Mouvement du 4 mai 1919

La Chine est entrée en guerre contre l'Allemagne auprès des Alliés en 1917. À la conférence de Versailles, lors du traité sur les conditions de paix, les alliés attribuent au Japon la partie des territoires du Shandong alors sous contrôle de l'Allemagne. Cet accord convient aux autorités chinoises qui obtiennent un prêt du Japon mais enflamme la jeunesse universitaire qui le 4 mai 1919, peu après la naissance de la République chinoise, manifeste dans les rues de Pékin aux cris de « il faut sauver le pays ». Trois mille étudiants manifestent ainsi sur la Place Tiananmen.

Il s'agit d'un mouvement nationaliste qui outre le traité de Versailles, dénonce les «21 conditions» présentées par le Japon à leur gouvernement à l'issue de la Première Guerre mondiale et qui place la Chine sous domination japonaise.

Guidés par de jeunes intellectuels progressistes, les étudiants dénoncent également le poids des traditions, le pouvoir des mandarins et l'oppression des femmes. Ils se montrent favorables à la modernité et aux sciences nouvelles.

L'agitation gagne les citadins et les commerçants, dans tout le pays. Elle se double d'un mouvement de boycott des produits japonais. Mais elle reste dans l'immédiat sans effet sur les Occidentaux comme sur les Japonais.

Le «Mouvement du 4-mai», ainsi baptisé par les historiens, n'en est pas moins capital car il traduit l'émergence en Chine d'une conscience patriotique opposée aux Occidentaux comme aux Japonais, et l'abolition de l'empire mandchou.

Plusieurs de ses leaders rejoignent le Parti communiste chinois dans l'espoir de régénérer la Chine.

Trente ans plus tard, ils célèbreront sur la Place Tiananmen le triomphe de l'insurrection communiste.

Pour le soixante-dixième anniversaire du "4 mai", d'autres étudiants réclameront à Tiananmen la démocratie. Leur révolte finira dans un bain de sang mais débouchera paradoxalement sur l'accélération de l'ouverture de leur pays au monde extérieur.