Sagesse chinoise

La différence entre la sagesse et la philosophie réside dans le fait que la sagesse est plutôt la recherche d'une rectitude politique dans l'organisation entre les trois ordres qui sont le ciel, la Terre et la Société humaine. On a ainsi constaté depuis longtemps, que toute la sagesse chinoise a toujours été utilisée à des fins politiques. L'empereur étant l'élément reliant la nature du Ciel et de la Terre à l'Homme, dans l'harmonie de l'Ordre universel. Pour les chinois, l'univers s'appuie sur une théorie du microcosme. Elle résulte de la profonde croyance au fait que l'homme et la nature loin d'être dissocié, forment en fait une société unique. Il en découle quelques techniques qui régissent les attitudes humaines. En effet, c'est par la contribution des humains ainsi qu'une discipline civilisatrice que peut se réaliser l'ordre universel.

La sagesse chinoise revêt 3 formes principales que sont le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme. Le taoïsme a été créé par un grand philosophe chinois du nom de Lao Tseu, en l'an 500 avant J.-C. Ses disciples qui s'appellent les taoïstes, suggèrent que l'on se soumette à l'ordre naturel de l'univers. Par contre, les adeptes du confucianisme créé par Confucius, le maître en matière de sagesse qui a aussi vécu à la même époque, recommandent plutôt les vertus morales et les comportements exemplaires de la part de l'homme.

Avant que le bouddhisme n'arrive en Chine, sa population n'avait aucune idée du concept de paradis. C'est-à-dire qu'ils ne croyaient pas en un endroit de compensation et de consolation, où l'on passerait notre vie après la mort, suite au jugement dernier. Ce lieu était déjà familier aux autres religions, que ce soit le christianisme, l'islam, de même que les autres concepts théoriques des penseurs grecs de l'Antiquité. En effet, pour les chinois, la recherche du bonheur se fait ici bas malgré les obstacles que l'on rencontre au quotidien, et non dans la promesse divine d'une vie après la mort. D'ailleurs, le mot "dieu" n'existe pas dans la langue chinoise.

Contrairement au reste du monde dont la religion se base essentiellement sur la foi en un Dieu créateur, le peuple chinois, dont le style de vie est principalement axé sur la sédentarité agricole, a plutôt privilégié la succession sans début ni fin du cycle des saisons ainsi que le mouvement permanent du fluide vital. C'est à partir de là qu'est né le taoïsme, une sorte de chamanisme ancestral chinois dont les principes ont été transcrit par Lao Tseu dans le Dao De Jing. Tandis que les autres religions s'appliquent plutôt à décrire la création du monde, le taoïsme va quant à lui se concentrer sur le "fonctionnement des choses", qui est par définition le sens du mot Tao. Cherchant à tout prix à créer une harmonie entre le milieu qui nous entoure, et notre système intérieur, le taoïsme constitue la base de nombre d'arts physiques chinois, dont le Taï chi chuan, le Qi gong, et l'Acuponcture.

Le confucianisme s'évertue plutôt à établir une harmonie sociale, en tendant à élargir le cercle familial à l'humanité toute entière. Avec des principes très basiques, qui peuvent se résumer par « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse », c'est une sorte d'art de savoir vivre en groupe. Il impose une baisse d'agressivité dans les relations humaines, mais peut sembler assez exigeant dans son application. Créé il y a environ 2000 ans, le confucianisme est toujours présent dans la vie des chinois, après avoir été rabaissé du temps de Mao, il est revenu à la mode ces derniers temps.

Le bouddhisme qui a pourtant vu le jour en Inde, a réussi à s'établir en Chine. Il est même devenu le troisième grand courant qui compose la pensée chinoise. Bien qu'il ait été souvent dénigré ou même reléguer au rang de superstition, le bouddhisme finit par être reconnu, et plusieurs lettrés s'y  sont même reconvertis.

Le célèbre Yi Jing, ou le Classique des Changements, est un texte fondateur de la pensée chinoise remontant à mille ans avant Jésus Christ. Ce texte est le fondement des "sagesses chinoises", mais c'est aussi un outil de base de la compréhension du monde, car la vie c'est avant tout le changement.

Malgré toutes leurs divergences, ils ont tous un but commun, qui sont la quête de la paix intérieure. Et pour atteindre cet objectif, il n'y a qu'une chose à faire qui implique une conduite sage et sans débordement, en complète harmonie avec les lois de la nature. Toute la sagesse chinoise peut d'ailleurs être condensée dans cette phrase unique qui est "Accepte ton destin en conformité avec l'équilibre naturel des choses".

Les disparités entre ces différents concepts n'existent donc en fait qu'en apparence, car toutes les trois tendent à instaurer un idéal du bonheur chinois qui est basé sur une existence paisible. La recherche du bonheur, est d'ailleurs le désir universel qui est propre à chaque être humain. Et cela, bien que beaucoup considère que son accomplissement puisse revêtir des formes bien particulières, selon le terreau dans lequel elle prend racine.

En fait, la particularité de la sagesse chinoise réside dans le fait qu'il soit à la fois réaliste, et pourtant d'une assez grande simplicité. Et pourtant, certains préceptes sont vraiment très anciens. Les sages chinois ont toujours aimé insérer des images naïves et imprégnés de poésie dans la plupart de leurs œuvres. Le tout dans une logique somme toute simple et distincte, avec des comparaisons qui sont faites avec les arbres, les plantes, les animaux, et autres.

C'est surement cette grande accessibilité de la sagesse chinoise, qui explique son succès auprès des gens, notamment à travers les proverbes. Ces derniers ont tendance à stimuler l'esprit, tout en nous rappelant les choses évidentes que l'on a parfois du mal à se rappeler. Les proverbes chinois sont réputés à raison, pour déborder de sagesse et de bon sens.