Une fois la mixture absorbée, on pouvait profiter de la couleur et de la forme laissées par la poudre.

Ces procédés sont à présent rares et méconnus.

NOURRITURE

(miniature) thé compressé thé compresséLe thé était très utilisé dans la nourriture en Asie Centrale et au Tibet, aujourd'hui, ce principe est moins répandu mais toujours présent. Au Tibet, on fait bouillir quelques morceaux de briques de thé toute la nuit, quelque fois en ajoutant du sel. Après on mélange le tout avec du beurre, de la crème et du lait, pour en faire du beurre de thé, un classique dans la cuisine tibétaine.
Le thé mélangé avec de la tsampa (farine d'orge grillée) est appelé Pah. On malaxe des portions individuelles dans des bols, on les met en boules, puis on les mange.

Selon certains, le thé mangé apporterait des fibres.

BRIQUES DE THES UTILISEES COMME MONNAIE

Etant donnée la valeur élevée des briques de thés, celles-ci étaient utilisées comme monnaie en Chine, au Tibet, en Mongolie et en Asie Centrale. Tout comme la brique de sel en Afrique. Les nomades de Mongolie et de Sibérie préféraient utiliser les briques comme monnaie. Le thé servait non seulement d'argent, de nourriture en période de faim, mais ils s'en servaient aussi comme remède contre les rhumes et les toux. Jusqu'à la deuxième guerre mondiale, les briques de thés étaient toujours utilisées comme monnaie comestible en Sibérie.

Les briques de thé étaient principalement fabriquées dans la zone de Yaan, dans la province de Sichuan. Il existait 5 qualités et donc 5 valeurs différentes. La troisième qualité était la plus courante (brgyad pa) à la fin du 19ème, début du 20ème. Elle valait 8 tangkas tibétains à l'époque à Lhassa. Le Tibet exportait aussi ces briques à Bhutan et Ladakh.

EFFETS SUR LA SANTE

Le taux de fluor est très élevé dans le thé, car il est fait à base de vieilles feuilles et de tiges qui ont accumulé le fluor. Cela a entraîné des cas de fluorisis dans les zones de forte consommation de briques de thé, notamment au Tibet.

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